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18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 21:34

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 17

Bon, d'accord, j'avoue : TOOOOUT le ciel n'était pas bleu, mais y'en avait quand même bien assez pour prendre cette photo. 

 

Dis moi, ça faisait un moment que je ne m''étais pas baladé non ? Faut dire qu'avec le temps qu'on avait... Mais dimanche, il faisait grand beau, alors hop ! 

Balade du 17 août 2014 - Photo 19

Et dans le ciel très très bleu, un jet. Je dédie cette photo à Béryl. Il sait pourquoi. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 20

Dans la série bleue, le Mont blanc, au télé à fond, méchamment contrasté dans Photoshop, un peu en vain je dois dire. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 08

Bleu toujours, mais dans la verdure, les prunelles sont déjà là. Oui, c'est comestible, mais grimace assurée. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 14

Bleus, les lointains et non, il n'y a pas que des vaches, là haut. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 12

La preuve. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 16

Et là, après avoir constaté que le petit sentier qui rejoint le grand, à partir du petit bois de chènes, a été bouffé par les ronces, et que j'ai été obligé de prendre plus par la forêt, je suis tombé SUR  ce trou (et non dedans). Un trou construit, maçonné, ancien et aucune ruine autour. En dernière analyse, je pense qu'il s'agit d'un affut pour les chasseurs. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 07

Mais parce qu'il ne faut pas déconner non plus, jai été voir "mes" vaches. Ça fait très far west, non ? 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 06

La même, mais avec une vache seule. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 10

Far west toujours. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 11

J'ai fini par sauter la clôture (façon de parler, je suis passé dessous) pour m'approcher. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 03

Puis derrière la vache dominante (le troupeau est très hiérarchisé. D'abord Madame, ensuite Monsieur, puis le troupeau.) tout ce petit monde est descendu près de la route et moi avec, mais par la route. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 01

Tiens ? toutes ne sont pas blanches. 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 05

Beaux et frais comme une publicité pour un produit laitier... 

 

Balade du 17 août 2014 - Photo 18

Bref, on pouvait être plus mal, et merde, j'ai oublié mon hamac ! 

 


18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 21:03

 

 

 

 

Pour moi, surtout a posteriori, c’est que qu’on a appelé le « printemps arabe » qui fait symptôme. Un printemps qui a vite tourné à la volée de bois vert pour ceux qui espéraient et attendent encore que la démocratie et les droits de l’homme émergent des dictatures précédentes, ou de celles les ayant remplacées. Que ça fait mal de voir de légitimes aspirations précédemment confisquées l’être de nouveau, là par des militaires, là par des partis islamistes, là par des dictateurs qui se cramponnent, là par un roi et partout par une situation socio-économique dans laquelle le plus grand nombre se trouve privé de tout, au profit d’une minorité. Actuellement, on dirait que trois points chaud se disputent le podium de la gueule de bois. Gaza, pionnière locale dans la confiscation de la démocratie par le processus démocratique même, mais on peut constater en France et en Europe avec le Front National que la démocratie est très fragile vis-à-vis de ce noyautage. La Syrie où, on croit rêver, le tyran en place, après avoir mis son pays à feu et à sang, apparaît comme le dernier rempart contre les récents enragés apparus dans le décor, l’islam entre les dents. D’ici à ce qu’on décide de le réarmer, y’a pas loin. Et enfin l’Irak, où après que les américains aient ouvert la boite de Pandore, tout le monde s’étonne de voir ce qu’il en sort. On en est à fournir des armes européennes aux kurdes. Ce sera quoi la récompense pour bons et loyaux services rendus à ceux qui n’ont plus les forces politiques d’aller faire la guerre eux-mêmes ? La création d’un état autonome kurde ? Mmmm ! Les quatre pays qui se partagent actuellement la région vont adorer. On reste, et moi le premier, dans une sorte de sidération molle. Ça va tellement mal dans ces coins là (sans parler des autres coins) et selon des modalités qui échappent tellement aux schémas dont on nous a farci la tronche (ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on peut oublier les bons contre les méchants) qu’on ne sait plus où ni comment donner de l’indignation. En attendant, nos frères, nos sœur, nos prochains, nos lointains dégustent sacrément. 

14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 16:40

 

Reprise d'un reportage photo du Nouvel Obs

 

 

Trou là là itou - photo 01
Le diamètre de ce trou béant découvert récemment dans la péninsule de Yamal, en Sibérie, est de 60 à 80 mètres, selon les sources. Des scientifiques russes attribuent sa mystérieuse apparition au réchauffement climatique. Des cratères incroyables comme lui, il y en a d'autres à la surface de la Terre. Exploration en images.  (AP/SIPA)
Trou là là itou - photo 02
Dans le très reculé parc national Jaua-Sarisariñama, au Venezuela, la forêt tropicale s'enfonce par endroits dans des puits gigantesques dont les spécialistes peinent à expliquer l'origine  (CATERS NEWS AGENCY/SIPA)
Trou là là itou - photo 03
Le Grand Trou Bleu, au large de la côte du Belize. Une piscine naturelle de 300 mètres de diamètre et 120 mètres de profondeur, qui s'est formé au fil des glaciations quaternaires, quand le niveau de la mer était beaucoup plus bas. (CATERS NEWS AGENCY/SIPA)
Trou là là itou - photo 04
Les intempéries peuvent provoquer la formation de trous. Ce cratère rempli d'eau boueuse est ainsi apparu au milieu des voies de l'autoroute Gran Mariscal de Ayacucho après des pluies torrentielles sur le Venezuela, fin novembre 2010. Un déluge qui avait fait 31 morts et 3 disparus.  (REUTERS/Miranda Government)
Trou là là itou - photo 05
Trente mètres de profondeur, 20 mètres de diamètre : cet énorme trou est apparu à Guatemala City lors du passage de la tempête tropicale Agatha, au printemps 2010. Il a englouti une maison de trois étages, vide au moment des faits. Les intempéries ont fait 170 morts dans le pays.  (AFP PHOTO/PRESIDENCIA DE GUATEMALA)
Trou là là itou - photo 06
L'impressionnante caldeira du mont Tambora, stratovolcan indonésien, vue depuis la Station spatiale internationale (ISS). Cette dépression circulaire de 6 kilomètres de diamètre s'est formée lors de l'éruption d'avril 1815, la plus meurtrière de l'histoire : la catastrophe tua 11.000 personnes directement, et fit des dizaines de milliers d'autres victimes du fait des répercussions climatiques.  (NASA-JSC)
Trou là là itou - photo 07
Près d'un kilomètre de diamètre, une cinquantaine de mètres de profondeur : voici le cratère météoritique de Cratère de Wolfe Creek, en Australie-Occidentale.  ((ARDEA/MARY EVANS/SIPA))
Trou là là itou - photo 08
Pingualuit signifie "bouton d'acné" en inuktitut, une langue inuit. Un terme bien trouvé pour ce cratère d'origine météoritique situé au Nunavik, dans le Grand Nord québécois.  (NASA avec l'autorisation de Denis Sarrazin)
Trou là là itou - photo 09
Nous sommes bien sur Terre, et pas sur une planète lointaine, comme le rappellent la route et les constructions au bord de cette dépression circulaire mesurant entre 1.200 et 1.400 mètres de diamètre, et profonde de près de 200 mètres. Meteor Crater se trouve en Arizona et se serait formé il y a environ 50.000 ans. En cause : une météorite. (AP/SIPA)
Trou là là itou - photo 10
Le réservoir Manicouagan est si gigantesque qu'on le distingue parfaitement depuis l'espace, comme le montre cette photo prise depuis l'ISS, le 25 août 2003. Ce cratère météoritique situé au Québec a été inondé par l'édification du barrage Daniel-Johnson sur la rivière Manicouagan.  (AFP PHOTO/NASA)
Trou là là itou - photo 11
Le massif de Konder, en Sibérie. Aussi incroyable que cela paraisse, il ne s'agit ni d'un cratère d'impact, ni d'un volcan. Cette intrusion parfaitement circulaire, de 8 kilomètres de diamètre, résulterait d'une remontée de roches. (NASA/REX/SIPA)
Trou là là itou - photo 12
L'homme peut également être à l'origine de cratères. Image satellitaire du gigantesque trou abandonné de la mine de diamants Mir, dans l'Extrême-Orient russe.  (DigitalGlobe/Google Earth)
Trou là là itou - photo 13
Une photo dont la seul vue donne froid : la mine de diamants Diavik, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Canada, sur une photo datant de février 2008.  (REUTERS/Cameron French)
Trou là là itou - photo 14
Voici la Porte de l'Enfer, au centre du Turkménistan, dans le désert du Karakoum. Le résultat malheureux d'une tentative de forage en 1971. Supposé s'éteindre de lui-même en quelques semaines, le feu continue de s'y consumer, plus de 40 ans plus tard. Cliquez ici pour voir notre diaporama sur le sujet.  (AFP PHOTO/IGOR SASIN)
7 août 2014 4 07 /08 /août /2014 16:54

 

Bon, je vais le dire là (dada) puisque tout le monde me pose la question. J'ai flouté (ou plutôt, pixellisé) les visages des copines, puiqu'elles ne m'avaient pas explicitement donné l'autorisation de mettre en ligne des photos où elles sont reconnaissables.

 

Petite taille pour blog - Le lac, les jolies couleurs de l'

Tu dis ? Ça fait très carte postale ? Certes. Mais en même temps, c'est exactement comme ça. 

 

L’idée, tu t’en rappelles, a été lancée par Maya au Salon de la revue 2013 : rassembler les scribulateurs au Lac de Garde pour un atelier d’écriture estival. L’invitation a été diffusée, très largement. Perso, j’avais élargi à mon entourage amical, qui comporte (forcément) des personnes intéressées par la littérature et l’écriture, sans pour autant qu’elles aient été publiées ni dans la revue ni ailleurs.

 

On aurait du être neuf, puis on a failli être sept, puis, c’était sûr, six, mais plutôt cinq et finalement on est parti à quatre. Rappelle moi de te demander des arrhes pour la prochaine fois. Très heureusement, nos hôtes ne se sont pas formalisé de ces défections « en domino » et d’ailleurs, tiens ? Je me demande, du coup, si les dates proposées, qui paraissaient au final les seules disponibles au couvent, entre toute fin juillet et tout début août, ne tenaient pas compte de ces aléas... Comme si, comme si, quelqu’un (assez réaliste, finalement) s’était dit que scribulateurs, houlà, proposons des dates qui nous permettent toutes les éventualités, du plus que prévu au beaucoup moins, jusqu’à l’annulation de dernière minute.

 

Bah, du coup, on a eu le Couvent San Tommaso à Gargnano pour quasi nous seuls. Ah là là, les lieux ! Je ne sais pas par où commencer. Du plan très large pour resserrer petit à petit ? Ça marche. L’Italie, je ne connaissais pas. Un peu Venise pour une brève étape sur le chemin de la Yougoslavie avec les parents, petit, autant dire pas grand-chose. Bien sûr, Gargnano, au bord du Lac de Garde, ce n’est certainement pas toute l’Italie, mais si j’en crois ce que nous en a dit Dominique D, qui elle, a bien sillonné la botte, oui, notre lieu de villégiature était tout à fait représentatif.

 

Petite taille pour blog - Le lac, vue d'une petite rue de G

La petite ville de Gargnano s'étalant au bord du lac, forcément, on est toujours tout près de celui-ci. Certains passages mênent directement dedans (ici, c'est un ruisseau qui se jette dans le lac). Y'a même des petites plages à l'intérieur de la ville. 

 

Petite taille pour blog - Dominique et Dom au bain

 Les girls en profitent pour se baigner. 

Petite taille pour blog - La petite plage - photo 01

Je me demande si le niveau du lac n'est pas un peu monté, avec le temps, parce que ces pierres là, on dirait bien un vieux quai. 

Petite taille pour blog - Notre bateau pour Gardone

Notre ferry pour Gardone (petit train, jardin botanique, maison de D'annunzio...) 

Petite taille - Sur le bateau, voguant vers Gardone - photo

Petite taille pour blog - Sur le bateau, voguant vers Gardo

Ah non mais là, ça fait VRAIMENT vacances ! 

 

Le lac lui-même est incroyable. Quasi une mer intérieure, avec plusieurs compagnies de ferry pour desservir les villages et petites villes côtières. Y’a de la mouette, des pêcheurs et la végétation très méditerranéenne, les couleurs des maisons, l’atmosphère, tout invite à trouver des éléments de comparaison plein sud, par exemple avec la Corse du côté de Bastia en ce qui me concerne. Or, quand tu regardes la carte, Gargnano, c’est pile à la hauteur de Lyon et plutôt en zone montagneuses ; les sommets autour culminent à 1500. Rien ne laissait donc attendre une telle douceur, ni une telle beauté d’ailleurs. Rien, et surtout pas les conditions climatiques du voyage d’aller. La météo était réglée sur « Déluge ». On pourrait dire sans exagérer que les seules portions d’autoroute où les essuie-glace n’ont pas été indispensables, c’était sous les tunnels. On a touché le fond vers Milan : aux trombes d’eau se sont ajoutées les embouteillages. Autant dire qu’arrivés dix heures après être partis, on était un peu à cran.

Petite taille pour blog - Quand je pense que tout ça va no

Quand je pense que tout ça (la photo est prise sur la route) va nous tomber sur la gueule ! 

 

Petite taille pour blog - Super dessert du resto du 29 juil

Le sompteux (et délicieux) dessert de notre premier resto, le soir même de notre arrivée. 

 

C’était compter sans le resto sur le petit port, l’exquise gentillesse de la serveuse, et les qualités gustatives ahurissantes de ce qui nous été servi : pâtes et desserts, mais à tomber. Ajoute un demi de rouge et tout ça partait sous de très bons hospices. Gargnano, c’est la petite ville en bord de lac comme dans un rêve. Plusieurs petits ports, arcades, rues étroites et fraîches, boutiques accueillantes sans les putassiers magasins de souvenirs aux étals dégueulant sur les rues touristiques, un nombre raisonnable d’allemands au mètre carré, le tout baignant dans une douceur de vivre tranquille, ma foi très agréablement contagieuse. À cette ambiance qui donnait envie de s’y fondre pour ne plus en sortir, le couvent St Thomas où nous étions logés, ajoutait un je ne sais quoi de sérénité calme. Je ne suis pas loin de croire qu’à Gargnano, le temps ne s’écoule pas tout à fait comme ailleurs. Mais au couvent, c’est sûr, il change d’échelle, pour s’inscrire dans le durable, le pérenne, l’essentiel. Ici, on est convié au retour sur soi, y compris de façon assez cocasse : Le jardin du cloître voit-il ses allées de gravier envahies de mauvaises herbes ? Nous sommes tous invités par voie d’affichette en quatre langues à les arracher en, je cite, « méditant sur les mauvaises herbes à éradiquer en nous. » Perso, à part une certaine tendance à la mauvaise foi, un soupçon de lâcheté, un rien de veulerie, une bonne dose de pusillanimité, un caractère soupe au lait, mon alcoolisme latent, mon fond méchant, de la susceptibilité et un chouia de démagogie, je ne vois pas du tout à quoi cette affiche faisait allusion. On a désherbé. Suis-je meilleur depuis ? Je ne sais, mais au moins certaines allées ont-elles retrouvé leur netteté.

Petite taille - Pizzéria du 30 juillet midi - photo 02

Cette pizzéria était en passe de devenir notre QG-cantine. Là, ça doit être le premier jour, vu qu'on a encore les habits de pluie...

Petite taille pour Blog - les boissons

Petite taille - A la pizzeria, un jour de grand beau - phot

... et là, plus du tout. 


 

Le lendemain, côté météo, ce n’était pas encore tout à fait ça mais sache que les jours d’après, alors là ! Du coup, on a versé dans tous les excès auxquels peuvent pousser le soleil et les vacances : baignades, glaces à gogo, mini croisière en ferry, pots exotiques sous les parasols en terrasse, chaussures en soldes, mortadelle.

 

Petite taille pour blog - Boutiques - toutes, on les fera t

Toutes. On les fera toutes les boutiques, voire même plusieurs fois, surtout celle là puisqu'on y trouve la mortadelle qui tue. 

Petite taille pour blog - Les girls ont craqué pour des ch

 "On ne savait pas où t'étais, alors on a fait les boutiques."(Genre, on les aurait pas faites si t'avais été là, donc c'est de ta faute, donc pas de commentaire...) 

Petite taille pour blog - Visite de la limonerai - Bougainv

Y'a un truc avec les bougainvilliers, ici. Y'en a partout et c'est vrai qu'ils sont magnifiques. 

Petite taille pour blog - visite de la limonerai - les citr

Les fameux citrons, donc. 


 

Sans oublier les visites. Ça signe le tourisme, la visite. Si ça se trouve, tu as juste à côté de chez toi des merveilles patentés par l’Unesco, pour lesquelles des gens font des millions de kilomètres et que tu n’as jamais vu, parce que c’est fermé le mardi, mais dès que tu te retrouves loin de chez toi, hop, le moindre jardin botanique se part de charmes incontournables et tu passes tes journées le regard vissé sur des détails, mitraillant la flotte, comme s’il n’y en avait que là, les cygnes comme si c’était les derniers exemplaires connus, le port comme s’il était promis à la démolition dès le lendemain et les bougainvilliers comme s’ils venaient d’être inventés. Les visites, c’est aussi les visites guidées, du cloître très bien et de l’église bof bof Saint François, en italien, mais avec un peu d’imagination, on comprend. Mais également et heureusement, c’est aussi la visite de la limonneraie, grâce à laquelle j’en sais beaucoup plus sur la culture du citron. On m’aurait demandé, avant, à quoi ressemblaient les endroits où l’on produit des citrons, j’aurais imaginer des arbres en rangée, genre publicité pour Tropicana. Ça doit exister, mais ailleurs. Ici, les citronniers sont installés sur des terrasses assez larges, bordées par trois murs. De novembre à mars, on ferme le quatrième côté par des panneaux de bois, vitrés et on couvre tout ça avec un toit en planches. Du coup, de l’extérieur et en cette saison, où tout est ouvert, on voit surtout les arbres et les hauts piliers maçonnés qui soutiennent les toits et sur lesquels on fixe les panneaux. Il parait que la méthode a été mise au point au 13e siècle et n’a pas changé depuis. À l’apogée de la culture du citron au Lac de Garde, au 19e siècle plus de quatre cent exploitations s’en partageaient les rives. Les citrons étaient exportés dans toute l’Europe. Puis les progrès des transports ont permis aux citrons du sud de se vendre partout et l’invention de l’arôme citron a fini de ruiner tout ça, sans parler de la maladie des arbres. Reste quelques exploitations artisanales, comme celle que nous fait visiter notre hôte, qui termine la visite en nous invitant dans son séjour à goûter son limoncello et sa confiture.

 

Petite taille pour blog - Atelier d'écriture - Dure dure,

Sérieux, voire un chouia crispé, non ? Ça doit être à cause de l'écriture manuscrite : je n'ai plus du tout l'habitude. 

Petite taille pour Blog - Atelier d'écriture en soirée -

Mais oui, on a même écrit en soirée ! 

Petite taille pour blog - Atelier d'écriture - Brouillon

Petite taille pour blog - Atelier d'écriture - Textes - s

Là, l'exercice était assez marrant : tu fais une salière, tu notes l'arme du crime, tu passes à ton voisin qui passe à son voisin et bref, sur la salière que tu récupère, tu notes celui qui est mort, puis sur la suivante, l'assassin, puis enfin l'endroit où on a trouvé le corps. Pi tu écrits à partir de tout ça. 

 

On a également écrit, puisqu’on était un peu là pour ça. Des petites choses d’échauffement, une nouvelle plus ambitieuse à quatre, qui reste à finir et pour cette activité là également, le couvent était un lieu propice. Que ce soit dans la salle d’activité aux fenêtres en ogive ouvertes sur le lac, ou dans le cloître, le calme et le cadre se prêtaient très bien à nos exercices. Ils se seraient également très bien prêtés à n’importe quel autre exercice d’expression. Aussi, si tu devais organiser un stage, une session, un séminaire d’à peu près n’importe quoi, tu trouverais au Centre européen de rencontre et de ressourssement, tout ce qu’il faut, y compris le wifi.  

 


 Petite taille - Jardin botanique - photo 03

Les deux Dominique, au jardin botanique de Gardone. L'une d'entre elles vient de s'apercevoir qu'elle a perdu ses lunettes de vue. Après avoir lancé l'alerte générale sur toute la côte, on les a retrouvé chez le glacier. 

Petite taille pour blog - Jardin botanique - photo 02

Coléus. Y'en avait de quasi toutes les couleurs. 

Petite taille pour blog - Jardin botanique - photo 04

Rose trémière ou Althea ? C'est le débat. 

Petite taille - La petite plage - Dominique et les cygnes

Notre petite plage, en ville, squattée par des cygnes. 

Petite taille pour blog - Couvent - oranger du cloitre

Un des orangers du couvent. Mais ce sont des oranges amères dont on ne peut pas faire grand-chose, à part de la confiture d'orange amère. 

Petite taille pour blog - chambre au couvent - photo 01

Ma chambre simple. Y'en a 25, dont des doubles. Toutes ont des toilettes atenantes et des douches pas loin. Tout est d'une propreté irréprochable, grace à Maria. 

Petite taille pour blog - Arc en ciel sur le lac

Vaguement un arc en ciel, au loin. C'est la vue du lac qu'on a du couvent. 

Petite taille pour blog - Bougainvillier ayant colonisé un

Un bougainvillier ayant colonisé un cyprès. 

Petite taille pour blog - Dominique a pris les choses en ma

Heureusement que Dominique prenait des relais, parce qu'on a mis dix heures pour l'aller. (Moins pour le retour.) 

Petite taille pour blog - Tunnel du Fréjus (à l'aller) -

Le tunel du Fréjus, façon "Routes de nuit". 

Petite taille pour blog - Les girls de retour du village

Les girls, de retour de mission

Petite taille pour blog - Fraises, tomates et nectarines

On a également mangé du vert, qui ici est rouge. 

Petite taille pour blog - Salade composée du dernier soir

Et des salades composées (avec amour). 

Petite taille - Photo Internet - Lac de Garde - Li-copie-1

Petite taille - Photo Internet - Lac de Garde - Limmoneraie

Deux photos ci-dessus piquées sur Internet, pour te montrer, de loin, les piliers des limonneraies. 

Petite taille pour blog - visite de la limonerai - vue d'en

La limonneraie qu'on a visitée. 

Petite taille pour blog - Visite de la limonerai - système

C'est ce genre de panneau vitré qui sert à tout couvrir, l'hiver. 

Petite taille pour blog - Desherbage

Séance de désherbage. Maya fait un peu semblant, mais c'est pour participer. 

Petite taille pour blog - Montée vers le couvent - photo 0

Et forcément, après, quand tu vois ça (c'est une des montée du village vers le couvent) t'a le piochon qui te démange. 

Petite taille pour blog - Le couvent au très petit matin

Le lac, du couvent, au très petit jour. 

Petite taille pour blog - Le couvent, en soirée - photo 02

Et là, plutôt le soir. 

Petite taille pour blog - Le grand port de Gargnano, la nui

 Le "grand" port, qu'on distinguait ainsi du petit, celui de la pizzéria. 

Petite taille pour blog - passage sous voûtes jusqu'au lac

Toutes les rues (qui descendent) mènent au lac ! 

Petite taille pour blog - Fontaine en trompe l'oeil - photo


 

 

 

 

3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 18:32

 

 

 

Qui ?


Quand ?

Combien ?

Anne

21 juillet

2,850 kg

Orion

20 juillet

3,0 kg

Violaine

2 août

2,9 kg

Séverine

3 août

3,0 kg

Béryl

22 juillet

2,800 kg

Simone

27 juillet

3,0 kg

Guy

24 juillet

3,750 kg

Jimidi

6 août

3,185 kg

 

Mais tout le monde à un peu faux et beaucoup vrai, puisqu’elle est née. C'était le 26 juillet, à 16h38 (cherchez pas, elle est Lion ascendant sagittaire) et elle pesait 2,750 kg. Moi bien content et eux, je t’en cause même pas. 

11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 16:05

 

Je vapote

Je n'ai pas encore trouvé le moyen de vapoter sans avoir l'air con. Tu dis ? De toute façon, même sans vapoter ? Va jouer dans le mixer. 

 

 

Décidé, je l’étais depuis un petit moment et je savais même où acheter l’engin : on m’avait conseillé la boutique. J’ai attendu d’être en vacances et d’avoir quelque chose à faire en ville. C’était mardi. Je vais te la faire courte : je n’ai absolument rien compris à ce que m’a dit le vendeur. Ni techniquement : qu’est ce qu’on doit surveiller ? Qu’est ce qui est à changer et quand ? Aucune idée. Ni idéologiquement : à la troisième phrase initiatique sur le mode « Bienvenue dans la confrérie très branchée des allumés de la vapote », j’avais déjà fermé les écoutilles depuis deux. Il m’a fait un monumental rabais encore dix euros plus cher que sur Internet, mais avec le conseil - pardon : le bruit parlé - et trois flacons de produit, c’est vrai. Depuis, je fume mon stylo plume. 

 


6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 13:34

 

 

On peut toujours compter sur ses lecteurs. Oui, bon, je ne parle pas pour toi, ni toi, ni même toi, mais Jean-Claude, oui. Il y a quelque chose qui le contrariait dans la localisation que je donnais de la ferme du Garet. Il faut dire que lui avait lu le livre que lui a consacré Raymond Depardon et moi pas. Ses arguments m'ont convaincu et soulagé. Je trouvais ça dommage, que cette ferme soit à ce point là coincée contre l'autoroute. Mais non, c'est celle d'à-côté. Ouf ! Du coup, j'en ai profité pour reprendre toutes les photos aériennes que j'ai trouvées et même, même, les orienter grosso-modo Nord-Sud. C'est donc une version actualisée de cet article du 22 novembre 2013 et désormais plus juste que je mets en ligne aujourd'hui, grâce à Jean-Claude. Encore merci ! 

 


Raymond-Depardon---Un-moment-si-doux---Affiche-de-l-expo---.jpg

 

Jusqu’à ces derniers jours, j’avoue, « Depardon » était pour moi une figure incontestable du reportage, film et photo, dont j’avais pu apprécier de loin en loin la terrible franchise, c’est tout. Mais comme il expose depuis peu au Grand Palais, à Paris (des clichés couleur) forcément, on en parle dans les médias. C’est ce qui m’a valu d’entendre sans écouter, associés dans la même phrase d’une chronique radio : Depardon-Villefranche-sur-Saône-Le Garet. Or Villefranche sur Saône, pour y habiter, je connais bien ; Le Garet (un quartier de Villefranche), pour y travailler, je connais beaucoup et Depardon, comme évoqué plus haut, je connais un peu. C’est l’association des trois qui m’a interloqué.

 

C’est tout simple. Raymond Depardon est né à Villefranche sur Saône où ses parents étaient exploitants agricoles d’une ferme situé Route de Beauregard, dans le quartier du Garet. Et là, on respire un peu mieux, mais pas longtemps. Non parce que Le Garet, comment te dire ? C’est ce qu’on fait de plus pourri comme quartier populaire ici. Oh, pas de l’extérieur, ça pourrait même passer pour coquet : immeubles de quatre ou cinq étages à l’architecture plutôt bien foutue, espaces verts, une ludothèque, une maison de quartier, l’immense (et là pour le coup très moche) hypermarché Géant Casino à proximité immédiate. Centre nautique et bowling de l’autre côté du boulevard, la maison d’arrêt également, mais discrète. Non, c’est à l’intérieur que ça craint. Jamais vu des parties communes aussi dégradées depuis mon Roubaix des années 80. C’est au Garet qu’on relègue les familles à problèmes qui n’ont pas réussi à rester ailleurs et ne réussiront plus à s’en aller. J’imaginais mal Depardon grandir là. Mais en fait, ce n’est doublement pas ici.

 

Le Garet - Place Louise Michel - Villefranche sur Saône

 

Raymond Depardon naît bien à Villefranche, mais en 1942 - on est encore très loin de l’urbanisation galopante des années 70 et suivantes - et la ferme parentale est presque en bord de Saône, presque isolée au milieu des champ, encore très loin elle aussi de la ville. C’est ce que je lis sur ces photos aériennes de 45, 47 et 54 et 60

 

Ferme du Garet en 1945 (avec localisation)

Tiens ? Il semble qu'en 1945, le pont sur la Saône ait morflé. 

Ferme du Garet en 1947 (avec localisation)

On voit bien la séparation entre les parcelles cultivées et les prairies inondables. 

Ferme du Garet en 1954 (avec localisation)

 

Ferme du Garet en 1960 (avec localisation)

Me suis longtemps demandé ce que pouvait bien être ces parcelles ressemblant à un cimetière, ou un parking. Il semble bien que ce soit des jardins ouvriers. 

 

Achetée par le grand-père Marius en 1922 à la veuve Fontaine pour 90 000 francs or, la ferme du Garet est le personnage central du livre de Raymond Depardon. «Une exploitation moyenne, 30 à 40 hectares», plantée sur la commune de Villefranche-sur-Saône, où vont grandir les deux garçons, Jean (né en 1938) et Raymond (en 1942), à l'ombre du cerisier, au milieu des vaches, des veaux, des canards, des oies. Puis, lorsque l'aîné partira en pension, Raymond deviendra enfin propriétaire du lieu «pour lui tout seul»: il a 10 ans. (Libération - Avril 1995)

 

Et là, je comprends. Grandir dans une cour, entourée de bâtiment, isolé des vastes étendues (réelles ou imaginaires) de l’inconnu, je connais. C’est l’île de Robinson, l’astéroïde du petit prince, ce sont toutes les figures du paradis perdu dont la littérature n’est pas avare et dont nous avons tous un horizon pour peu qu’on jette un œil en dedans. Raymond Depardon passe là toute son enfance. Mais île, jardin d’Eden, astéroïde ou cour de ferme, le monde et nous sommes ainsi fait qu’il nous faut y trouver notre place précise. La taille ne fait rien à l’affaire, ni la nôtre, ni la sienne. Pour lui, c’est l’escalier. J’ai lu, je ne sais plus où, qu’il n’avait le droit d’en gravir une marche supplémentaire qu’en grandissant. Belle image d’une vie d’homme, (et peut-être de la vie tout court), de celles sur lesquelles appuyer durablement une existence : croître, grandir, progresser, découvrir, vers le haut.

 

Raymond Depardon - la ferme du Garet - L'escalier

 

Ce monde de l’enfance et de la campagne, il s’en éloigne sud-nord en 1958 pour gagner Paris, où il travaille d’abord dans un labo de tirages photos (il était en apprentissage chez un photographe à Villefranche) puis comme photographe pigiste. Cinq ans plus tard, c’est en quelque sorte Paris qui trace nord-sud le trajet inverse, puisque les travaux de « l’autoroute du soleil » viennent ravager l’astéroïde. 

 

Ferme du Garet en 1963 (avec localisation)

1963, les travaux de l'Autoroute du Soleil vont complêtement chambouler la zone. 

 

Depuis, l’environnement de la ferme du Garet s’est fortement urbanisé, et la liaison s’est faite avec la ville, mais j’imagine que la ferme elle-même n’a pas dû beaucoup changer. J’irai m’en assurer à l’occasion. (C'est fait. Cf. infra) 

Ferme du Garet en 1966 (avec localisation)

Tiens ? Je réalise que ni la darse, ni les voies ferrées n'apparaissent sur cette photo de 1966. 

 

Ferme du Garet en 1970 (avec localisation)

En 1970 non plus... 

 

Ferme du Garet en 1971 (avec localisation)

1971, pas encore... 

Ferme du Garet en 1981 (avec localisation)

Mais en 1981, c'est fait. Gros travaux dans le coin, avec l'intallation des zones commerciales et industrielles. 

Ferme du Garet en 1981 (inondations)

1981, inondations. La Saône arrive au pied de la ferme. 

 

 Ferme du Garet de nos jours (avec localisation)

La ferme du Garet dans son environnement actuel. 

 

Ces évolutions n’empêchent pas Raymond Depardon de photographier régulièrement la ferme, à laquelle il consacrera même un livre. Les chamboulement extérieurs n’ont pas dû beaucoup le déranger : c’est l’intérieur qui l’intéresse.

 

Certaines de ses photos sont sidérantes. On retrouve complètement le photographe dans cet absolu manque d’artifice, la lumière naturelle, la précision presque cruelle du grand format de la chambre photographique. Des photos qui réussissent de façon tout à fait inattendue à rendre sensible l’intemporel et le silence. Il y a un lien, en fin d’article.

 

Même sans être très féru de technique photographique, tu sais comme moi qu’elle consiste à exposer une surface sensible à la lumière. Ce temps est en général très bref, une fraction de seconde. Pour mes photos de « route de nuit », en faible lumière, on doit être autour d’une seconde. Si tu devais photographier les étoiles d’un ciel d’été, compte jusqu’à 30 secondes. Maintenant, imagine un dispositif photographique dont « l’œil » resterait ouvert des années. Il saisirait uniquement l’immobile, le permanent. C’est ce que je vois sur beaucoup de photos de Raymond Depardon et c’est même peut-être pour ça, comme ça, que certaines sont en noir et blanc.

 

Raymond Depardon - La ferme du Garet

 

Raymond Depardon - La ferme du Garet - Photo 2

 

Tiens, regarde. Même sujet, deux clichés. Deux façons presque opposées d’arriver à dire la même chose. Sur le premier, tout à l’air arrêté. La vieille femme est assise, si elle est occupée, on ne voit pas clairement à quoi ; la gamine est plantée là. Les murs, les meubles sont sans âge. On pourrait être à peut près n’importe où en Europe, entre, disons 1950 et aujourd’hui, mais il n’y a rien de vague ou d’imprécis là-dedans, tout est net, comme dans un rêve.

C’est la même pièce et probablement la même personne, possiblement la mère du photographe, mais nous sommes en couleurs et si tout est aussi précis, pas elle. Pourquoi ? Parce que tout passe, la couleur, les gens et pourtant, quelque chose demeure. C’est ce qu’on veut croire. C’est peut-être ça, le travail de Raymond Depardon : proposer d’innombrables photos pour tenter de répondre à cette unique question : Qu’est-ce qui reste ?

 

Au bout du lien -->Les photos à Villefranche de Raymond Depardon  

 

La ferme, de nos jours 

 

La ferme du Garet - Juillet 2014 - photo 02

Lors des inondations, la ferme ne risque pas grand-chose : elle est sur une butte. 

 

Raymond Depardon - porche de la ferme du Garet

Le porche de la ferme du Garet, photographié ↑ par R. Depardon

La ferme du Garet - Juillet 2014

Le fameux porche, celui-là même attestant qu'on est au bon endroit, de nos jours. Tout autour de la ferme, c'est encore actuellement une zone de maraîchage. 

 



 

 

 


29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 09:12

 

 

 

À Lou, affirmament que je n’aimais pas la poésie, j’ai répondu qu’elle, si. Le problème étant plutôt ce qu’en font font font les petites marionnettes des poètes auto-proclamés et leurs poèmes. Manque de bol, ma remarque est tombé sous l’œil d’Alphonse Salafia - pote poète - et il me demande (amygalement) de m’expliquer.

 

Ce qu’il te faut savoir, cher lecteur, c’est que pour moi, écrire, dès le début et pour une bonne vingtaine d’année, ça a été écrire de la poésie. Ne vois là aucune prétention d’expertise, c’est juste pour dire que le sujet me préoccupe de longue date. Depuis, j’ai exploré d’autres genres, tout particulièrement la fiction et je préside même aux destinées d’une revue littéraire dans laquelle sont régulièrement publiés Aline Fernandez, Jean-Marc La Frenière, Alphonse Salafia, Gabriel Henry… tous plus poètes les uns que les autres.

 

Tout ça pour dire que je ne suis pas en guerre. Je ne mène aucune croisade pro ou anti. Après tout, si certains restent persuadés que pour « faire poème », il suffit de passer à la ligne quand il faudrait une virgule, commencer son vers par une majuscule et le finir par un mot désuet mais plaqué or, c’est leur affaire. Mais pour essayer de faire comprendre ce qu’est pour moi la poésie, le plus simple est de partir de ce que je crois : La langue, le langage m’apparaît comme un organisme symbiote. À ce titre, le langage est si intimement attaché à chacun d’entre nous qu’il fait partie de notre personne. Écriture manuscrite, voix, vocabulaire, style : c’est nous. Mais il n’est pourtant ni totalement notre création ni notre propriété puisque nous l’avons appris, que nous partageons notre langue maternelle avec plein d’autres et qu’au final le langage signe notre appartenance à l’humanité.

 

Là, bien sûr, on pourra penser que l’espèce humaine n’est peut-être pas la seule espèce animale dotée du langage et que les machines ne sont peut-être pas très loin de disposer du leur. Mais ça vient plutôt à l’appui de ma thèse : comment s’étonner qu’un organisme symbiote cherche de nouveaux hôtes ? Pour nous comme ailleurs, pour le langage comme pour les autres organismes symbiotes, l’association est à profit mutuel : à nous, grâce à lui, la capacité de penser, de dire, d’écrire, de communiquer. À lui, grâce à nous, les bénéfices attendus par n’importe quel organisme de n’importe quelle espèce : croître, s’adapter, prospérer, se diversifier, se reproduire.

 

Et la poésie alors ? On y vient. La poésie, je la vois, je la sens, je la ressens quand le « curseur » de l’expression quitte la zone de service de l’auteur, où elle est utilisée comme outil, comme véhicule du discours, de l’exposé, et que l’expression quitte également la zone opposée du foisonnement formel, de la recherche, de l’exploration, pour se situer pile poil au point d’équilibre entre les deux. Autrement dit, le poème me touche quand il témoigne de la symbiose, quand le poète ne parait pas tordre le bras de la langue pour lui faire avouer on ne sait quoi (son grand âge ?) mais également quand le poème n’apparaît pas comme du langage désincarné, sans rien ni personne derrière.  C’est donc bien entre le poète et le poème qu’apparaît la poésie*, à distance identique des deux, mais les réunissant, témoignant également de l’être et du langage.

 

 


 * On pourra remplacer par "auteur" et "texte", également par "réalisateur" et "film" etc. La poésie n'est pas l'apanage de la langue ; plutôt de l'expression. 

 

 


 

 

24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 18:44

 

 

 

C'est quoi est-ce ? (Anne est persuadée que tu ne trouveras jamais...) 

 

Schmilblick-du-26-juin-2014.jpg

 

Il s'agissait bien d'une macrophotographie d'une aile de papillon. Bravo !

23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 23:58

 

 

Deux fois en une semaine, ce n’est plus un heureux hasard, c’est un signe, non ? La première fois, c’était rue Nationale. Tiens ? Un peu après avoir croisé les trois femmes de ma chronique précédente. Je marchais, très absorbé par une tache de la plus haute importance, à savoir me couper les ongles au coupe ongle, quand j’ai entendu qu’on m’apostrophait : « Monsieur Dutey ! » Je n’apprécie pas toujours de me faire apostropher, héler, klaxonné. Ça dépend où, ça dépend qui, ça dépend comment. Mais là, on était Rue Nationale, autant dire dans ZE rue centrale et commerçante de ma petite ville, LA rue dans laquelle on baguenaude justement pour se montrer, se rencontrer, se saluer, échanger deux trois nouvelles. Je me retourne, c’est Sonia et par chance, son prénom me revient tout de suite. Sonia ! (En vrai, elle ne s’appelle pas du tout Sonia, mais on s’en fout.) Qu’est ce que tu deviens ?

 

Question de pure forme, je vois très bien ce qu’elle est devenue : elle est absolument superbe. Dans sa poussette, ce qui ne peut être que son deuxième gamin et, juste à côté de sa mère, ne sachant pas si elle doit me faire la bise ou non, une gamine adorable de sept ou huit ans. Sonia me dit que tout va bien pour elle. Je la complimente pour ses enfants magnifiques, elle me remercie et oui, elle passera le bonjour de ma part à sa mère.

 

 

J’en ai bavé, mais bavé avec elle, tu n’imagines même pas. Je suis entré dans sa vie par la porte d’un cimetière de village dans lequel elle avait trouvé marrant de refaire un peu la déco de deux trois tombes avec une copine. Elle avait quoi ? Quinze ans et c’était… Bouge pas, je calcule… Bon sang ! Y’a au moins douze ans. Son père l’avait adoptée en Afrique où le retenait loin, très loin de sa femme ses « affaires », puis il avait fini par rester à demeure là bas avec une nouvelle compagne, laissant Sonia aux bons soins de son ex. Cette adoption était-elle un projet commun ? Une tentative de sauver ce qui pouvait l’être encore dans ce couple ? Un moyen d’avoir un enfant que la nature leur avait refusé jusque là ? Je n’en sais rien. Je crois même ne l’avoir jamais su. Sonia était chez sa mère, l’une et l’autre également seule, et larguées, mais la gamine bien décidée à lui faire payer l’addition.

 

Dans les gamins qu’on suit, les enfants adoptés sont anormalement surreprésentés. C’est un fait statistique qui ne s’explique pas complètement, mais assez établi pour qu’un peu avant mon arrivée dans ce service, une recherche universitaire menée avec les collègues ait eu matière à s’y intéresser. Perso, j’en ai suivi une bonne demi-douzaine. Des situations cauchemardesques à chaque fois dont une que je tiens pour l’un de mes plus mauvais souvenirs professionnels. Il ne s’agissait pas de Sonia mais d’une intervention ponctuelle au domicile d’un couple en butte avec leur ado fille. Elle, elle parlait de papa, de maman, de ses problèmes avec eux et eux voyait en moi quelque chose comme un service après vente. Ils étaient persuadé qu’il y avait eu tromperie sur la marchandise, au départ. Qu’un vice caché était à l’origine de tous les soucis qu’ils avaient. Ils essayaient sans le dire mais tout en le disant de me présenter leur situation comme bien naturelle , puisque proche, somme toute, du rejet d’un corps étranger. J’en suis encore infiniment triste et en colère rien que d’y repenser.

 

Mais Sonia, c’était autre chose. Très pêchue, la gamine. Indestructible et déterminée, mettant à profit sa belle énergie non au service d’un projet organisé - c’est venu plus tard - plutôt à faire tout ce qui lui passait par la tête. Trop intelligente pour commettre de nouvelles infractions, mais tout le reste y est passé. D’ailleurs, c’est simple, je crois bien me rappeler qu’il y avait des mois entiers durant lesquels personne ne savait où elle était. Moi je faisait ce qu’on fait dans ces cas là : maintenir le lien avec elle, aller la voir là où elle réapparaissait, aller voir sa mère pour lui dire et redire que non, Sonia ne se mettait pas forcément en danger, que oui, il fallait être patiente, que sa fille n’aurait pas seize ans toute sa vie, que là, oui, bien sûr, c’était long, douloureux, inquiétant (Sonia et elle en venaient quasi aux mains quand elles se voyaient) mais que ça allait passer… Bref, le mélange placebo/valium/méthode Coué habituel, en proportion variable selon inspiration du moment.

 

Il semble que ça ait marché. C’est évidemment beaucoup plus grâce à elle qu’à moi.

 

Et donc, la deuxième fois tout à l'heure, alors que je faisais le plein de la voiture de service. « Monsieur Dutey ! Vous me reconnaissez ? » Ben oui. C’est d’ailleurs un des mystères de ce métier, qui pour moi en garde beaucoup : je crois que je reconnaîtrais n’importe lequel des mille gamins que j’ai suivi. En revanche, Salah, son prénom ne m’est revenu qu’un peu plus tard et toute son histoire avec. La famille avait dû quitter l’Algérie précipitamment. Son père, prof d’anglais et maire du village était sur la liste noire des intégristes locaux. Salah avait tout perdu dans cet exil. Là bas, il était le roi du monde, le fils du maire, le premier garçon. Ici : rien et son père moins que rien. Je me rappelle d’autant mieux de Salah qu’il manifestait sa souffrance par un symptôme que je n’ai jamais revu depuis : il perdait ses cheveux. (Oui, mais non : moi, c’est génétique.) Plaques de peau nue sur son crâne. « Qu’est ce que tu deviens ? – Je suis agent de sécurité. J’ai beaucoup de travail. Je me suis marié il y a un mois. Vous vous occupez toujours des petits ?  Ça m’a fait plaisir de vous revoir. »

 

Moi aussi, ça m’a fait plaisir de vous revoir, Salah, Sonia. Ce que vous êtes devenu paye de bien des peines.

 

 

 

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