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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 00:43

 

 

 

Lettrine (M Rockwell - Don Eddy) Le carnet de Jimidi

ais si, je te l’ai dit ! Mais comme d’hab, ça t’es entré par un oeil pour ressortir par l’autre. C’était dans l’article « Réparons, mais avec éclats » :  Il y a quelques temps, le très jeune Victor s'introduisait clandestinement avec deux camarades dans leur école primaire, déserte en cette fin de semaine. « Avec deux camarades »  C’est clair : il n’était donc pas seul. Et tu ne t’es pas posée la question de savoir en quoi pouvait bien consister la réparation proposée aux deux autres ? C’est dommage. Sachant qu’en réparation des vitres cassées à l’école, Victor s’est vu proposer de casser de la vaisselle pour la Croix-Rouge, pour les deux autres, ça promettait d’être croustillant !

Je te rassures, ce carnet ne faillira pas à sa tradition, consistant à apporter des réponses dont on se passait très bien à des question qu’on ne se posait pas. Il y a donc une suite à cette histoire de réparation et c’est le sujet de cet article.

 

Ce qu’il te faut savoir, c’est que Victor (qui ne s’appelle pas Victor, tu penses bien, mais Arthur.) était le plus vieux de la petite bande. On sait qu’il avait douze ans au moment des fait. Les deux autres dix et huit. Tu dis ? Tu pensais qu’on ne pouvait pas poursuivre judiciairement des gamins aussi jeunes ? Ce n’est pas tout à fait faux. Notre code pénal prévoit en effet qu’on ne peut pas CONDAMNER quelqu’un avant sa majorité pénale, fixée pour le moment à treize ans. Mais rien n’interdit d’engager des poursuites contre lui. Cette disposition, un peu fourbe, j’en conviens, permet donc bien que le Procureur ordonne cette fameuse mesure de réparation pour des très jeunes, puisqu’elle l’est, ici, en alternative à d’éventuelles poursuites.

 

Ceci dit, soyons « juste » : en pratique, et même si on observe en France de façon relativement objective un rajeunissement constant de l’âge moyen des jeunes délinquants, aucun procureur ne pousse le zèle jusqu’à traîner devant les tribunaux des gamins dont on sait à l’avance qu’on ne pourra pas les condamner. Tu dis ? C’est peut-être pour ça que la droite voudrait que l’âge de la majorité pénale soit abaissée à dix ans ? Tout à fait !

 

Mais pour en revenir à nos deux très jeunes délinquants, ceux des vitres brisées dans leur école et des extincteurs vidés, je n’ai pas été personnellement chargé de trouver avec eux et leurs parents un truc qui pouvait décider la Justice à passer l’éponge. C’est ma collègue June qui s’y est collée (Elle ne s’appelle bien sûr pas du tout June, mais April). D’ailleurs, cette attribution elle-même est assez drôle. Non parce que June, comment dire ? c’est la rigueur, le cadre et les règles incarnés. Sur un passage piéton, je pense qu’elle ne marche que sur les bandes blanches, parce que l’asphalte, c’est pour les voitures. C’est te dire si elle est toujours dans les clous ! Mais c’est aussi pour ça qu’on l’aime : elle indique le Nord. Elle a été un peu déstabilisée par le très inhabituel âge de ses deux protégés, mais ça n’a pas duré. Je peux facilement imaginer ses entretiens. Elle leur a parlé de la loi, celle qui protège nos droits et nous donne des devoirs, celle qui protège de la tyrannie du plus fort. Elle a fait dessiner le plus petit : il a fait une école en flamme. On a conclu qu’il avait compris à quoi devait servir les extincteurs. Le plus grand a rédigé un mot d’excuse adressé à la directrice de l’école. Mais June s’est également intéressé à la situation des deux gamins, leur demandant, entre autre, ce qu’ils voulaient faire plus tard, et celui de douze ans a fait ça : 


 

 Moi-je-voudrais-devenir-ecrivain---Le-carnet-de-Jimidi.jpg

 

Tu dis ? C'est plutôt encourageant, et finalement, il ne fait pas plus de fautes que moi ? 

 

Je ne le fais pas dire. 

 


 


29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 23:21

 

 

Lettrine (S Eluard)

 

 

i j'avais cinq euros... Heu... non ; je démarre trop bas. J'AI DEJA en poche cinq euros et même un peu plus, grâce à quoi je peux m'acheter du nuit grave à ma santé et du pain. Si j'avais 50 euros, je les garderais sans doute dans cette même poche, et pour le même usage, ça me permettrait juste de ne pas retourner au distributeur avant... Houlà ! Si j'avais 500 euros, soit je cesserais de reporter de semaine en semaine le changement de courroie de distribution prévue sur le vaisseau mère depuis qu'elle a dépassé les cent-mille années lumières, soit je répartirais équitablement cette somme entre nos trois comptes, le sien, le mien, celui de l'association, chroniquement dans le rouge, rouge foncé clignotant avec sirène hurlante pour elle. Si j'avais 5000 euros, alors là, c'est direct les deux trucs envisagés supra et le reste sur le livret A, exsangue depuis que j'ai payé l'imprimeur. En même temps, vu que ce livret sert à ça, c'est normal. Avec ce gros reliquat sur le livret, on pourrait envisager tranquille nos trois ou quatre prochains numéros de Scribulations et ça produirait même assez d'intérêt pour louer le stand au Salon de la revue. Si j'avais 50 000 euros, en plus de tout le reste, je pourrais envisager avec un peu moins de virtualité quelques travaux dans la maison des Duts, genre isolation extérieure, aménagement de combles, et terrasse en bois. Je passerais bien au chauffage à granulés bois, mais je ne sais pas si tout ça tiendrait dans l'enveloppe. Mais si j'avais 500 000 euros, ça tiendrait largement et on pourrait même me rendre la monnaie en tours du monde, une fois dans un sens, la fois d'après dans l'autre. Pas forcément les deux enchaînés : faut savoir se ménager des vacances entre ses loisirs. Avec ça, il en resterait quand même assez pour faire plaisir à la famille, dont on peut penser qu'elle a au moins autant d'imagination que moi pour dépenser des sous qu'elle n'a pas.

 

Bernard Tapie, lui, avoue qu'il lui restera environ 50 000 000 d'euros sur les 210 millions touchés par son groupe à la suite d'un arbitrage rendu contre la banque qui l'avait escroqué. Vous connaissez peut-être l'histoire : Ayant des prétentions politique, BT s'est laissé convaincre par Tonton – pas celui de Netkulture, l'autre – qu'entre les affaires et la politique, il fallait choisir. Du coup, BT vend tout ce qu'il a, dont son joyau, son bébé, son précieux : Adidas. Il mandate le Crédit Lyonnais pour s'occuper de ça, en indiquant qu'il en veut 45 millions d'euros au minimum. Tout le monde savait, et le Crédit Lyonnais le premier, que cette entreprise valait plus. Mais flairant la bonne affaire, cette banque, en maquillant bien la manœuvre, s'est arrangée pour la racheter au prix plancher, avec l'intention, on l'aura compris, de la revendre dix fois plus. Et voilà BT volé comme au coin d'un bois. L'affaire traîne, c'est difficile à démonter et à démontrer ce genre d'escroquerie et pendant ce temps là BT plonge dans le gouffre, les affaires un peu puantes s'ajoutant à un flingage politique en règle. Mais finalement, les deux parties trouvent un accord et hop, BT touche de quoi rembourser ses dettes et pour lui, l'équivalent d'un gros jackpot d'Euromillion. De quoi voir venir.

 

Allo, Bernard ?

29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 16:02

 

 

 

 

 

 

Lettrine (C Chiller - Jardin bio) Le carnet de Jimidi

 

 

 

e matin, pour le boulot, j'ai participé à une activité un peu curieuse. Mais pour en goûter toute la saveur surréaliste, il te faut savoir deux choses : Il y a quelques temps, le très jeune Victor s'introduisait clandestinement avec deux camarades dans leur école primaire, déserte en cette fin de semaine. Sur place, ils se rendaient coupables de quelques dégradations, à base d'extincteurs vidés, de vitres cassées et de matériel un peu chahuté. Entendus peu après par la police, la procédure était transmise au Parquet, ce service judiciaire chargé d'engager (ou non) des poursuites. Pour ces très jeunes contrevenants - Victor n'avait alors que douze ans - Mme F. Substitut chargée des mineurs a proposé, en alternative aux poursuites, d'effectuer une réparation. J'aime bien les mesures de réparation. Dans l'esprit, elle est limpide : Tu casses, tu répares. Dans les faits, c'est un chouia plus compliqué, mais à peine, puisqu'il ne s'agit pas toujours d'un truc cassé. Par ailleurs, les délais judiciaires étant hélas ce qu'ils sont – Victor est désormais deux ans plus vieux - et les assurance heureusement ce qu'elles sont, les victimes ont la plupart du temps été indemnisées. Pour cette école, il y a même fort à parier qu'aucune plainte n'a été déposée et que les réparation ont été prises sur le budget communal. Mais quand la mesure de réparation ne peut s'effectuer directement au profit de la victime, la loi prévoit judicieusement qu'elle puisse l'être au profit d'une collectivité : municipalité, association, organisation non gouvernementale... Dans ce cas de figure, c'est un peu plus compliqué à expliquer aux intéressé, mais avec des métaphores textiles à base de tissus social et d'accroc, on s'en sort.

 

Je résume : il s'agissait de trouver pour Victor un petit boulot à effectuer au profit de la collectivité. J'ai fait affaire avec la Croix Rouge, qui proposait une matinée de manutention dans un local, à charrier et débarrasser des trucs et des machins. On a complété ça avec une rencontre entre Victor et le Président de la délégation de la Croix Rouge, histoire que cette organisation lui soit un peu présentée.

 

Le deuxième truc que tu dois savoir, c'est que la Croix Rouge avait monté une opération avec des marchands de vaisselle, qui s'étaient engagés à racheter la vieille vaisselle collectée, au prix (à mon avis exagéré) de 5 € le kilo. L'opération était allé assez loin puisque la Croix Rouge, sur Villefranche, s'est vu donner par ses sympathisants plusieurs TONNES de vieille vaisselle. Hélas, l'opération n'a pas pu être menée à son terme (ne me demande pas pourquoi, j'en sais rien), mais la vaisselle étant bel et bien là, notre travail du jour consistait à la charger quasi en vrac dans un camion, puis à balancer tout ça à la déchèterie pour faire de la place.

 

Tu vois le truc ? Verres, assiettes, soupières, saladiers, tasses, soucoupes, saucières, pots, flutes, coupes, ramequins, coupelles, raviers, hop, en vrac dans des caisses plastiques, deux caisses sur le diable, trajet jusqu'à la camionnette, re jusqu'à ce qu'elle soit pleine, trajet jusqu'à la déchèterie, vidage des caisse dans la benne « gravats ».

 

C'est très jouissif, de pulvériser des dizaines de kilos de n'importe quoi, mais en somme, pour Victor, sa mesure de réparation aura consisté à casser de la vaisselle...

 

 

4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 10:13

 

 

Tunnel-2---Le-carnet-de-Jimidi.jpg

 

 

 

Lettrine--A-epave-.jpg

 

h ! Mais ah, je comprends ! Je me demandais à quoi était due cette brusque tension, très sensible dans les commentaires récents, au point que je voyais presque des arcs électriques relier vos doigts aux touches du clavier. Cherchez pas, nous sommes collectivement victime d'un événement saisonnier récurent, affectant l'ensemble du corps social début septembre : LA RENTRÉE !

 

Vous aurez beau (et moi le premier) tenter de rationaliser le phénomène - après tout, vous avez repris le boulot depuis un moment, ou vous êtes à la retraite, ou encore en vacances, barrez les mentions inutiles et vous n'avez peut-être même plus, ou pas encore d'enfants d'âge scolaire : rien n'y fait. Quand bien même personne ne vous attendrait aujourd'hui dans aucune école, ni rien qui puisse y ressembler de près ou de loin, vous sentez bien quelque chose de changé, dans la météo, la longueur des jours, la circulation et finalement chez vous. Ça reprend. Ça recommence. C'est reparti. Va falloir s'y remettre. C'est la rentrée.

 

Perso, j'ai tout essayé pour tenter de sauter à pied joint au dessus de cette angoisse sourde qui me saisissais à cette période, alors même que j'étais débarrassé de toute obligation scolaire. Rien à faire. Ne plus poursuivre d'études n'empêche pas qu'elles vous poursuivent. Tiens, cette année par exemple, j'ai pris mes vacances en juin et, travaillant en juillet-août, je pouvais penser que septembre allait enchaîner sans marquer de différence sensible avec les deux mois précédents. C'était compter sans mes collègues, quasi toutes avec des gamins d'âge scolaire et sans les ados avec qui je travaille, quasi tous en rupture scolaire, mais dont les frères, sœurs et potes ne le sont pas. Ajoutez à ça la météo de rentrée dont chaque nuage bas affiche sombrement que l'été est fini, les rues de nouveau envahies, les titres des journaux, ajoutez à ça deux trois trucs qui trainaient, mais dont il va bien falloir s'occuper maintenant, mixez, et constatez avec moi qu'on peut d'autant moins échapper au phénomène que l'ensemble du corps social reste très imprégné de rythmes scolaires.


Ça va passer.

 

 

Pour aller dans la même direction, mais ailleurs :

 

Chez Belette : Petit medley de rentrée

30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 19:52

 

Livre-electronique.jpg

 

Si, comme moi, et comme d’autres millions de gens, tu passes un nombre déraisonnable d’heures devant ton écran d’ordinateur, pour lire tes mails, visiter les sites de tes connaissances, ouvrir les liens vers lesquels ils te renvoient, tout en surveillant d’un oeil ce qui se passe sur ton mur Facebook et d’une oreille ta nouvelle playliste, il est probable que tu finisses par ouvrir plusieurs dizaines de fenêtres, dont tu choisiras sans doute de fermer certaines pour ne pas encombrer d’onglet ta barre de menu, mais que tu devras rouvrir en cours de session, ou à la fin pour voir s’il n’y a pas quelque chose de neuf sur l’une d’entre elle et bref, tu te dis peut-être comme moi qu’il serait quand même plus pratique d’avoir toujours les fenêtres ouvertes quelque part.

Je me demande si, avec les nouveaux écrans souples et minces, ça ne va pas être possible. Du coup, on  pourrait imaginer une sorte d’ipad en mieux, dont les écrans de navigation et d’application resteraient ouverts, reliés de façon à ce qu’on puisse les tourner comme des pages. On voit bien à quoi ressemblerait l’objet au final : un livre. 

19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 06:22

 

 

je cicatrise 2

je cicatrise

31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 10:54

 

 

 

Une nouvelle fois, il faut bien me rendre à cette évidence : je ne sais pas du tout quelle tronche va avoir ce billet à l'arrivée... Vais-je avoir droit, de nouveau, à cette réflexion de Mélanie (de Tour), je cite : « Vous avez encore voulu faire votre intéressant. » ? (Celle là, elle a de la chance de ne pas exister vraiment ; parfois, je prendrais volontiers un train pour aller lui flanquer des baffes.) Situons tout de suite le propos – je m'en voudrais d'empiéter sur ton temps de baignade – ce billet est à ranger dans la catégorie « réflexion sur les blogs », au côté d'autres, à commencer par celui de Belette du 17 juillet dernier, titré « C'est complètement dingue ». D'ailleurs, le plus simple serait que tu commences par aller le lire, oui, en cliquant sur le lien, c'est bien, ça te fournirait un prétexte pour éviter de lire la suite, ici, d'autant que tu trouveras également, là-bas, des trucs archi-savoureux comme « Les meilleures patisseries de Paris », bien plus de saison et quantité d'articles désopilants, également de saison : il vaut mieux être désopilé sur la plage.

 

Mais au cas où la canicule aurait liquéfié ta souris, tu trouvera ci-dessous de larges extraits de cet article, sur lequel je comptais appuyer mon propos. J'ai délibérément outrepassé mon droit de citation en virant les sauts de ligne de l'original et en rajoutant deux ou trois signes de ponctuation. C'est pour renforcer le décalage né de la lecture des mêmes mots à un autre endroit, dans un autre contexte. Ça ne sert probablement à rien, mais ça m'amuse, quelque soit les textes que je rapporte ici : chansons, articles du Monde Magasine, prospectus... Mais qu'on soit bien d'accord : je compte AJOUTER mon expérience perso à celle dont témoigne Belette, cette expérience étant pour partie la même, pour partie différente. Bref, c'est à la lumière de son article que j'écris le mien.



[Tenir un blog ] C'est s'entendre dire, au moindre micro-événement un tantinet dingue/drôle/étrange/révoltant, "Ah bah ça fera un billet pour ton blog".  C'est se dire à chaque émotion exacerbée du quotidien (quelqu'un a fini le cookie que je m'étais gardé, mon conseiller Groupama s'est foutu de ma gueule, j'ai bafouillé devant la maîtresse de ma fille), "Ah bah ça fera un billet pour mon blog". C'est avoir des gens qui lisent ces émotions transformées en textes. Et ça, c'est complètement étonnant.Parce que le blog génère un effet boomerang augmenté, autrement dit mon émotion me revient dans la gueule mais sous une forme différente, plus légère, plus positive, plus gérable par mon esprit déjà fort encombré de conneries qui n'ont rien à faire là. Schématiquement : MOI (l'angoissée de service), je vis un truc que tout le monde vit, mais moi, j'en fais tout un plat. Ce truc vécu me fait émettre une émotion (je fais ça tout le temps) (c'est saoulant). L'EMOTION EMISE est belettisée puis envoyée aux lecteurs. Les lecteurs reçoivent l'émotion (pour la recevoir, ils ont préalablement cliqué sur "recevoir une émotion de la Belette"). Les lecteurs captent le degré de belettisation, font gnagna gna-gna gna dans leur tête (c'est de la phonétique) puis me renvoient mon émotion en me disant qu'ils la comprennent, que j'ai grave raison, que le mec de Groupama est un con et que putain eux aussi auraient pu tuer pour le cookie dérobé. 


Parfois, bien sûr, des visiteurs débarquent malencontreusement sur mon blog (ils ont tapé "ontologique" et ne pensaient pas tomber sur un billet se demandant si Louis XIV était un it boy), ils n'ont pas du tout cherché à recevoir une émotion belettienne dans la tronche. Alors, ils s'offusquent, ou sont consternés (ya une meuf, là, sur Internet, elle raconte sa life c'est hallucinant ce qu'on s'en fout, putain ya vraiment de tout dans les blogs). Et ils passent à autre chose, pour ma plus grande satisfaction, ils ne prennent pas la peine de dire le fond de leur pensée. 


Pour les autres, ceux qui me permettent de dire non sans une certaine puanteur "Mes lecteurs" (c'est vraiment puant, mais plus court que "les gens qui ont parfois l'occasion de lire mon blog quand ils n'ont rien d'autre à foutre"), un phénomène hallucinant se produit : Des gens dont j'ignore tout savent des trucs sur moi que dans la vie normale (celle d'avant que j'aie un blog) je n'aurais jamais imaginé dire à quelqu'un. Les trucs les plus anodins du quotidien. Les anecdotes les plus banales. Les événements les plus CHIANTS (il faut l'avouer). 

(…)

Un blog, c'est le paradoxe de la nana qui passe son temps à approfondir par écrit des trucs qu'elle n'ose même pas effleurer en vrai (ah quelle horreur, les mamans qui parlent toute la journée de leurs enfants). C'est l'étonnement lié au fait que des inconnus se fassent au fil du temps une image de plus en plus précise de quelqu'un qu'ils ne connaissent que virtuellement (une Belette, par exemple). C'est la délicatesse extrême de ceux qui m'envoient un mail pour me demander s'ils ont le droit de s'inquiéter pour moi et de prendre de mes nouvelles.


Un blog, ce n'est pas qu'une imposture.


Pas que.

 


 

Merci Belette ! (C'était Belette.) Si cet article n'avait pas commencé par autant de précautions et d'atermoiement, peut-être aurais-je pu écrire : Tenir « Le carnet de Jimidi » entretient chez moi cette souffrance de n'y pouvoir pas tout dire. Ce qui aurait plombé l'ambiance. Mais puisque cet article semble bien placé sous le double signe de l'honnêteté et de la chantilly en train de tourner, je te rassure : la souffrance en question est quand même ponctuelle – ça passe – et modérée : j'ai connu des deuils plus pénibles, à commencer par celui de ma vésicule biliaire. On se tromperait, je crois, en pensant que les carnet bavards, celui de Belette ou le mien, peuvent infatigablement transformer tout le plomb quotidien en or à lire. Je comprends bien qu'on puisse en avoir l'impression, entretenue par la futilité moyenne de nos sujets, d'autant qu'en ce qui me concerne au moins, cette futilité est une profession de foi. Mais perso, je me retrouve dans la même incapacité ici qu'ailleurs d'évoquer par exemple ce qui relève de l'intime. Le « personnel » oui, nos carnet disent « je » et c'est bien leur charme, mais il reste une frontière très nette, en deçà de laquelle je me tiens, pour des raisons d'ailleurs tout à fait claires, mais contre laquelle je me heurte ici plus souvent et plus durement qu'ailleurs.

 

Non parce qu'au naturel, on le sait, je ne suis pas bavard. D'ailleurs, j'ai déjà eu l'occasion de le dire je ne sais plus où, mais à l'oral, quand je me tiens hors du registre de l'humour, j'endormirais une armée de puces cocaïnomanes. Tu dis ? C'est peut-être pour ça que j'écris ? Bravo, je vois que la fac de psycho ne t'as pas laissé que des gueules de bois ! Donc à l'ordinaire, j'ai plutôt tendance à la fermer. Ce n'est pas de l'indifférence, c'est juste que j'ai besoin de temps, de ce temps pour comprendre, éclaircir, que je trouve mieux en écrivant. Par ailleurs et ce n'est pas à toi que je l'apprendrais, mais dans la vie, l'autre ne t'écoute souvent qu'au prorata des salades qu'il espère te fourguer en retour et commence sa réponse par "Moi, je". 

 

Bref, j'en prends largement autant dans la tronche que tout le monde, mais il ne pourra pas en être question ici, puisque c'est un espace public, qui plus est fréquenté par des proches.

 


10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 23:06

 

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Tiens ? Je crois que je me suis planté d'angle, en rédigeant l'article ci-dessous, contaminé que j'étais par une idée fausse, selon laquelle il y aurait le virtuel d'un côté, avec les blogs et la littérature et de l'autre les gens et la réalité. A bien y réfléchir (mieux vaut tarte que jamais), la ligne de partage n'est pas là. Elle passe plutôt entre personnel d'un côté, nos carnet témoignant de ce point de vue subjectif sur la vie et le social de l'autre. Quand on rencontre les gens "en vrai", ce qui se rajoute, ce n'est pas de la vérité ou du réel, leurs écrits&carnets en sont plein, mais plutôt du familial et du social. Bref, je crois que je connaissais déjà bien les personnes chez qui nous sommes allé cet été, même si je n'avais pas encore rencontré certaines, mais à cette dimension personnelle, ces visites ont ajouté une dimension "environnementale", avec sa composante familiale et sociale. Bon, pas de quoi virer l'article qui suit, du moins pour l'instant...

 

D'une certaine façon, ces vacances nous auront permis de perpétuer notre tradition d'aller de maison en maison et d'y séjourner quelques temps, à une différence près, importante :  contrairement aux années précédentes, nos domiciles temporaires restaient cet été occupés par leurs habitants habituels.
Je te la refais moins littéraire : d'habitude, on gardienne des maisons vides, là, elles étaient pleines.


Ca n'a rien à voir.


D'ailleurs, je ne vais même pas comparer, vu que l'idée, cette année, c'était bien de voir des gens. Non parce qu'aller de maison vide en maison vide, ça peut aussi avoir un côté flippant. Sauf que j'adore ça. De toute façon, je n'avais pas du tout l'intention de te parler des avantages comparés des statuts d'invité et de d'occupant temporaire, mais d'un autre effet secondaire de cette mini tournée chez nos hôtes, celui d'avoir un peu mieux, ou complêtement découvert avec qui ils partageaient leur vie. 


Cette découverte englobe leur vie quotidienne, ordinaire, réelle. Parce qu'aussi proche qu'on veuille se tenir, sur nos carnets, de nos vies de tous les jours, à l'arrivée, on pourrait affirmer sans mentir que tout est vrai, certes, mais que tout est faux également. C'est inévitable. On photographie, et crac, ce n'est plus la réalité, c'est une image, avec un sujet, une composition, un cadre, des choix, des intentions. On écrit et recrac, ce n'est plus non plus la réalité, c'est un récit, une chronique, avec un début un développement, une chute, là encore un sujet, une composition, des choix... Mais à vivre au quotidien chez Chris une journée et demi, chez Gra-gra et Coupin une grosse dizaine de jours, à peine une journée chez Jo, quelques jours chez Emmanuel, on baigne dans un quotidien d'où toute fiction n'est pas exclue - on est un peu en représentation quand on a des invités - mais qui est infiniment plus dense et perso que ce qu'on s'autorise à noter sur les espaces publiques de nos carnet.


D'où les conjoints.


Je ne crois pas trahir un secret en révêlant que le Marido de Belette, le Mâle de Linotte, l'Homme de Jo, le Coupin de Gra-gra, également ma Brune, sont toutes des personnes dotées d'un état civil complêt et d'ailleurs tiens, je suis prêt à parier que dans l'intimité de leurs foyers, ou plus exactement sur la scène de leurs vies de couple, tous répondent à ce qu'il faut bien appeller un autre pseudonyme, mais disons plutôt un "petit nom". Si ça se trouve, à la maison, c'est, barrer les mentions inutiles : chéri, mon coeur, mon amour, mon lapin, petite crotte etc.


Tu vois où je veux en venir ? Moi non plus. Encore que ça commence à s'éclaircir.


Alors disons tout net que la première surprise de cette tournée aura été de découvrir autrement que par des mentions finalement anonymes avec qui mes hôtes vivaient, l'autre surprise étant de jouer les figurants dans leur histoire de couple. Non, mais n'aies pas peur, je ne vais pas entrer dans les détails, ma bonne éducation, jointe à ma légendaire lâcheté à l'idée des représailles me l'interdisent.


Mais maintenant, je sais pourquoi et comment Gra-gra vit dans un appartement très grand, Jo et JB dans un musée plein de trésors et j'ai compris beaucoup de choses sur Emmanuel en vivant quelques jours sous son toit. Ca ne remets pas en cause ce que j'en savais par leurs carnets ou leurs écrits, ça ajoute une bien intéressante épaisseur.


Après, vous en ferez les uns et les autres ce que vous en voudrez, mais la pièce qui parle le plus de vous tous, c'est la salle de bain.

 

 


 

Illustrations : ce carrelage atroce et ce papier peint contestable ont été photographiés chez Chris, et justifieraient à eux seuls de vouloir déménager. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait depuis.

 

 

 

 


27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 09:53

 

 

Chris m’a demandé si je comptais rédiger un petit journal des vacances ? Bah non, c’est impossible. Les vacances, ça ressemble à ces tresses multi-fils des nécessaires de couture, chaque jour ajoutant un centimètre à des brins n’ayant en commun que leur longueur et d’être entrelacés aux autres. Il faudrait pouvoir tirer ici, par exemple, le fil vert des paysages, le rouge de ce qu’on a mangé, le orange de la météo, le bleu de la mer… On verra au retour.


Pour le moment, j’accumule, comme le lézard les calories sur sa pierre. 

 

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 20:32

 

Stage - Les voix de la communication - Lyon Vaise - Juin 20

 

 

Lettrine--C-figue-.jpg’est très bien, les stages, même si celui-là avait plutôt mal commencé. J’avais repéré son intitulé, bien caché dans l’épais catalogue des formations dont nous pouvons solliciter l’octroi chaque année, entre « Prenons-nous la tête avec les auteurs de violences sexuelles » et « Prenons-nous le chou avec les nouveaux textes relatifs à la délinquance des mineurs » Et là, hop : « Les voix de la communication » un stage qui s’annonçait plutôt concret, puisqu’il fallait venir en survêtement et se munir d’un tapis de sol et d’un plaid.

 

Or il se trouve que j’ai un léger problème à l’oral, que je pourrais résumer ainsi : j’endors mes interlocuteurs. Très pratique à l’heure du coucher des mômes, intéressant avec des ados surexcités, utile avec les mères de famille hystériques - J’ai servi comme ça de Valium humain à Mme H.  pendant plusieurs années - mais embarrassant dans un tas d’autres circonstances, notamment quand je dois me lancer dans un exposé de plusieurs minutes. Là, tout se passe comme si mon vis à vis entendait en fait, indépendamment de mon propos, quelque chose comme : "Vos paupières sont lourdes, vous n’entendez que ma voix, dormez je le veux". Je n’ai jamais poussé l’expérience jusqu’à l’état hypnotique complet, ni demandé à qui que ce soit de faire la poule, ou de rédiger mes rapports à ma place, mais l’idée m’en a traversé l’esprit.

 

Je remplis donc le formulaire de demande de stage le plus honnêtement possible, évoquant cette difficulté personnelle. On l’a mal pris. Le formulaire m’est revenu avec un commentaire furieux, selon lequel il ne fallait quand même pas se foutre du monde. Bon. J’ai rempli un deuxième formulaire évoquant les bénéfices escomptés de ce stage sur ma pratique professionnelle en des termes vagues et politiquement correctes. Je ne sais pas si cette seconde mouture a réussi à endormir tout à fait le crétin chargé de valider les demandes, ou seulement sa méfiance, mais c’est passé.

 

Nous nous sommes donc retrouvé lundi matin devant la porte d’un studio de danse dont la porte tardait à ouvrir. Je retrouvais là Emilie et Valérie, deux collègues que j’appréciais déjà tout particulièrement, l’une par la netteté de son positionnement professionnel, l’autre parce qu’elle me fait rire, avec dix autres parfait inconnus, mais qui n’allaient pas le rester très longtemps. C’était parti pour cinq jours d’éclate totale. Je ne vais pas te narrer tout ça par le menu... Tu dis ? Tes paupières sont déjà lourdes ? Sors, et commence à te donner des baffes, j’arrive. Mais la démarche d’Annie, l’intervenante, était tout à fait intéressante. Elle nous a tricoté sur mesure en cinq jour un confortable filet d’idées et d’expériences visant à réinstaller notre voix dans des ensemble plus vastes, à commencer par la personne elle-même, dans toutes ses dimensions ; les postures, personnelles et professionnelles ; la communication, duelle et dans un groupe et bref, on est passé au long d’une progression pédagogique très soutenue d’un état de pauvres choses grinçant des dents à une verticalité fluide et bien enracinée.

 

Perso, j’avoue, jusque là, les discours sur l’énergie intérieure et tout ce que je considérais plutôt comme un foutoir new age, je n’étais pas trop client. C’est peut-être juste qu’il me manquait une clé. Il m’a semblé en trouver une durant ces cinq jours : celle des sensations. Je ne suis pas sûr qu’elle ouvre toutes les portes, mais une suffit, celle me permettant d’entrevoir des horizons dégagés sur un tas de ressentis déjà mille fois perçus (je ressens assez bien) mais désormais organisés en paysages.

 

Sinon, on s’est franchement marré. On s’est fait « Danse avec les murs »,  « Hulule, couine, et grogne en suivant mes mains », « Attaque la bande d’en face à grands coups de non verbal », « Crie un max, t’es là pour ça et payé pour », « Explore ta voisine même si c’est un voisin », « C’est toi qui glapit, ou c’est ton portable ? » , « Rions à soutien-gorge déployé » etc. Non, vraiment, de très bons moments.

 

C’est pour se quitter, que ça a été difficile.

 

Stage - Les voix de la communication - Lyon Vaise -copie-1

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