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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 17:54

 

Gadget---pince-digitale---Le-carnet-de-Jimidi.jpg

 

Gadbet---Lettrine-B-thermometre---Le-carnet-de-Jimidi.jpg

 

 

on sang que ce « top » commence mal ! Cet ustensile de barbecue voudrait – si je comprends bien – afficher la température de cuisson idéale de ce que vous êtes en train de charbonner en extérieur, et la température à laquelle est rendue votre steak ou votre cuisse de poulet.


C'est moi, ou cet ustensile suinte l'angoisse ? On croirait presque entendre son utilisateur : « Si je rate mon barbecue, je vais passer pour un incapable auprès de mes invités, et justement mon chef est là. D'ici à ce qu'il mette mes compétences professionnelles en doute y'a pas loin, avec en perspective, mon licenciement et bien sûr mon divorce. Avec le bol que j'ai, il est même possible que ma femme se barre avec lui. » Il peut aussi s'agir d'une angoisse plus enfouie, plus diffuse, possiblement plus archaïque, mais l'une ou l'autre ont trouvé depuis belle lurette leur panacée chez notre dartagnan de la pince thermomètre : la maîtrise & le contrôle ainsi que leurs instruments de prédilection : la mesure et le chiffre.


Tu te rappelles bien sûr les conditions à remplir pour accéder au titre enviable de gadget ? « Objet ingénieux, nouveau, amusant, mais inutile, voire de qualité médiocre. » C'est philosophiquement, que je trouve cette pince de qualité médiocre. Elle flatte une illusion souvent bien installée (mine de rien) chez les mordus de technologie, celle de croire qu'en mettant en œuvre rigoureusement la chaîne de causes et de conséquences d'un processus, on arrivera fatalement au résultat promis. C'est la version scientiste de la pensée magique, celle qui compte sans la loi de l'emmerdement maximum ni la panne de pile.


Cher barbecuteur, ton steak va être parfait, mais je serais Elle, je me barrerai quand même avec ton boss, parce que pour avoir l'idée d'entreprendre un barbecue avec une station météo à pagaies inox crantées, faut vraiment être con.

 

 

19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 20:50

 

Jean - éleveur en Haute Normandie - icône Danone 2

 

 

Lettrine (C OugGang carte de voeux 99) Le carnet de Jimidi

 

 

 

omme vous peut-être, je découvre Jean sur l’emballage de mon pot de fromage blanc Jockey, comme échappé de l’émission de télé-réalité « L’amour est dans le pré », flattant le museau d’une vache, qui d’ailleurs à l’air d’apprécier le geste.

 

Je me suis demandé s’il existait vraiment, ou si, comme pour la Mère Denis et les moines nous vendant du fromage qui pue, il s’agissait encore d’un avatar créé par un service marketing pour accréditer les sacro-saintes images sans lesquelles consommer serait juste une corvée.

Les deux. C’est à dire qu’il a bien un Jean éleveur à Elbeuf-en-Bray (76), très petite commune de Haute Normandie, marié à Sylvie, deux enfants (je vais y revenir ) mais sa présence sur mon étiquette n’étant évidemment pas fortuite, il participe de ce que Danone me vend en même temps que son fromage blanc.

 

D’ailleurs, tiens, vous aurez remarqué comme moi que la mention « fromage blanc » est pour le moins discrète. Vous la trouverez en petit au-dessus du pourcentage de matière grasse sur produit fini. On pourrait alors se demander comment on sait que c’est du fromage blanc, mais la question est un peu rhétorique, puisque le Jockey (quel nom crétin !) est vendu au rayon fromage blanc, dans son pot de fromage blanc, portant la photo d’une jatte de fromage blanc, à côté du fromage blanc Câlin de Yoplait. La question est plutôt de savoir comment te faire choisir celui-là plutôt que l’autre et comment Jean participe de ce choix.

 

Comme souvent les étiquettes de produit, celle de Jockey se présente comme un joyeux foutoir d’écrit et d’images, au sein duquel on espère que le consommateur trouvera ce qu’il cherche, mais sans forcément lui simplifier la tâche.

 

Jockey - c’est ce qui est écrit le plus gros - utilise une police réussissant assez habilement - notamment grâce à sa pente ascendante - à évoquer à la fois le mouvement et quelque chose de douillet, les lignes droites et les angles ayant été bannis. C’est rouge vif, on est donc bien dans l’idée de vitalité.

 

Rouge toujours, mais ici sur un fond jaune qui fait assez mal, en caractères pour le moins sérieux - on est pas loin du coup de tampon sur un document officiel - « FORMAT FAMILIAL ». Bien intéressant choix lexical. On pourrait penser naïvement que la formule renvoi uniquement à la quantité de produit - ici, 1kg - mais quand vous achetez un pack de 12 yaourts, vous achetez 1,5 kg de produit laitier, sans qu’on ait besoin d’insister sur cette pseudo question de quantité. C’est bien sûr le « familial » qui donne la clé du « format ». Ben oui, parce que format, autrement dit forme, renvoie plutôt au contenant, ici le pot, qu’au contenu. C’est un pot. C’est même un pot commun dans lequel la famille attablée - et donc réunie - pourra puiser, chacun de ses membres à tour de rôle ou mieux, bien mieux, en se faisant servir par la mère nourricière. N’oublions pas qu’il s’agit d’un produit laitier, le lait étant jusqu’à preuve du contraire, le premier aliment donné par la mère à son enfant, n’en déplaise à Mélanie (de Tours) dont la légende prétend qu’elle a commencé direct au caviar/champagne.

 

En vrai, il est assez probable que ce fromage blanc sera consommé, comme tout le reste du contenu de votre frigo, par des ados en stabulation libre, ou entre les repas pour calmer une petite fringale ou selon n’importe laquelle des modalités contemporaines inventées pour justement fuir l’interminable attablement. Mais le pot, ça fait famille. Même à moitié vide, il  contiendra toujours assez de bonne conscience, ou de nostalgie.

 

D’ailleurs, c’est bien cette histoire de lait qu’on nous sert avec insistance, puisque « Un plaisir authentique c’est d’abord un bon lait ». On se perdrait avec délice dans les implications psychanalytiques de ce slogan, mais c’est « authentique » qui retient mon attention, parce qu’il ouvre sur Jean, juste après la formule « au lait de nos éleveurs ». Et hop, le voilà. La quarantaine dégarnie, pull et blue-jean, pas de bottes en caoutchouc. Vache pie archétypique. Geste tendre.

 

Bien dressé comme nous sommes, une image et hop, ça y est : on a le film. Je vous le sous-titre : Vous êtes un bon parent puisque vous allez acheter pour toute la famille ce bon lait essentiel (oui, bon, sous forme de fromage mais également de plaisir authentique) produit par un bon et authentique lui aussi éleveur bien de chez nous.

 

Tu dis ? Tu ne vois pas le « bien de chez nous » ? Certes, il pourrait paraître écrit un peu petit avec le Elbeuf-en-Bray, mais il est surtout dans le « nos » de « au lait de nos éleveurs ».

 

On demanderait des compte à Danone sur ce « nos éleveurs », la réponse serait assez aisée. Il s’agit des éleveur qui travaillent pour le groupe. Mais « nos » éleveurs, pour le consommateur moyen que tu es, ça fait proche, ça fait voisin, ça fait français. Et là, se greffe mine de rien une idée qu’on trouvera sous jacente sur le site de Danone, mais jamais clairement exprimée, cette idée chère aux écolos soucieux de notre bilan carbone, celle de réduire la distance entre le producteur et le consommateur. Je vais y revenir, après avoir épuisé l’étiquette.

 

Les mentions légales, je passe, reste « Danone » et « Filière qualité ». Danone fait également dans le douillet souriant, utilisant pour son logo des lettes moelleuse et les soulignant d’un sourire fendu sur l’aube fraîche d’une journée pleine de promesses et d’opportunités. « Filière qualité - animaux bien nourris - Blanc-Bleu-Coeur » n’a aucune chance de rien vous dire, sauf si vous êtes particulièrement bien informé sur la filière bovine, mais ça prend ici les allure d’un label, crédibilisant le reste. En fait, il s’agit d’une association dont la raison social est de réintroduire l’herbe, la luzerne et les graines de lin dans l’alimentation animale pour augmenter le taux d’omega 3 dans les produit qu’on consomme, parce que les oméga 3, c’est bien. En plus, ça réduit les émissions de méthane - les vaches pètent - de 30%.

 

Donc Jean est là pour donner corps au bon lait, comme éleveur de proximité aimant ses vaches - première raison - mais également pour laisser entendre que Danone, partageant les préoccupations environnementales actuelles, va chercher son lait dans le voisinage immédiat de ses usines (45 km en moyenne disent-ils.)

 

Mais comme souvent en marketing, une idée peut en cacher une autre, puis une troisième, l’astuce consistant à vous les faire avaler ensemble. On avait le mensonge par omission, la communication d’entreprise se sert volontiers de la vérité par sous-entendus.

 

Réduire la distance, rester dans la proximité, instaurer des circuits courts :  Trois idées complètement différentes.

·  Réduire les distances entre les lieux de production et les lieux de consommation repose, sans le démontrer, sur l’axiome selon lequel plus cette distance est grande, plus grande est la quantité d’énergie nécessaire pour l’acheminement des produits.

·   Rester dans la proximité et se servir chez son voisin, c’est bien, mais à condition de le connaître assez pour savoir ce qu’il fait : un produit bio lointain sera toujours plus intéressant qu’une merde produite dans l’usine d’à-côté.

·    Instaurer des circuits court, c’est virer les intermédiaires : rien à voir avec les distances géographiques : acheter directement à une coopérative sud américaine ou africaine, ça reste une bonne idée.

 

Et là où Jean devient tout à fait indispensable, comme les dix autres éleveurs filmés dont on peut voir les vidéos sur le site de Danone, c’est pour installer cette familiarité avec lui, nous le faire connaître. Puis, cette distance psychologique ayant été réduite, nous installer dans l’idée que les opportunistes messages environnementaux de Danone se trouve ainsi validés.

 

Le film est pathétique. Toute ma sympathie va vers Jean et sa famille, acteurs sans doute bien involontaires d’une pure propagande.

 

Le film s’ouvre sur un paysage rural avec la voix off de Jean qui nous accueille, mais immédiatement après, nous sommes installés dans le salon familial avec les deux parents et leurs deux enfants.

 

Jean - éleveur en Haute Normandie - icône Danone 1 

 

Les meubles ont évidemment été mis en scène. On ne voit pas bien l’intérêt sinon de tourner le dos à la cheminée. Mais il s’agissait également de la montrer puisque famille = foyer=cheminée. On pourrait se demander ce que c’est que le dessous de plat sur la table basse, mais on apprendra plus loin qu’il s’agit de la vue aérienne de la ferme, au temps où le père de Jean l’exploitait. On peut comprendre la fierté d’un fils de faire fructifier l’héritage de son père et encore une fois, Jean a toute ma sympathie, mais pour Danone, l’idée, c’est de s’inscrire dans un immémorial vague, une tradition séculaire transmise, sous entendant qu’avant, dans un « bon vieux temps » peu situé, le produit était plus mieux bien. Or le « bon vieux temps » en question, c’est celui de la vache folle, des antibiotiques à gogo et de l’élevage intensif. Mais ça, c’est pas vendeur. Ça n’empêchera pas Danone de jouer également sur ce tableau de la recherche, du développement et de la modernité, mais ailleurs sur son site, par exemple avec le programme Linus :

- Le Fromage Blanc Jockey au lait Linus - Parce qu’il faut 2,5L de lait pour produire 1kg de fromage blanc, le programme Linus*, consistant notamment à réintroduire le lin dans l’alimentation des vaches, a été initié en 2008 sur la marque Jockey, un produit historique fabriqué en Normandie. Offrant ainsi aux adeptes du fromage blanc tout le plaisir authentique d’un bon lait dans un produit aussi généreux qu’onctueux. Nous avons l’ambition de déployer ce programme sur d’autres produits laitiers Danone.

*en partenariat avec l’Association « Bleu-Blanc-coeur »

 

On retrouvera ces valeurs familiales et quasi pétainistes plus loin dans le film, dans une division très sexuée des travaux : Papa et fiston au taf à l’exploitation ; maman et fifille à la cuisine les mains dans la pâte.



 

Jean - éleveur en Haute Normandie - icône Danone 3


On est en Normandie, donc pommes. Ça tombe bien (si je puis dire) y’a un pommier juste devant l’entrée, dont les fruit serviront pour la (sans doute) tarte aux pommes que prépare Madame et sa fille. On est dans une vision que j’ai déjà dénoncé de la ruralité, selon laquelle ce qui pousse dehors passe directement dans l’assiette dedans, dans un court circuit quasi primitif de chasseur-cueilleur. Probablement en réponse à une question orientée en ce sens, on entendra madame dire, sans rire : « Oh ben ça fait longtemps qu’on n’a pas acheté de lait. »

 

Jean - éleveur en Haute Normandie - icône Danone 4

 

La composition au secours du discours. Pour contrecarrer ce que les tracteurs et autres engins agricoles pourrait avoir de menaçant, on les gare loin en arrière plan, on rempli le cadre d’herbe jusqu’à la moitié et pend négligemment une berthe à lait à la clôture, alors qu’elle n’a rien à faire là. On retrouvera plus tard dans la vidéo la berthe à lait, indispensable à l’imaginaire citadin pour évoquer ce produit et beaucoup plus explicite qu’un trayeuse ou qu’une citerne réfrigérée.

 

Jean - éleveur en Haute Normandie - icône Danone 5

 

Humour sans doute involontaire (ce serait sinon quasi subversif), mais à ce moment précis de la vidéo, alors qu’on ne voit des vaches que leurs pattes et que la perspective est envahie de tuyaux, de câbles, de barrières métalliques, voix off de Madame : « Les gens vont revenir à tout ce qui est naturel »

Elle insiste (ou on la fait répéter) après par un assez énigmatique :

« Grâce à certains messages, les gens vont s’y retrouver... dans des choses naturelles. »

Perso, mais ça ne me dérange pas, je n’ai rien vu de « naturel » dans cette exploitation agricole.


Jean - éleveur en Haute Normandie - icône Danone 7Jean - éleveur en Haute Normandie - icône Danone 6


On ne verra jamais les vache simplement en train de brouter au pré, ou elles sont probablement une bonne partie de la journée. On ne saura pas non plus ce que donne Jean à ces trois là. Complément alimentaire ? Rendons cette justice à la vidéo : elle n’a pas pu faire complètement abstraction de la réalité de cette exploitation laitière. Mais quand l’image ne cadre pas avec l’histoire archétypale qu’il faut seriner, hop, on décontextualise, si bien que le spectateur peu au fait, faute de comprendre comment s’inscrit ce qu’il voit dans un processus de production, est contraint de le folkloriser. On ne verra par exemple pas, sur l’ensemble du site de Danone, de vidéo de la production de fromage et de yaourt. Y’a juste une petite BD genre, le lait entre ici et les yaourts emballés sortent là.


Jean - éleveur en Haute Normandie - icône Danone 8Jean - éleveur en Haute Normandie - icône Danone 10

Comme annoncé : fiston au boulot avec Papa, Fillotte à la popote avec Maman. Je serais assez curieux de savoir à quoi correspond le diagramme circulaire affiché au mur. On dirait une sorte de calendrier...

On est dans un monde qui n’existe pas (et tant mieux) où les fils font comme leur père et les filles comme leur mère. Un monde où il semble qu’il n’y ait pas d’école (il ne nous est pas dit que c’est les vacances). Une Normandie où il fait beau.

 

 

Jean - éleveur en Haute Normandie - icône Danone 11

 

La vidéo se termine sur Jean, rentrant ses bêtes pour la traite du soir. On terminera sur ce cliché où rien ne manque, ni le jour baissant, ni le chemin creux, même pas le chien.

Finalement, je me demande si cette vidéo n'est pas la pire du site. En regardant les autres - toutes - on arrive à se faire une idée assez précise (me semble-t-il) du métier d'éleveur, de son intérêt et des conditions d'exercice.

9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 09:50

 

 

France Loisirs - Docteur Smash - La culture est une chips g

 

Pour une fois, l’objet con du jour ne s’est pas échappé du catalogue « L’objet du mois » ou de « Vitrine magique » mais de la sélection été du catalogue « France Loisir ». Tiens ? Va se demander Mélanie (de Tours), je pensais que France Loisir vendait des livres. Mheu non ! France Loisir distribue de la CULTURE, nuance ! Vous avez bien sûr compris d’un coup d’oeil qu’il s’agissait de dessous de verres sur lesquels sont imprimés des questions de « Culture générale » :

 

On dirait une boîte de chips, le contenu est aussi craquant, mais ça graisse les neurones, pas les doigts! À ouvrir à l'apéro, pour passer un moment rigolo et "booster" ses consos. Des exemples de rondelles de questions : Qu'a-t-on surnommé la petite Reine?

1- La bascule à Charlot ?

2 - La bicyclette ?

3 - La guillotine ?

Eh oui, on apprend vraiment des choses. Ou alors, comment appelle-t-on un ascenseur au Japon ? En appuyant sur le bouton! Là, on rit ! et c'est tout bon. Comme ce jeu déli-mali-cieux. 340 cartes.

 

Il me semble qu’à l’issue d’une soirée dont l’apéro commencerait avec ce « Docteur Smash » et les questions des apéricube Vache qui rit, puis qui se terminerait par un bon Trivial Pursuit, les potes du club de foot de votre moins bonne moitié ne seraient pas près de revenir. Ça peut servir.

 

 

30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 09:48

Vitrail d'abattants de Wc - Le carnet de Jimidi

 

 

 

Lettrine (A ourgang vitrail )- le carnet de Jimidiyant presque deux heures à perdre après avoir accompagné un stagiaire au CFA du Bâtiment pour qu’il passe des tests, je suis allé me promener au Castorama tout proche. Peut-être te souviens-tu de ma précédente visite, virtuelle ? Celle d’hier était bien réelle. Il y a longtemps que je n’était pas entré dans un lieu de culte. Comme dans beaucoup d’autres religions, l’adoration de la divinité passe ici par celle d’objets chargés de notre dévotion et par certains cultes mineurs, reposant peut-être sur l’idée que le Très-Haut étant débordé, il vaut mieux s’adresser sa secrétaire. On trouve donc à Castorama Dardilly - cette cathédrale consacrée au bien-être domestique - tout un ensemble de chapelles tenues par des diacres aux couleurs du magasin, prêts à vous guider dans votre quête spirituelle d’un nouvel intérieur.

 

En entrant à droite, par exemple, tu trouveras la chapelle dédiée aux rites de purification, dans laquelle j’ai retrouvé avec bonheur et en vrai les accessoires de salle de bain de ma précédente chronique. Le culte rendu dans cette chapelle-là doit jouir d’une faveur très particulière chez les fidèles puisque j’ai compté quatre vingt dix sept abattants de chiottes différents, exposés comme autant d’ex-voto.

 

Dans la lumière venue d’en haut, tout incite au recueillement et les fidèles taraudés par l’embarras du choix ne sont dérangés dans leur longue méditation que par l’intervention souriante d’un membre du clergé « Je peux vous aider ? » et par la voix de l’officiant, diffusée par des hauts parleurs invisibles, invitant à la cérémonie en cours - il s’agissait à ce moment là d’une démonstration de barbecues - et par les prières urgentes : « Les collaborateurs disponibles doivent se réunir pour le brief » ou « Un vendeur est attendu aux papiers peints. »

 

J’ai quitté les lieux par la sortie sans rachat.

 

20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 23:22

 

 lame rechargeable pour trous de serrures - Le carnet de Jim

 

 

Lettrine (Q Gill sans trou de serrure) Le carnet de Jimidiuand je pense à tous ces pauvres gens coincés jusque là sur leur seuil, dans le noir, des heures, à chercher leur trou de serrure, je m’étonne - pardon ! - je m’indigne qu’il ait fallu attendre autant de temps pour que les progrès technologiques permettent, enfin ! de  proposer dans le catalogue Gifi daté du 19 au 27 avril 2011, cette lampe rechargeable pour serrure !

 

Imagine. Tu t’approches en voiture de ton pavillon, tu ouvres au bip le portail sur la rue, tu ouvres au même bip la porte du garage tu rentres la voiture et là, merde ! L’architecte n’a pas prévu de porte communiquant entre icelui et le reste de la datcha. T’es marron. Tu es obligé de ressortir du garage pour entrer par la porte heureusement prévue dans la façade et pour un peu qu’il fasse nuit noire (ça ne m’étonnerait pas, vu la poisse que tu traîne) tu es bien content de trouver ton trou de serrure éclairé.

 

Ou alors tu habites dans les étages, comme moi, et ce soir là, c’est la panne électrique généralisée. Pas d’ascenseur, pas de minuterie, rien. Tu gravis les escaliers dans le noir en comptant les étages - la nuit, tous les paillassons sont gris - mais en arrivant devant ta porte, hop, tu vois précisément l’emplacement de ton trou de serrure grâce à la lampe rechargeable pour serrure. Tu dis ? Ça va pas aller longtemps, parce qu’à l’intérieur de l’immeuble, dans la cage d’escalier, elle n’a aucune chance de se recharger ? Reste optimiste, ce serait bien le diable que cette panne dure longtemps. Quand tout sera réparé, après être monté dans le noir, mais avant de refermer la porte derrière toi, pense à allumer la minuterie, comme ça ta lampe pour serrure va pouvoir se recharger à la lumière artificielle.

 

Ou alors, tu habites ce monde parallèle étrange dans lequel le trou de serrure est une espèce mobile, et nocturne. Le seul moyen de l’immobiliser - classique pour beaucoup d’espèces - c’est de le coincer dans un faisceau lumineux. Là, il ne bouge plus et tu peux rentrer chez toi.

 

Ou alors tu surveilles ton poids et le docteur t’a interdit d’accrocher une mini-lampe de poche à ton trousseau de clés. Comme il t’a interdit, mais on comprend beaucoup moins pourquoi, d’accrocher une lampe au-dessus de ta porte d’entrée.

 

Il parait que le service-recherche de l’entreprise proposant cet article, planche sur un modèle voisin, destiné aux trous du cul. Mais s’il fallait croire tout ce qu’on dit...

 

 

3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 10:18

 

Easy butter - L'objet du mois - Le carnet de Jimidi

 

Lettrine (O prototype - Easy butter) Le carnet de jimidin comprends assez vite le fonctionnement de cet « Easy Butter » : tu ouvres the Easy (on ne sait pas bien où d’ailleurs), tu tasses là-dedans une plaquette de beurre (sans son emballage), tu fermes, tu enlèves le couvercle du dessus si ce n’était déjà fait, tu tournes la partie basse (dans le sens des aiguilles d’une montre de l’hémisphère nord) et grâce à la râpe à fromage sertie à demeure au sommet, ton beurre sort en rémoulade.

 

Dans notre monde, cet appareil est tout à fait inutile puisqu’à ce prix là, on peut acheter entre quinze et dix sept barquettes de beurre facile à tartiner. Mais l’intérêt de cet Easy Butter, le vrai, le seul, est de voir encore une fois confirmée notre hypothèse selon laquelle certains objets proposés à notre convoitise n’ont pas été fabriqués sur Terre, mais dans l’un ou l’autre des mondes parallèles dont le multivers ne manque pas. Tu dis ? Si si, je t’assure, la Chine, c’est sur Terre.

 

Dans ce monde là règne une température proche du zéro absolu l’hiver, ce en quoi il ressemble plutôt au nôtre. Mais cette température change à peine l’été, ce qui fait toute la différence. Dans ce monde là, les volcans balancent des glaçons prêts pour l’apéro, la flamme des briquets sert de tournevis et on mange la soupe au marteau-piqueur. Alors autant te dire qu’on n’est pas près d’avoir du beurre mou ! De toutes façons ce n’est pas du tout pour râper le beurre qu’on se sert de l’Easy machin là bas. Avec quoi le fabriquerait-on ? Les vaches claquent tellement des dents qu’elles donnent directement du lait en poudre. Non, là-bas, ils mettent dans l'Easy une bougie parfumée et le truc sert de stick déodorant pour toute la famille.

 

19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 12:49

 

 

Lettrine--L-Ourgang-huile-de-coude--le-carnet-de-Jimidi.jpges aimants anti-douleur, les aimants économiques, les aimants nettoyeurs, les alicaments, les anti-moustiques, l'anti-radar absorbeur, les anti-ondes, l'arnica, la bague à vin, la bague d'acupressure, le baume chinois, le Biopotenzor, le bol d'Air Jacquier, la boisson, dégrisante, les boules de lavage, le bracelet acupuncteur, le bracelet antinauséeux, les bracelets équilibre, les bracelets ionisés, le bracelet tibétain, le bronzage rapide, le cactus anti-ondes, le café amaigrissant, le calendrier lunaire, le casque laser capillaire, la cellulette, la ceinture de sudation, la calvitie, le collier d'ambre, les trucs à l'ADN végétal, le coussin thérapeutique, la créatine, l'eau super oxygénée, l'eau diététique à 0%, les électrodes minceur, l'électromètre, les fleurs de Bach, le filtre denicotea, la fontaine Feng Shui, le gel douche revivifiant, la gelée royale, le ginseng, l'herbe à taupes, l'homéopathie, les horoscopes, l'hypertrophie mammaire, l'ioniseur, la lampe infrarouge, la lampe ionisante de sel, le laser anti-tabac, la lettre boursière, les lunettes à grilles, le lopin de lune, les trucs magnétiques, le masseur plantaire, la médaille miraculeuse, les mis-bas antifatigue, la minceur rapide, les montres anti-ondes, les numéros surtaxés, l'Oscillococcinum, les bidules à l'oxygène, les packages bancaires, le parfum qui rend fou, le patch qui fait maigrir, le patch sexuel, la plateforme vibrante, les plantes pour maigrir, le pendule, la photographie kirlian, la piézoélectricité, la pompe à venin, le potage minceur, les prénoms de caractère, les régimes détoxiquants, le régime lunaire, le scanner antioxydant, le shampoing vitaminé, les semelles réflexes, le silicium organique, le soja pour la ménopause, le stop douleurs, le syntoniseur, la tasse magnétique, le Top Model, la trempette detoxifiante, le tribulus terrestris, les vitamines, la vitamine C, le vivificateur d'eau, le yaourt qui soigne, le gros zizi

&

l'Attrape-nigauds

 

14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 19:51

 

 

Littérature jetable - Le carnet de Jimidi

  Lettrine (ç 2 littérature à jeter) le carnet de Jimidi

 

 

 

a ne vous a peut-être pas sauté au cervelet (je n’ai d’ailleurs pas souligné ce point) mais les nuanciers sont pour moi un nouvel exemple - un peu minimaliste, certes - de ce qu’il faudrait bien appeler la « littérature jetable ». Nous sommes cernés par l’écrit ; c’est rien de le dire. Les objets qui nous entourent, pour des raisons d’identification, de mode d’emploi, de publicité (ou juste de bavardage)... portent leur lot de mots, de phrases, de texte. J’ai une tendresse toute particulière pour cette littérature discrète et pour ses auteurs inconnus. Ça ne date pas d’hier puisqu’en 2008, j’avais consacré deux chroniques pour mettre en lumière mon papier toilette et mon déo de chiotte. En cherchant un peu, on trouverait d’autres exemples sur mes carnets successifs, mais là, j’ai la flemme.

 

Il y a donc eu, par exemple, quelqu’un, très pince sans rire, pour écrire à la page 118 du mode d’emploi de mon « DVD recorder » Sony, au chapitre du dépannage : Alimentation - L’appareil ne s’allume pas. ---> Assurez-vous que le cordon d’alimentation secteur est bien branché. Le même (ou un autre), poète involontaire, me laisse rêveur page 126 en indiquant : Si l’enregistreur est déplacé directement d’un endroit froid à un endroit chaud, ou placé dans une pièce très humide, l’humidité peut se condenser sur les lentilles à l’intérieur. L’enregistreur risque alors de mal fonctionner. S’il est allumé, laissez le allumé (laissez le éteint s’il est éteint) pendant une heure environ pour permettre à l’humidité de s’évaporer. Qu’il est fascinant d’apprendre, au détour d’un mode d’emploi, que certains d’entre vous passent directement leur lecteur-enregistreur DVD du réfrigérateur au four, avec une petite étape par le sauna et peuvent s’apercevoir que leur appareil n’aime pas ça, même s’il est éteint. Une telle relations fusionnelle - quasi télépathique - avec son électroménager, je ne pensais ça possible que chez certaines lecteuses (de Tours). Et qu’elle est belle cette image de la rosée perlant sur les lentilles intérieures !  

 

Ne croyez pourtant pas que j’aie lu attentivement les 138 pages de ce mode d’emploi pour en tirer les exemples ci-dessus, non : j’ai commencé par la fin en sautant les pages d’index. En effet, même si votre belle-fille le conteste (car la bru nie), une caractéristique évidente de la littérature jetable est qu’on ne la lit pas. À part la composition des produit alimentaires, leur date de péremption et les tableaux relatifs à leur caractéristiques nutritionnelles, bien sûr.

 

Comme je ne voudrais abuser ni de votre temps, ni de votre patience, j’ai mis en ligne les deux chroniques susmentionnées, mais sur une page à part, l’une à la suite de l’autre.

 

Ô cher auteur inconnu !

Toujours plus bas

 

 

 

27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 10:35

 

Le carnet de Jimid en Lego virtuel

 

 

Lettrine (P lego) le carnet de Jimidi

 

 

as vraiment indispensable, mais marrant : le Lego virtuel. 120 mo à télécharger (chez Lego) et à vous les constructions avec TOUTES les pièces que vous voulez, dans TOUTES les couleurs que vous voulez, y compris celles que vous n’aviez qu’à un seul exemplaire et que vos deux frères utilisaient systématiquement avant vous pour leurs constructions à la con. Non mais franchement, utiliser un PARE-BRISE pour une baraque alors que vous en avez BESOIN pour votre navette spatiale... Si c’est pas de la malveillance, ça !

26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 12:48

 

Vase musical et lumineux - l'objet du mois - le carnet de j

 

 

Lettrine (O cible) le carnet de jimidiui, je sais : ça faisait longtemps. Longtemps que je n’avais pas jeté en pâture à vos yeux incrédules et vos cervelles atrophiées un objet d’une telle connerie. Il faut croire que votre fréquentation assidue m’avait rendu indulgent envers l’insondable, ou alors, hypothèse plus charitable, les prétentions culturelles de ce carnet m’avaient momentanément imperméabilisé. Tu dis ? Tu crois plutôt que je ne résiste jamais très longtemps à glisser vers le bas jusqu’à toucher le fond ? Possible, mais tu es virée.

 

Mais là, avec ce... vase, vendu par « L’objet du mois » on est dans le cumul des mandales, non ? On en vient a se demander à quoi sert la fleur, qui d’ailleurs m’a l’air d’avoir entrepris de se noyer. Du coup, je me demande si son attitude désespérée ne nous indique pas discrètement la vraie finalité de cet objet, qui serait à chercher du côté de l’aide au suicide. Si vous aviez l’intention d’en finir - il serait temps ! - ce vase pourrait bien vous proposer, au choix :

 

L’électrocution - L’adaptateur secteur est fourni. Il vous reste à ajouter de l’eau. C’est la méthode dite de Claude François. Très efficace, au moins pour lui.

La crise cardiaque - garantie en découvrant la laideur de l’objet, mais dont vous pourriez peut-être assurer le résultat en tentant le choc anaphylactique si vous preniez la précaution de planter dans le vase une espèce végétale à laquelle vous êtes allergique.

Le coup de grâce - devrait vous être asséné par le prix de l’objet.

 

Mais au moins entreprendrez-vous le dernier voyage baigné de la musique de votre choix et si, au bout du tunnel, la grande lumière blanche passe étrangement par toutes les couleurs de l’arc en ciel, c’est que ce putain de vase vous aura précédé dans la tombe. Aux moins inspirés d’entre vous, je suggère de télécharger sur leur i-phone (non fourni), cette chanson de Claude Engel et Serge Gainsbourg chantée par Diane Dufresne :

 

 

Je me verrais bien me taper de l'arsenic
J'entends mes râles émouvants
Je vois quelques sables mouvants
Se coller à mes cosmétiques
Je verrais assez ma tête au bout d'une pique
Mon joli petit cou sanglant
Ou me faire les cartes en trichant
Et me tirer l'as de pique
Je me verrais bien là-bas dans l'Antarctique
Me mettre autour de mon séant
Au beau milieu de l'océan
Une bouée marquée Titanic
Je me verrais bien mordue par un aspic
Ou encore par un chien errant
La proche pharmacie manquant
De sérum antirabique
Je me verrais bien sur un pain de plastic
Comme Larousse semer à tout vent
Mes quatre membres et moi crevant
De cette chirurgie esthétique
Je me verrais bien le crâne entre deux briques
Une à une cracher mes dents
Exhaler en caillots de sang
Tout mon amour égocentrique
Je verrais bien ma guitare électrique
Me foudroyer en un instant
Je me vois aussi innocente
Assassinée par la critique
Je me vois lynchée sur la place publique
Par mes admirateurs d'antan
Qui m'aiment encore qui m'aiment tant
Je me vois huée par mon public.

 

 

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