n pourra trouver un peu indécent de faire du bruit ici avec le silence des autres, se demander si cette note sur la panne d’inspiration ne vient pas masquer une panne d’inspiration et même regretter qu’en ce jour traditionnellement dédié à la farce (les autres le sont à la dinde)(de Tours), je n’aie rien trouvé de mieux a partager avec vous que l’extinction de voix de CKan.
Ben oui, mais comme lecteur de son carnet, j’ai été touché de sa délicate attention. Assez pour m’arrêter un peu dessus.
Il y a beaucoup de silences différents sur les carnets. Il y a le silence entre deux publications. Celui-la suit la dernière mise en ligne et dure jusqu’à la prochaine, tout à l’heure, demain, la semaine suivante ou celle d’après ou quand on ira mieux, ou quand les poules auront des dents et les engrenages moins. Il y a le silence feutré des carnet de dessin, sur lesquels on n’entends à peine les pages se tourner, où les commentaires se chuchotent, ou les rires s’étouffent. Il y a le silence très relatif des blogs de photos, souvent traversés des milles petits bruits discrets du jardin ou de la vaste rumeur du monde. Et il y a ce silence de Ckan, venue nous dire qu’elle n’avait rien à dire, pour le moment. Un silence poli, mais que je devine teinté de sollicitude envers ses lecteurs. Ne vous inquiêtez pas, j’ai juste la tête ailleurs. Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec la très belle série d’hirondelles et de heurtoirs que CKan publie juste avant. J’ignorais que ces machins destinés à coincer les volets s’appellent des hirondelles. Quelqu’un ayant pris autant de temps pour s’intéresser à ce qui ouvre nos portes et laisse nos volets ouverts ne peut pas être parti bien loin, ni pour très longtemps.