as besoin d’aller chercher bien loin la source d’inspiration de « Impasse », la neuvième nouvelle du recueil « Routes enlacées ». Cette histoire de type qui n’arrive plus à se rappeler où il a garé sa voiture m’est déjà arrivée... plusieurs fois. Une fois, elle avait été embarquée nuitamment par la fourrière. Une autre fois, cette amnésie temporaire était à mettre sur le compte d’une émotion bien compréhensible : je sortais de la maternité après la naissance de mon premier. Je m’étais garé un peu à l’arrache après avoir conduit la mère et l’enfant à naître à pied d’oeuvre.
Dans « Impasse », le récit commence par cette situation banale : « Où ai-je bien pu garer ma voiture ? » puis ça dérape lentement. Pour évoquer l’état d’esprit du personnage principal, la question lancinante qui revient, ses déambulations concentriques dans le quartier et dans sa mémoire, j’ai usé d’un procédé stylistique un peu extrême consistant à quasi tout répéter deux fois, sous une forme légèrement différente. Il parait que ça fonctionne pas mal, le lecteur comprenant ainsi qu’on s’approche dangereusement de la folie. La fin est carrément démente.