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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 18:39

 

 

 

Lettrine (i Rockwell coquelicot) le carnet de Jimidil semble que je ne sois pas le seul génie littéraire intergalactiquement méconnu, oublié dans les replis du Web profond. On est au moins deux. Moi radotant sur ce carnet souffreteux, l’autre, condamné à perpétuité sur Mensway ™ Love & techno à bodybuilder les argumentaires accompagnant les gadgets vendus sur ce site. Je n’en veux pour preuve que les quelques phrases escortant l’aspirateur à insectes. Attention : plus rien ne sera jamais comme avant.

 

Qui n’a jamais rêvé de se débarrasser de ces vilaines araignées et autres insectes rampants ? Plutôt que de les asperger, de les écraser et donc avoir mauvaise conscience, pourquoi ne pas tout simplement les aspirer ? Avec cet appareil vous n’avez qu’à tendre le bras en direction de l’insecte indésirable et celui-ci sera purement et simplement avalé. Cette technique n’engendre aucune production de gaz ou d’effet toxique. Mention spéciale pour son design Glamour pour vous Mesdames !

 

Et là, bien sûr, vous attendez la photo, le lien. Vous passez frénétiquement la souris sur mes phrases pour tenter (en vain) de combler l’insupportable béance ouverte au plus profond de vous-même par ces quelques lignes prodigieuses. Oui, mais non™. Ici je suis Dieu. Je tiens les manettes et si j’ai décidé que le lien hypertexte que vous attendez ne passera pas sur cette ligne, vous prendrez le prochain. Je vous tiens. Les passants égarés sur ce carnet dans l’espoir (toujours déçu) de trouver le numéro de téléphone de Mélanie (de Tours) ne sont pas si nombreux que je puisse les laisser s’échapper sans tenter de les assommer d’une nouvelle volée de considérations ineptes qui font ressembler ces pages à un foie de cirrhotique. Vous assisterez donc en direct à l’autopsie du paragraphe, au démontage pièce par pièce de la splendide machine littéraire accompagnant l’aspirateur à insectes et peut-être, peut-être, si vous êtes très sage, si vous me passez les outils, peut-être vous laisserais-je vous échapper vers la page originelle, le point précis où vous pourrez aller vénérer le rédacteur de cette boulversifiante prose.

 

Autopsie : Qui n’a jamais rêvé de se débarrasser de ces vilaines araignées et autres insectes rampants ?  J’en vois d’ici objecter que les araignées ne sont pas des insectes et que ramper suppose de se déplacer sans pattes. Les mêmes, dans des circonstances d’ailleurs assez voisine, nous objecteraient que les petites bêtes ne mangent pas les grosses, et les mêmes, choutés par les discours écolos du moment, essayeraient de nous convaincre que ces petites horreurs abjectes sont bien utiles dans le grand cycle de la vie domestique, qui va de la penderie de l’entrée à notre chambre à coucher, en passant par les mites alimentaires cachées dans notre sac à pain et les blattes agitées par leur danse propitiatoire, espérant derrière la cuisinière nos prochaines projection graisseuses. Tous ces crétins rationalisant peuvent bien essayer de tirer à eux la couverture du réel pour s’en couvrir les yeux, il n’en demeure pas moins que nous sommes en guerre. La lutte sans merci dans laquelle nous sommes engagés est de toute éternité celle du Bien contre le Mal. Le réel n’en est que la partie émergée, le lieu des petites batailles. Qui n’a jamais rêvé, l’indique bien : notre lutte n’épargne ni l’imaginaire, ni l’inconscient, ni le symbolique, ni rien. Nous le savons parfaitement en surprenant l’ennemi dans notre baignoire. Il n’est qu’un émissaire, un représentant minuscule et isolé de la grouillante noirceur qui surgirait à l’air libre si nous ne montions pas bonne garde.

 

Donc nous avons besoin d’armes. Mais comme la guerre n’autorise pas tout et que le crime de guerre existe, sans parler de la convention de Genève et de tous les textes destinés à séparer la guerre juste de ce qui serait juste de la barbarie, nous avons besoin d’armes éthiquement correctes. Donc pas question de noyer l’ennemi ni de l’écrabouiller. Non mais pourquoi pas l’arme atomique pendant qu’on y est ! Pas question de nous laisser enfermer dans le classique dilemme de la fin et des moyens ni de nous laisser piéger pas la mauvaise conscience. Il nous faut une arme indiscutable, quelque chose comme le sabre laser des chevaliers Jedi. Nous allons juste tendre le bras vers l’ennemi et il sera aspiré directement du réel dans ce néant duquel il a eu l’imprudence de sortir.  Nous resterons alors en totale conformité avec les textes en vigueur puisque cette technique n’engendre aucune production de gaz ou d’effet toxique. Courage soldate, la victoire totale n’est pas loin.

 

Dernier argument, mais non le moindre : le design glamour. Pour un aspirateur ? Vous demanderez-vous peut-être en esquissant un léger sourire. Vous ne devriez pas. Vous croyez sincèrement que Mélanie accepterait de partir en guerre dans un uniforme qui la boudine ? Ou sans s’être assurée au préalable que les rations de survie ne font pas grossir ? Non mais oh ! On peut être engagée corps et âme dans la guerre totale contre le mal et ne pas renoncer pour autant à toute féminité ! Nous voilà heureusement arrivés au bout de l’autopsie. Je vais pouvoir me laver les mains changer d’uniforme et prendre une douche.

 


 

Aspirateur-a-insectes.jpg

 

 

 

 

 

Froide. Parce que l’examen attentif des photos de l’aspirateur à insecte nous replonge hélas dans un réel qui fait un peu frissonner. Comme vous le verrez sur les photos, notre aspirateur est en trois parties. Une partie moteur, un tuyau rigide transparent, un bouchon en forme de fleur. Le tuyau transparent s’ajuste sur l’extrémité protubérante (mais adaptée) du moteur, mais celle-ci est obturée par une fine grille destinée bien sûr à ce que l’ennemi ne soit pas aspiré au-delà. Il ne manquerait plus qu’un kamikaze pourvu d’un nombre déraisonnable de pattes se sacrifie pour aller bousiller votre arme ultime de l’intérieur ! Oui mais alors nous allons avoir un problème. Je vous montre la scène. L’ennemi s’est laissé stupidement surprendre dans la baignoire. On le tient. Vous vous emparez de votre arme. Vous enlevez le bouchon à fleur de sécurité, vous appuyez sur « on ». Le bruit de l’engin a déjà des échos de victoire. Vous tendez le bras vers l’insecte indésirable et comme prévu, il est aspiré. Vous remettez le bouchon pour lui interdire toute retraite. Vous éteignez. Là, vous voyez parfaitement grâce à la transparence du tuyau que l’aspiration de l’ennemi vers le néant s’est arrêté en chemin à la grille et que votre émissaire des forces du mal, bien loin de disparaître, se remet de sa légère commotion et entreprend de visiter son nouvel espace vital qui va du bouchon à fleur jusqu’à la grille moteur de votre arme ultime. Prisonnière mais bien vivante la vermine ! Oh, mais c’était pas vraiment prévu ça !

 

Il vous reste à réenclencher la machine pour de nouveau coller la bestiole à la grille, enlever précautionneusement le bouchon-fleur sans éveiller ses soupçons, secouer le tout au-dessus de la cuvette des chiottes et tirer la chasse. Variante : la même chose au-dessus d’une surface lisse où vous profiterez que cette petite horreur soit groggy pour l’écraser. Finalement, la seule chose que vous aurez alors aspiré, c'est votre mauvaise conscience. Bah ! À la guerre comme à la guerre.

 

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