es premiers romans, j’adore, on va vite comprendre pourquoi. Au plaisir de lire « Trois douzaines » pour ce qu’il est, s’ajoute le fait de connaître un peu l’auteur et de partager avec lui ce bonheur qu’on connaît de voir édité son premier roman. Il ne sera donc pas question ici de critique ou de réserve : rien qui puisse gâcher le plaisir, d’autant que les seuls défauts que je trouve à « Trois douzaines » sont autant de qualités, selon qu’on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide. Je ne raconterai pas « Trois douzaines », la quatrième de couverture se charge très bien de présenter l’ouvrage, réussissant même l’exploit d’en lisser l’argument assez pour qu’il tienne en quelques lignes. À l’intérieur, c’est beaucoup plus foisonnant. C’est un plaisir de voir Thierry foncer, explorer, prendre des risques, comme celui des narrateurs multiples ou des E-mails rapportés, avec une belle imprudence et finalement plutôt des réussites. Perso, je me suis attaché au personnage du sociologue. Est-ce parce qu’il est objectivement plus fouillé, qu’il dispose de plus de pages, ou suscite-t-il juste plus d’échos chez moi ? je ne sais.
Il est classique d’utiliser beaucoup de soi dans un premier roman et on sent bien dans celui-là que tout n’a pas été inventé. Mais les personnages étant plutôt nuancés que caricaturaux, les décors et situations inspirés du quotidien et non d’univers de fiction, on retrouverait probablement des traits et des traces de Thierry très largement distribués dans l’ensemble du roman. Mais ces interventions de la réalité paraissent bien mises au service du récit et non à celui de je ne sais quelle catharsis auto-centrée bavarde et plaintive. C’est donc un récit tonique, ça et là carrément drôle, qu’on pourra se procurer au prix un peu exagéré de 18,45€ auprès des éditions KIROGRAPHAIRES.