croyais naïvement que « L’objet du mois » avait le monopole des objets de torture domestique *. Las ! C’est qui qui en propose maintenant ? C’est Gifi ! Comme vous l’aurez assez vite compris, il s’agit ici d’un dispositif pour éviter les ronflements de celui qui partage votre lit – et peut-être même votre vie – en attendant que Georges Clooney se rende enfin compte de ce qu’il rate. L’argumentaire n’étant pas très lisible sur la repro, je vous le facsimilmieux ci-dessous :
Dites adieu aux ronflements de votre moitié, grâce à ce bracelet. Ses deux électrodes capitonnées au dos de l’unité, une fois en contact avec la peau peuvent détecter le ronflement de l’utilisateur et délivrer des impulsions électriques douces pendant quelques secondes. Votre chéri sera incité à changer sa position de sommeil sans vous réveiller. Conçue avec un bracelet de Velcro ajustable, il s’adapte à tous. Vous pourrez l’enfiler à votre poignet comme une montre. Fonctionne avec une pile CR2038 fournie.
Y’a du subliminal là dedans. Voire du sublibidinal. Parce que si « Dites adieu » a des relents de séparation de corps, autant dire un avant-goût de divorce, convenez avec moi que « vous pourrez l’enfiler » fleure bon la réconciliation crapuleuse non ? C’est vous dire si l’enjeu est de taille ! L’engin va rabibocher votre ménage pour trois francs six sous. Bon, Ok, un peu plus. Mais vous le valez bien. Le principe est extrêmement simple. Tu ronfles : tu te prends un coup de jus. C’est le principe de la clôture électrique. Même les bœufs comprennent assez vite : tu t’approches trop près du bord du champ, tu t’en prends une bonne. C’est vrai qu’une fois qu’il sera retombé du plafond, où il restera cramponné par les ongles et les dents quelques minutes, il y a de forte chances que votre moins bonne moitié ne se rendorme pas exactement dans sa position de lancement. Il est même assez probable qu’il finisse effectivement par ne plus ronfler du tout. Ni dormir d’ailleurs.
Il ne vous aura pas échappé que l’engin est muni de plusieurs boutons dont un marqué « Max ». Il parait qu’à pleine charge et à pleine puissance, la main du ronfleur se détache. Mais pas de panique : l’électricité cautérise. Vous allez trouver que j’ai l’esprit mal placé, mais je me demande si c’est vraiment au poignet que ce dispositif sera le plus efficace. On doit pouvoir attacher ça ailleurs, dans des endroits dont l’histoire récente nous apprend qu’ils ont déjà servi a bran-an-an-an-cher des trucs électriques. Les facultés antironflement pourraient s’en trouver améliorées et qui sait si ce bracelet ne pourrait se révéler, à l’usage, doté de propriétés susceptibles de faire mentir l’adage selon lequel là où y’a de la gégène, y’a pas de plaisir ?
* Cf. Note ci dessous
Autre objet de mon tourment
Comme souvent le catalogue « L’objet du mois » nous gâte. Cette fois encore, c’est une débauche d’objets improbables d’où nous isolerons le spécimen du jour. Il se présente sous des dehors sérieux, que son argumentaire ne contredit pas, bien au contraire :
Le nom, la marque, les arguments sont de nature à vous rassurer sur le sérieux du produit. Ça tombe bien, je crois qu’on va en avoir besoin. L’image elle aussi commence plutôt pas mal puisqu’elle nous montre une sorte de baladeur MP3 un peu ventru dont les écouteurs, curieusement reliés entre eux, ont une forme inhabituelle. La petite image de droite, un peu obscure, est là pour nous montrer le produit « en situation ». Vous n’y voyez rien ? C’est normal, c’est pour vous ménager. Non parce qu’après, c’est un peu à vous de faire le boulot, de rassembler les éléments du puzzle pour arriver à la conclusion qui s’impose, brutale. Ces écouteurs là ne se mettent pas dans les oreilles, mais dans les narines. Ils n’émettent pas des fugues de Bach mais de la lumière rouge. Ça va toujours ? Le premier choc est passé ?
A ce stade là vous devez vous faire à l’idée de trimballer partout une sorte de gros chargeur, votre nez figurant la prise électrique du mur.
Mais attends, attends, gare au deuxième choc ! Non parce que je vois déjà poindre la stratégie sournoise façon Mélanie (de Tours) : Je suis pas obligée de me trimballer la journée avec ce truc fiché dans les narines alors que je peux tranquillement m’en servir au pieu en me couchant. Tu veux dire la nuit ? Ben oui, la nuit, et alors ?
Et alors il n’aura échappé à personne que le principe même de l’engin, c’est d’émettre de la lumière. Rouge. Autrement dit, puisqu’il faut vous mettre les points points sur les… Hûm… Puisqu’il faut tout vous expliquer : à quoi croyez vous que vous allez ressembler dans le noir avec vos narines éclairées de l’intérieur, en rouge ? Ben oui, à une sorte de Terminator enrhumé sous perfusion ! Pour le glamour vous repasserez !
Chéri, pose ce flingue et vient te coucher !