Comment peut-on être si vieux ? Ce n’est pas à toi que je pose la question : tu es resté(e) tout à fait bien, non, plutôt à moi. Tu dis ? Je suis resté très bien également ? Merci, c’est gentil. N’empêche, je me faisais cette réflexion pas plus tard que tout à l’heure et pas plus loin que Rue Nationale, en croisant trois femmes bras dessus bras dessous, leur trouvant un air de parenté s’expliquant très bien si l’on faisait l’hypothèse que celle du milieu était la fille de sa voisine de droite et la petite fille de celle de gauche. De plus elle était tout à fait en âge d’avoir des enfants. On aurait donc pu imaginer quatre générations réunies. Je ne peux m’empêcher de penser que cette scène, tout à fait ordinaire, signe quand même notre époque. Trois générations marchant d’un bon pas côte à côte, trois femmes que l’âge sépare, mais réunies dans la même promenade et si ça se trouve, la même activité shopping. Les trois, alertes et du moins je leur souhaite, en pleine possession de leurs moyens.
Ajoute à ça également que nous mettons la dernière main à un rassemblement familial qui devrait justement permettre de réunir sur la même photo quatre générations, puisque ma fille et sa propre fille vont retrouver leur, respectivement mère et grand-mère, chez ma mère qui, si elle n’est pas la mère de l’une est quand même la grand-mère de l’autre et l’arrière grand-mère de la petite dernière. Oui, je sais, dit comme ça, on n’y comprend rien, mais en vrai, c’est tout à fait simple.
Reste que nous, les mamys et papy boomer, nés dans la douce euphorie des années soixante ou pas loin, nous allons être à la retraite alors que nos parents sont encore là et bref, il y a de bonne chance que les générations futures soient cernées par des hordes de vieux. Surtout si j’arrête de fumer.