Ils ont dû l’acheter en 1954, à leur mariage et l’installer dans leur premier domicile commun, rue du Port, à la cour des Lierres. C’est en tout cas là que je l’ai vu pour la première fois. Il trônait dans une cuisine tout en longueur. Puis à leur installation dans cette maison qu’ils ont fait construire pendant toute ma scolarité primaire, ils l’ont déménagé et installé dans cette à peine cuisine, une kitchenette mais meublée du sol au plafond sur mesure. On devait être en 70. Il disposait là d’un piédestal : huche à pain dans la porte basculante, casier à bouteilles derrière. Très pratique pour ne pas trop se baisser. Les combinés congèle en bas, frigo en haut n’existait pas encore. Il est resté là quelques dizaines d’années, jusqu’aux travaux, jusqu’à l’exil, jusqu’en 2000. Il est depuis dans sa cave actuelle, rafraîchissant les boissons pour l’apéro, remplacé en cuisine par un Miele prétentieux jeune de même pas vingt ans. Il a toujours ce bac à glaçons à levier, métallique, increvable comme lui.