Encore merci à tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, ont contribué à faire passer ce numéro de notre revue du rève à la réalité. Merci tout particulier à Christian (je sais qu'il passe régulièrement ici) qui s'est déplacé chez Michel "SOLID" Pagnoux pour prendre en photo la toile ayant servi de couverture.
Pour le commander, m'envoyer un mail : jean-marie-dutey (arobase)hotmail.fr
Plus d'infos sur le blog dédié à la revue.
Après tout, puisque la maquette du prochain numéro de Scribulations me tient éloigné de ce carnet, autant vous en faire profiter un peu. En voici donc le sommaire. Tiens ? Il m’est arrivé un truc plutôt amusant : Comme les précédents numéros, celui-ci se terminera par la présentation des contributeurs, quelques lignes étant réservées à chacun d’entre eux, ce qui fini par faire pas mal de pages, vu qu’ils et elles sont 29. Je me suis donc lancé avant hier dans la rédaction de ces notices.
Alors que je cherchais je ne sais quelle précision bibliographique sur l’un des auteurs, je suis tombé sur... 27 notices que j’avais déjà écrites en juin. Complètement oubliées. Tu dis ? Ça s’arrange pas ? En effet. Mais du coup, j’ai pu comparer ce que j’avais écrit alors avec la deuxième version, prendre le meilleur, mixer et ça, c’était plutôt intéressant.
Peut-être te demandes-tu, ô lecteur impatient et pressé bien qu'en retraite, en vacances, et victime de la canicule, ce qui peut me tenir si durablement éloigné de ce rythme de publication torrentueux et quotidien auquel tu t'étais malgré toi habitué ?
J'ai pris le train pour aller flanquer des baffes à Mélanie.
Nan, je plaisante. La pauvre n'en mérite pas tant, que je ne puisse les tenir en réserve. C'est juste que je suis occupé ailleurs. Je mets la dernière main, et le bec, et les ailes, alouette, àààààààà la maquette de notre prochain numéro de Scribulations, la revue qu'elle est cent pour cent très bien, et dont je fourgue les invendus ici aux gagnants et gnantes de mes jeux idiots.
Le prochain numéro déchire sa mère, rien moins. Tiens, regarde cette couverture, par exemple. C'est une toile de Michel "solid" Pagnoux, photographiée par Christian Séguié. Torride non ? A l'intérieur, deux cent vingt pages de belle et bonne littérature, parmi laquelle ont trouvera par exemple des fables express de Grégoire Lacroix, l'auteur de "Euphorismes" ce livre hautement recommandable avant de désespérer complêtement du monde, deux grands et beaux textes de Paul Laurendeau, et même, même, un texte de Tmor, pour m'en tenir aux gens que tu as pu croiser au fil des articles de ce carnet. Avec toujours des desins de mad meg, d'Iss'N'Kor des collages de Tmor et bref, bien de quoi lire et rêver.
Mais comme en attendant, la maquette, c'est bibi, ceci explique celà.
ue du positif, ce salon. Ça fait du bien de voir confirmées des options prises parfois un peu au pif. Tiens, par exemple, le fait même d’éditer une revue. Nous pouvons maintenant faire la comparaison entre le salon du livre et celui de la revue puisque nous avons « fait » les deux. Pour moi il est maintenant clair que la création littéraire, l’inventivité éditoriale, l’audace, les expériences un peu ultimes se situent clairement du côté des revues. Toutes n’étaient bien sûr pas présentes au salon - quelques centaines parmi les milliers qui existent - mais l’échantillon me parait suffisant pour affirmer ce qui précède. Confirmé aussi, on l’aura compris, le choix que nous avons fait de participer à ce salon, dont le public s’est montré infiniment plus curieux et intéressé que cette foule anonyme paraissant errer dans les rayons d’un hypermarché au salon du livre. C’était donc une bonne idée d’y venir, pour vendre des exemplaires bien sûr, même si les 25 ventes officielles couvrent juste les frais, mais surtout, surtout pour nouer ou entretenir des contacts. J’ai revu avec infiniment de plaisir Cat (Catherine Savournin), MiKla (Michèle Menesclou), IdoT ( Aline Fernandez), Iss’N’Kor (Sylvain Cnudde), sans oublier Roger et Cathy, mais j’ai pu faire connaissance avec Appas, Aymeric Brun, Marie Chataigner, et mad meg, pour m’en tenir aux scribulatrices et scribulateurs.
Les trois Directrices de rédaction de Scribulations, avec IdoT, au centre
MiKla et Iss'N'Kor
Marie C. et Jimidi
Alors, alors, comment il est AppAs crois-je discerner dans le murmure curieux et fébrile s’évaporant de la foule massée ici, intriguée par l’aura se dégageant du personnage et de son blog ? Sache le, foule massée, murmurante, curieuse et fébrile : AppAs est grand. Sache également que non, il ne progresse pas par bonds, du moins pas dans les allées du salon.
AppAs, Jimidi & Scribulations 01/11
Il partage par ailleurs ce trait commun aux scribulatrices&teurs d’être extrêmement sympathique. Tiens, mad meg par exemple. De quelqu’un ayant entrepris de reproduire (en l’interprétant) la cène de L. de Vinci, au format, et d’y passer plusieurs années, on pouvait craindre je ne sais quelle difficulté de communication, de celle qui nous attendent probablement avec les aliens. Ben pas du tout. Mad meg est intarissable sur plein de sujets, à commencer par le Jardin des plantes, où elle va régulièrement dessiner des squelettes (Oui, ben c’est mad meg quand même !) mais également sur sa famille, sur ses projets, parmi lesquels au moins un que j’attends avec impatience : voir en vrai ce fameux « Feast of fools ». Mais chez les « nouveaux », Aymeric est également tout à fait sympathique et Marie C., juste adorable.
Confirmé aussi, dans la foulée, le choix de notre titre. Le mot « Scribulations » accroche, intrigue, fait s’approcher les gens. Confirmé aussi le choix de nos couvertures. La dernière séduit plutôt les jeunes et l’avant dernière plutôt les universitaires. Confirmé le choix d’une maquette plutôt sage et sérieuse, aérée, très lisible (merci Tim !) Confirmée aussi le soin que nous devons passer aux corrections, plusieurs nouvelles bonnes volontés ayant fait jour pour partager cette tâche ingrate. Confirmée également l’orientation « atelier », cette dimension des échanges et des suggestions entre contributeurs étant une vraie originalité et un vrai plus. Confirmé également que le whisky irlandais douze ans d’âge est un poison violent tout à fait délicieux.
u auras remarqué comme moi, de longue date, que les questions de tes interlocuteurs tendent à t’attirer sur leur terrain. Ça procède d’un mouvement bien naturel. C’est bien à partir d’eux, de là où ils en sont, de ce qu’ils voudraient comprendre qu’ils t’interrogent. Cette attitude n’est pas forcément tout à fait innocente. On sent bien par exemple certains journalistes, à certaines occasion, moins intéressés par le contenu informatif de la réponse sollicitée, que par sa valeur spectaculaire. Les politiques, par exemple toujours, ont une stratégie assez bluffante par rapport aux questions qu’on leur pose : ils n’y répondent pas. Ils prennent appui dessus pour enchaîner sur ce qu’ils ont a dire, sur le message à faire passer à ce moment là, qui ne dépend souvent ni du média, ni du journaliste ni de ses questions.
C'était mieux en ligne et gratos. Nan ? Pourquoi 10 euros ? Demande Kapi à propos de Scribulations 01/11. On va lui répondre, à la fois « sur son terrain » mais également sur le nôtre.
J’espère ne pas trahir sa pensée en la reformulant ainsi, mais si je comprends bien, Kapi aurait préféré un « Scribulations » consultable en ligne, gratuitement. Les deux ne sont d’ailleurs pas fatalement liés. J’ai acheté en ligne, il y a peu, la version dématérialisée du dernier livre d’Ysengrimus : Le pépiement des femmes-frégates. Moyennant 5 euros, facilement payables en CB, je peux consulter autant de fois que je veux le fichier PDF du livre et donc le lire à l’écran. En ligne oui, mais pas gratuit. On pourrait imaginer aussi qu’un généreux mécène me fasse don des 800 € nécessaires à l’impression d’un tirage de Scribulations et que du coup, on puisse les distribuer quasi gratuitement. On sait par ailleurs que bien des publications se financent grâce à la publicité. Papier ne veut donc pas forcément dire payant.
Mais il a y peut-être également derrière la question de Kapi une sorte de dépit, de frustration, de ne pouvoir immédiatement disposer de Scribulations. Peut-être quelque chose de l’ordre d’un « tout, tout de suite » contrarié. Il faut peut-être entendre alors de la protestation, de devoir passer par la procédure compliquée d’une commande, d’un paiement, de délais imposés tant par La Poste que par la matérialité de la revue. Tout ne serait-il pas mieux, c’est à dire plus simple et plus rapide s’il suffisait d’un clic pour lire la revue ? Si en plus on pouvait se débarrasser de l’intermédiaire de l’argent...
Intermède historique. Ma première revue dématérialisée (et la seule), c’était « Alire » en 1989. On la proposait sous forme de disquettes. Tu sais, ce support qui a complètement disparu. Pour assurer que des lecteurs (c’est le cas de le dire) puisse encore la lire, il a fallu au fil des années la passer sur Cdrom et peut-être est-elle maintenant dispo en ligne, sous une forme ou sous une autre.
Tout ça pour dire que derrière la simplicité du « clic » se cache une jungle de formats, de standards, et bref, un cauchemar technique. Deux petites remarques pour te faire toucher ça de l’oeil à défaut du doigt :
· Le fichier PDF de Scribulations 01/11, tel que transmis à l’imprimeur, fait 114 Mo. C’est donc un fichier assez lourd. Dans ce fichier, ce qui « pèse » le plus, ce sont les illustrations. Si on voulait réaliser une version en ligne de la revue, et l’inscrire dans un format assez raisonnable pour être chargé et consulté de manière agréable, par exemple sur Calaméo, (limité à 100 Mo), il faudrait prévoir la revue en ce sens.
· Il ne t’aura pas échappé que ton écran d’ordi est plus large que haut. Si on voulait faire mieux que juste afficher des pages de livre et vraiment profiter de la place dispo, il faudrait concevoir un Scribulations plutôt « à l’italienne ».
Outre l’illusion de simplicité, Internet cache une autre illusion, déjà dénoncée ici, celle de la gloire immédiate. Comme si, d’être immédiatement accessible, entraînait fatalement que tout le monde doive s’y ruer. Or rien n’est plus faux. En deux ans, les extraits de Scribulations sur Calaméo ont été vu 135 fois. J’ose espérer que la revue papier, pendant le même temps, a eu plus de lecteurs. Autre exemple : à la suite de la publication du recueil « Photomaton » on avait fait une publicité tous azimuts sur le web. Nombre de commandes en retour : zéro.
Tu me diras que oui, mais non, puisqu’il ne s’agirait alors pas de vendre la revue, juste de la faire lire. Certes, mais rien n’indique alors qu’elle le serait. Tu dis ? rien n’indique que sous sa forme actuelle, elle le soit ?
C’est là que je voulais en venir. Si je voulais être exagérément provocateur, je dirais que Scribulations n’est pas une revue faite uniquement pour être lue. C’est à dire que perso, je ne vise pas la grande diffusion en librairie, ni sur Fnac.com, ni d’ailleurs aucune forme de distribution autre que celle actuelle, assurée quasi exclusivement par les auteurs.
Parce qu’en fait - tiens ? nous voilà maintenant sur mon terrain - l’intérêt de Scribulations ne réside pas, pour moi, dans son audience et donc dans ses lecteurs, mais plutôt dans ses auteurs et dans la manière qu’ils ont de participer à l’élaboration de leur revue.
La grande réussite de Scribulations et je crois pouvoir le dire au nom de tous ceux ayant par exemple participé au dernier numéro, c’est ce moment d’immense fierté personnelle éprouvé par chacun quand il tient en main SON Scribulations. Je le dis autrement : 21 auteurs et illustrateurs ont participé peu ou prou à l’ensemble, certains bien au-delà du simple fait de publier un ou plusieurs textes, mais loin de se diluer dans une sorte de collectif flou, ce travail en commun renforce le sentiment de chacun de tenir en main quelque chose qui lui appartient en propre, totalement, de la première à la dernière page.
C’est tellement vrai et tellement irrésistible, qu’on a vu certains scribulateurs attendre impatiemment LEUR revue alors même qu’ils n’y avait pas écrit une ligne.
On pourra trouver ça exagérément narcissique et m’objecter qu’à part flatter vingt et un ego - à commencer par le mien - Scribulation ne sert pas à grand-chose. D’ailleurs à quoi sert-il d’ajouter encore un ouvrage à la marée de livres ? Et hop - je te vois venir - de couper des arbres pour ce faire ? Pour les arbres, disons que perso, ça ne me défrise pas plus de consommer des arbres pour mon papier que des courgettes pour ma ratatouille. Les deux ont été plantés pour ça.
« Les livres ? C’est un cancer ! » me lançait mon ami Bootz, précisément celui de la revue Alire, nous invitant alors à considérer nos bibliothèques comme autant de métastases. Je ne peux pas être complètement d’accord avec ça. Ce n’est pas Philippe - unplugged - Didion qui me contredira sur ce point, mais je pense que le livre papier, en plus de son charme suranné et de sa capacité à nous encombrer, porte (et impose ?) sa temporalité propre, que la lenteur et les années n’effraient pas. J’aime cette idée que dans dix ans, je puisse sortir Scribulations 01/11 d’un rayon de ma bibliothèque et lire ce que j’écrivais dans ces années là. Ce sera à l’occasion d’une panne d’électricité collatérale à notre sortie mal maîtrisée du nucléaire, ou parce que le quota mensuel de connexion alloué à mon foyer aura atteint son terme, ou parce qu’un avion bourré d’idéologie se sera écrasé trop près. Là, je sortirai une bougie du placard, je penserai avec nostalgie à mes années de blog vaporisée à la suite de la faillite d’Overblog et je relirai « Bristol 170 » qui est une putain de bonne histoire ou « Serpentine » qui est ce que j’ai écrit de mieux à ce jour. D’ailleurs, c’est bien pour être rangée debout dans une bibliothèque plutôt que couchée dans une pile de papiers que Scribulations emprunte (sans le rendre) le format livre.
Enfin, mais ce n’est pas le moindre, combien avons-nous chacun de lecteurs, des vrais, dans notre entourage et parmi eux, combien seraient prêts à lire deux cent pages à l’écran ? Ah, tu vois !
Tu dis ? Je n’ai pas répondu pour les 10 € ? Alors là, je suis complètement d’accord pour penser que ce prix est une vraie escroquerie. Ou plutôt un prix scandaleusement dicté par l’unique marketing. Il ne correspond ni à un prix de revient (qui reste à calculer) ni à un prix susceptible d’amortir le numéro en cours et d’assurer le prochain. C’est donc 10 € parce que ce n’est pas cinq et que ce n’est pas non plus quinze. Nous voilà bien avancés !
Sinon, y’a un autre moyen (non garanti) d’obtenir Scribulations gracieusement et à mes frais, c’est de me le demander gentiment et de me donner une adresse. Ou de gagner au Schmilblick.
ffffiouuuu ! M’aura tenu sur le grill jusqu’au bout, celui-là ! On l’attendait jeudi, il n’est arrivé que vendredi. Un certain auteur que je ne nommerai pas, a envoyé 48 heures après l’ultimatum une version de son texte « Ose, toi l’artiste, laisser chanter l’Irrésistible Allégresse qui en toi, chante » réduite de quasi la moitié, bousculant une maquette à côté de laquelle un château de carte aurait fait figure de dolmen. Je passe sur mon illustratrice préférée ne retrouvant pas ses fichiers, sur les coquilles et petites incohérences retrouvées jusqu’à la dernière minute (il en reste, j’en ai déjà repéré). Je passe également sur certains risques pris dans la mise en page dont je savais ne pouvoir apprécier s’ils s’avéreraient payants que sur papier.
C’est finalement un numéro très réussi, visuellement superbe, contenant dix textes de plus que le numéro d’avant, rassemblant la collaboration de plus de 20 auteurs et illustrateurs. Les dessins sortent super bien, les photos également, les différentes polices vont bien ensemble... Non vraiment : tout bien.
Si vous en voulez un, deux, douze, envoyez moi un petit mail : jean-marie-dutey@hotmail.fr, on verra ce qu’on peut faire.
Rappel : "Factotum" l'oeuvre qui figure en couverture (avec sa gracieuse permission) est de Jud Turner
On imagine avec quelle impatience j’attends de tenir en main le nouveau numéro de notre revue « Scribulations ». Un message de l’imprimeur, posté hier mardi, m’informait qu’il m’avait été envoyé en colissimo et j’avais beau savoir que le délai annoncé prévoyait une réception jeudi, je me disais que peut-être, les dieux de La Poste étant avec moi - se sont forcément de grands lecteurs - j’aurais peut-être la chance de voir le résultat d’un travail collectif de plusieurs mois dès aujourd’hui mercredi.
Dans ma boite au lettre ce matin, en partant au bureau : rien. Mais à mon retour à midi, la gardienne, qui me guettait, vient à ma rencontre portant un assez gros carton plat. Mon coeur s’emballe. Malgré le format un peu étrange du paquet, je ne doute pas une seconde qu’il s’agisse du très attendu Scribulations 01/11. Arrivé chez moi, j’ouvre...
Bouhouhouhou ! C’est les figurines que j’avais commandées la semaine dernière pour un projet top secret dont je ne peux rien te dire !
L’après-midi, la soirée et la nuit vont être longues !
Illustration : J’ai piqué la photo (et le titre) chez Mariaunet. Déchaînée en ce moment !