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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 19:52

 

 

Ouille la France - Le carnet de Jimidi

 

 

lettrine--E-ArmW--le-carnet-de-Jimidi.jpgn temps ordinaire, le Front National, l'extrême-droite, les fachos et la famille Le Pen, j'évite même d'y penser, comme on se protège instinctivement du mal. Mais nous ne vivons pas ici des temps ordinaires, c'est un temps électoral et les discours politiques subissent à cette occasion une telle inflation qu'il est impossible de tout filtrer. Je me suis donc laissé atteindre trois fois par le FN ces jours-ci. Je te raconte ces trois piqûres d'infecte, chronologiquement, sans les hiérarchiser. Elles ne sont ni de la même importance, ni de la même nature, et après on en cause.

 

Il y a le score de la candidate du Front National au premier tour de l'élection présidentielle française du 22 avril dernier : 18%.

 

Il y a, entendu de la bouche d'un participant au défilé du premier mai : « Oui, c'est d'ailleurs bien ce que disait Marine hier... »

 

Il y a, lu sur le carnet d'Ysengrimus : «  Quand j’ai posé cette question, [Alors, comme ça, dans le monde des ouvriers, il paraît qu’on vote Le Pen ? ] la réaction a fusé, très sèche: «Face à la peine on est tous dans la même peau.» Ce n’est pas moi qui me plaindrai de cette absence totale de discrimination : je connais un Tunisien qui m’a assez souvent sauvé la mise. Alors, évidemment, je ne prétends pas que tous les prolétaires pensent ainsi, car on nous ahurit régulièrement avec des histoires de trains et d’autocars de banlieue remplis de gens désespérés qui avouent plus ou moins ouvertement qu’ils voteront pour l’extrême-droite ; mais dans la catégorie des ouvriers de chantier et des nettoyeurs multi-fonctions, on m’a clairement fait comprendre que le racisme y était une inconvenance.

 

Je te contextualise tout ça :

 

Le score.  Au soir du premier tour, il était de bon ton de s'étonner du score du FN. Perso, ce qui me surprend, c'est qu'on ait pu s'en surprendre. J'ai pas rêvé, on a bien eu Le Pen au deuxième tour contre Chirac en 2002 ? Et sans aller si loin, ici, c'est à dire en rase campagne ou presque, cette même formation fait régulièrement autour de 30% dès qu'une élection passe à portée. Perso, je crois que les instituts de sondage savaient parfaitement quel serait le score du FN, il faudrait penser sinon qu'ils ne servent à rien. Je pense qu'on s'est entendu pour faire de ce score une (fausse) vraie surprise, histoire de dramatiser un peu tout ça et d'avoir quelque chose à dire.

 

Marine.  On peut raisonnablement penser que les participants au défilé du premier mai n'avaient aucune sympathie pour le Front National. Pourtant, pourtant, quand il s'est agit pour l'un d'eux d'évoquer cette formation et plus particulièrement les propos tenue par sa responsable politique, il a utilisé son prénom. Cette familiarité en dit long sur la réussite du FN à se faire passer pour un parti comme les autres et sur la réussite personnelle de sa responsable à se faire passer pour une femme « qui en a », qui ose dire tout haut ce que les autres pensent tout bas, et bref, d'incarner, de mettre un visage banal, une familiarité langagière, une proximité quasi affective entre des électeurs et des idées de merde.

 

Les prolos. Cette citation est extraite d'un Entretien d’Ysengrimus avec Allan Erwan Berger sur son essai-témoignage INVISIBLES ET TENACES – TABLEAUX . J’espère très sincèrement que personne ne pensera que l'essentiel de cet entretien (encore moins du livre !) se trouve dans ces quelques lignes. Mais on retrouvera facilement ailleurs l'idée mise en oeuvre dans cette citation et que j'énoncerais ainsi : Les boulots mal payés rassemblent côte à côte des prolétaires de tous les pays (unissez-vous) donc les travailleurs ne sont pas racistes, donc ils ne votent pas Front National.

 

On touille tout ça, on ajoute que la France ne compte certainement pas six millions de racistes xénophobes, on ne vote soi-même pas le Front National, on ne connaît personne qui le fasse et on finit pas ne plus comprendre rien à rien et en tout cas pas comment ce score est possible, puisque personne ne vote FN. 

 

Pour moi, ce score s'explique par le cumul de deux phénomènes : le vote protestataire et la désignation de boucs émissaires. Je me demande d'ailleurs si les deux ne se résumeraient pas avantageusement dans le dernier. On a beaucoup voté contre Sarkozy en ce qu'il personnifie tout ce qui ne va pas. N'ayant aucune sympathie ni pour le personnage ni pour sa politique, je verrais volontiers là un juste retour des choses. Ayant eu très à coeur d'impulser puis de défendre en personne la politique qu'il mettait en oeuvre, je trouve compréhensible qu'il en incarne aussi l'échec et c'est sans doute le sens d'une partie des votes pour le FN. Cette formation ne s'est pas privée de désigner le futur ex président comme étant le responsable d'une bonne partie de ce qui foire et on pourrait ajouter que les autres formations non plus. Il y a pourtant une différence. Le FN, en « bon » parti fasciste qu'il est, n'articule son idéologie QUE sur la désignation de boucs émissaires. Sarkozy oui, mais également l'Europe et bien sûr les étrangers, métèques, musulmans, arabes, pas français, pas beaux, pas bons. C'est pratique et très efficace. Il y a nous, il y « eux » et il s'agit de s'en défendre. Tout ce qui ne va pas, c'est à cause de « eux ». C'est un « eux » historiquement variable, on eu les juifs, les tziganes et les homos, on a aujourd'hui les musulmans, le personnel politique pourri, les institutions européennes et demain comme hier, la démocratie en ligne de mire, puisqu’il s’agit de prendre le pouvoir pour le confisquer.

 

C'est pour ça que nos campagnes, dont le premier arabe est à cent kilomètres, mais également nos ville où il est à dix centimètres votent FN. Elles votent pour quelqu'un qui dénonce ce qui ne va pas et qui montre du doigt des responsables. Tu ajoutes là-dessus une blondasse un peu grande gueule et sa tête de belle-soeur fatiguée, mais sûre d'elle, et hop. On ne vote pas brun, on vote Marine.

 

Bien voir aussi que l'efficacité du procédé consistant à désigner des boucs émissaires s'alimente à l'incompréhensible complexité du monde contemporain. Quand on n'y comprend plus rien, quand on ne sait plus ce qui peut encore nous tomber sur la gueule, quand on craint pour soi, pour ses proches, pour son travail, pour son avenir et qu'on ne maîtrise aucune des causes de l'angoisse qui en résulte, je comprends qu'on puisse être tenté de trouver des mauvais objets simples, à l’issue de relations de cause à effet schématiques. On relèvera d'ailleurs que chaque candidats à eu ses raccourcis, chacun racontant son histoire de gentils et de méchants, les gentils étant toujours nous, et les méchants toujours d'autres, mais pas les mêmes.

 

D’où il m’apparaît que la complexité des problèmes contemporains, exposée par nos politiques, ressemble au discours d’un garagiste véreux justifiant la douloureuse par des vis platinées coincées dans l’arbre à cames du disque d’embrayage. Mais d’où il m’apparaît également que la désignation d’un groupe, d’une communauté, comme responsable de tous nos maux et tout particulièrement de la mévente du Beaujolais, relève également de l’escroquerie.

2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 17:44

 

Routes enlacées - Le petit chameau - Élp éditeur - Le ca

 

 

Lettrine (I chameau) Le carnet de Jimidi

 

l y a bien eu une voiture surnommée « Le petit chameau », celle de Babar et Mauricette, les adorables beaux-parents de mon plus jeune frère. Je ne sais plus si c'était une 205 Peugeot. En revanche, je me souviens très bien d'une autre 205, celle de ma brune, dont l'intérieur avait bel et bien été repeint de couleurs vives par un sien pote carrossier, comme dans la nouvelle. C'est en pensant à cette voiture, à laquelle ma brune était viscéralement attachée, que m'est venue cette histoire. Cette 205 là nous a accompagné plus de 300 000 km et si nous avions pu célébrer de vraies funérailles plutôt que de l'envoyer à la casse, je ne doute pas que nous l'eussions fait. Jamais connu une voiture qui use si peu ses pneus. Il faut dire qu'ils touchaient assez peu la route, ma brune ayant (à l'époque) l'habitude de conduire à fond, le pied dans les tôles. C'est d'ailleurs en pensant à elle que j'ai écrit « A fond », également présente dans le recueil, mais n'anticipons pas. J'ai également agrégé, en l'adaptant, l'épisode de la naissance un peu rock'n'roll de notre dernier, qui n'est pas né sur une banquette arrière de voiture, mais sur celle du salon et pendant que je n'y était pas, j'ai agrégé un petit quelque chose de notre Kangoo bleue, la première voiture qu'il m'ait été donné (si j'ose dire) d'acheter neuve, en choisissant en famille la couleur et les options. J'ai également mis un peu d'une autre voiture, la Renault 5 qui nous a accompagné en Corse – ne cherche pas dans tes souvenirs ma Gra-gra, c'était avant ta naissance – et dont nous avions chargé le toit d'un volume assez comparable à celui de la voiture elle-même.

 

Ceci dit, il est temps de te l'avouer, conduire m'ennuie profondément et je ne me suis sentimentalement attaché à aucune de mes voitures. J'aime les belles voitures, celles que je n'aurais jamais, mais les admirer de loin me suffit amplement et puisque tu veux tout savoir, j'ai une admirations toute particulière pour les Lamborghini.

 

 Le recueil  Routes enlacées chez ÉLP

2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 07:17

 

 

 

Philippe-Halsman---Jump---Jerry-Lewis-et--Dean-Martin---Le-.jpg

 

 

 

Lettrine--A-Jump--le-carnet-de-Jimidi.jpg

 

 

lors ça, c’est ce qui s’appelle une putain de bonne idée : demander au modèle de sauter devant l’objectif, puis déclancher quand il est en apesanteur. On imagine ce qu’il fallait de culot mais également de notoriété au photographe pour que des célébrités acceptent de jouer le jeu. Mais dans les années 50 (ça ne s’est pas arrangé depuis) la perspective d’une couverture de Life ou de Paris Mach valait bien d’en passer par ce qui devait apparaître comme un caprice. Sauf que le résultat artistique est là. Ce qui aurait bien pu n’être qu’un « truc » vaguement étayé par un contexte technique et scientifique à base de lévitation et d’instantané se révèle, même soixante ans après, comme un pari artistique ô combien réussi !

 

On a demandé à Halsman pourquoi. Pourquoi les faire sauter et les prendre en vol ? Il aurait répondu qu’ainsi, les masques tombaient. Je ne crois pas. Il n’est que de voir le cliché du Duc et de la Duchesse de Windsor pour s’en convaincre. Les seules choses qu’ils aient abandonné en sautant, c’est leur chaussures, d’ailleurs présentes sur le cliché, mais pas du tout le balai qu’ils paraissent avoir dans le cul. Les photos de Marilyn Monroe, réalisées dans ces mêmes conditions, sont extraordinaire. On y voit une jeune femme au naturel étonnant, à la photogénie ahurissante, drôle et fraîche et je ne suis certainement pas le seul à lui avoir trouvé du charme dans cette situation, vu le nombre de clichés que lui a consacré Halsman !

 

Je ne trouve donc pas que les « masques » de Dean Martin ni de Jerry Lewis soient tombés sur cette photo. Ils y apparaissent en grande partie conformes à l’image attendue d’un duo comique, celui qui a lancé leur carrière, mais avec quelque chose en plus. La grimace de Jerry Lewis nous donne peut-être des indications sur l’irrésistible drôlerie qui se dégage de ce cliché. Jerry Lewis affiche une grimace qu’on lui connaît - il l'a reprise en de nombreuses occasions - bouche ouverte, regard légèrement convergent : le parfait crétin. Mais il n’y a de drôle que dans l’inattendu et c’est ici, comme souvent, dans le paradoxe entre la grimace et le reste qu’il réside. Jerry Lewis a un physique d’américain ordinaire et Dean Martin de gendre idéal. Ils sont jeunes, pas désagréables à regarder, impeccablement coiffés et ici particulièrement bien fringués, même si on peut se demander ce qui se passe du côté de leur cravate. Je soupçonne l’allusion à un sketch. C’est ce côté infiniment sérieux du costume, du physique, de la coiffure, qui vole en éclat du fait de la grimace, du saut et finalement de cette situation, qu’on ne peut pas raccrocher à une histoire facile à imaginer. La grimace de Jerry Lewis n’exprime pas une émotion simple : surprise, peur, dégoût, colère et le rapprochement des corps ne résulte ni d’une bagarre, ni d’une collision, ni d’un exercice sportif ou artistique et bref, tout ça cumule des aspects très familiers et irréductiblement étranges. Nous sommes surpris et c’est drôle.

 

 


 

 

  • Une autre série, dans laquelle je vous recommande tout particulièrement le cliché du Professor J. Robert Oppenheimer.

 

 


1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 12:01

 

premier mai 2012 - défilé unitaire Villefranche sur Saôn

 

 

Lettrine--D-demi-soleil--Le-carnet-de-Jimidi.jpgieu est avec nous ! Me lançait ironiquement François en levant les yeux au ciel, avant que le défilé ne se mette en marche, constatant que le temps était au beau. Dieu, je ne sais pas, mais la météo oui. De toute façon, je ne crois pas qu’Il soit syndiqué, ni qu’il ait le droit de vote... Du monde donc, dans les rues de Villefranche, mais ni plus ni moins que l’an dernier. Il faisait également beau. Cette année, le point d’arrivée du défilé n’était pas devant la sous-préfecture, mais au pied de la permanence du député-maire. J’ai prévu de vous reparler de lui, à propos d’un record qu’il semble pressé de battre, peut-être pour figurer dans le Livre des records : celui du plus grand nombre de photos montrant sa pomme dans son journal de propagande. Son précédent record, quarante deux, lui avait valu d’être épinglé par le Canard Enchaîné. Si j’ai bien compté, il l’a très largement dépassé.

 

Sinon, ce genre de manifestation permet de mettre en situation une catégorie particulière de texte sans verbe : le slogan. Je vous en mets quelques uns, tirés du tract CFDT :

 

Sans syndicat, adieu tes droits. Sans syndicat, c’est la cata. Priorité sociales : oui, oui, oui ! Austérité : non, non, non. A bas l’austérité ! De la croissance pour tous (oui, bon, on se calme quand même : je voudrais bien continuer à rentrer dans mes fringues.)Pour plus d’investissement et du travail pour tous : richesses mieux répartie !

 

premier mai 2012 - défilé unitaire Villefranche -copie-1

30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 18:26

 

Routes enlacées - édité cher ELP - Accident - Le carnet

 

 

 

Je remets sur le devant de la scène cet article sur "Accident", après y avoir rajouté, à la demande générale de Paul, la version d'origine du texte. Du coup, tu pourras jouer tranquillement au jeu des septs différences entre les deux versions, genre, dans l'un, le fils s'appelle Steeve et dans l'autre Sylvain, mais y'a pas que ça ! 

 

 

Lettrine (P cerisier) Le carnet de Jimidi

 

 

our une raison que je ne m’explique toujours pas, toutes les nouvelles de Routes enlacées convenaient parfaitement à la première éditrice du recueil, en première lecture sauf « Accident », la dixième. Je ne me rappelle plus ses arguments dans le détail. Ça concernait l’écriture je crois, trop différente des autres nouvelles. Trop détachée. Bon. Du coup j’ai réécrit complètement « Accident ». Sans tricher, c’est à dire que je suis parti de nouveau d’une page blanche sans avoir la première version sous les yeux, juste celle de mon souvenir. Je n’avais jamais fait ça. C’est plutôt marrant. Du moins sur un texte de dix pages. Je n’ai pas l’impression que la deuxième version ait été très différente, mais celle-là lui convenait. Y’a des gens dont je renonce à comprendre les raisons et la logique, notamment les éditeurs. Les journalistes, aussi.

 

Accident n’est pas une histoire d’amour, même s’il y en a. Je dis ça pour Coupin, qui a l’air de développer une allergie aux histoires d’amour, en plus du poil de chat. D’ailleurs, j’en profite pour m’insurger avec la dernière énergie contre cette calomnie selon laquelle Routes enlacées serait un recueil d’histoires d’amour. Perso, je n’en compte que trois : La 71, Auto-stop et Transports. Ajoute Mercedes, à la rigueur, quoique l’un des deux soit mort et voilà. Quatre sur dix-huit, on est à moins de 10%, pas de quoi investir dans une boite de mouchoirs. Quoique... Ce serait peut-être plus prudent, parce qu’Accident est une histoire triste.

 

Tiens ? J’ai bien failli conclure cet article en évitant d’évoquer ce que cette nouvelle pouvait avoir d’autobiographique... Contrairement au personnage principal, je n’ai pas, ou plutôt, je n’avais pas en écrivant « Accident » l’expérience du décès d’un proche. Depuis, je me suis entraîné en commençant petit, par un premier chat, puis un deuxième. Le pire reste à venir, mais je ne suis pas du tout pressé. Je me suis donc plutôt appuyé sur cette angoisse que je crois assez universellement partagée par les parents de voir un malheur arriver à leur enfant. C’est irréductible. Toujours présent, là, quelque part, comme si la joie qu’ils nous procurent, le miracle de leur existence, l’amour qu’on leur porte, allongeait au fil des jours une ardoise qu’il faudrait s’attendre à régler d’un coup.

 

Sinon, pour les détails géographiques, ils étaient empruntés au Mâconnais pour la première version d’Accident et aux environs de Villefranche sur Saône pour la deuxième, puisque j’avais déménagé entre temps. Tiens ? C’est peut-être parce qu’elle préférait le rouge au blanc que l’éditrice m’a demandé de réécrire cette nouvelle ?

 

Routes enlacées chez ÉLP

 

 

 

 

La première version de "Accident", titrée "Fauchée :


 

        Ce jour là, pour une raison inconnue, la voiture de mon fils Steeve avait quitté la route, percuté un arbre et pris feu. Je veux croire, je veux désespérément croire qu’il est mort sur le coup et non dans les flammes.


Le lendemain matin, très tôt, un policier me réveillait pour m’annoncer la nouvelle. Son coup de sonnette me tirant brusquement du lit, je restais dans un état de confusion tel qu’il m’a semblé voir Steeve sur le seuil. Il était là, en uniforme sur le pas de la porte, si jeune, affichant avec mon fils la ressemblance de ceux qui appartiennent à la même génération. Il m’a demandé d’être courageux, Steeve avait eu un accident, un grave accident et répondant à ma question muette, il ajouta que oui, mon fils était mort, mais sans souffrir, croyant sans doute cette précision de nature à me rasséréner !


Depuis, j’ai le sentiment de ne m’être jamais réveillé tout à fait. Suis-je encore endormi ? Un autre terrible coup de sonnette va-t-il de nouveau me plonger dans l’horreur ? Puis-je croire que je suis éveillé empêtré en plein cauchemar comme je le suis ? J’ai du identifier le corps, affirmer que cette chair brûlée étaient bien mon fils, d’ailleurs ceux des objets retrouvés sur lui n’ayant ni grillés ni fondus ne laissaient malheureusement aucun doute. Il était parti de chez sa mère, cet après-midi là, me téléphonant pour prévenir de sa visite et me demander de ne pas l’attendre : des gens à voir sur la route, un apéro possible, peut-être une invitation à dîner. Je m’en suis beaucoup voulu d'être allé me coucher avant son arrivée. Ça n’aurait rien changé bien sûr, il n’était jamais arrivé, mais je ne sais pas, j’aurais voulu avoir quelque chose à me reprocher, sans doute faute d’avoir quelqu’un d’autre à incriminer.


Steeve n’était plus et pendant son enterrement, j’avais l’impression qu’il n’était pas là non plus. Son cercueil ne contenait qu’une dépouille, rien des années de notre histoire commune, rien de mon amour pour lui. Mais l’idée de son absence m’écartelait, et pendant ses funérailles, j’avais l'impression de partir en morceau dans la foule. Puis vint l’apitoiement sur moi-même, bien sûr, l’idée stupide de mes efforts, de mes sacrifices, de cet amour inutile même puisque mon fils était mort. Je chassais cette idée sans peine. Aurais-je fais moins si j’avais su à l’avance ? Bien sûr que non, au contraire. Restait l’absence, la très solide absence, contre laquelle me taper la tête. L’absence contre laquelle la foi doit être un secours, celle dont rien ne me protégeait. Je repoussais l’idée que mon fils n’était plus nulle part avec le sentiment qu’il n’était pas dans cette église, que ce lieu n’était ni celui de sa mort, ni celui de nos adieux. On dit que les âmes de certains disparus ont du mal à savoir où se rendre. Ce doit être vrai pour les vivants. En tout cas, c'était vrai pour moi.


Alors j'ai voulu revoir l'endroit, le lieu exacte de l'accident et j’ai repris cette route que j'empruntais occasionnellement pour rendre visite à mon ex-femme sa mère. Le bout d'une longue ligne droite, des traces de freinage qui obliquent vers l'accotement, en contrebas du talus un arbre brisé, des traces d'incendie, c’est là. Demi-tour un peu plus loin, puis je me gare sur l’accotement en passant de nouveau en revue les différentes hypothèses évoquées pour expliquer la sortie de route : Un verre de trop, un pépin mécanique, (peut être justement un début d'incendie ) un animal qui aurait traversé juste devant lui, l'endormissement. Aucune importance maintenant. Il roule vite, freine brusquement, dérape, la voiture quitte la route pour percuter l’arbre et elle prend feu. Debout dans les herbes brûlées, en contrebas de la route, je regarde cet arbre abattu, brisé sous le choc. C'est le seul arbre de l'endroit. La voiture aurait quitté la route une seconde plus tôt ou plus tard, elle n'aurait rien rencontré sur sa trajectoire et peut-être alors Steeve s'en serait-il sorti vivant ? Saloperie d'arbre. Je le vois abattu, couché sur le côté, le tronc brisé, les branches à terre et me dit que justice est faite, qu'il a son compte. Une vie pour une vie. Je regarde alentour, c'est ici que tout c'est passé, que tout est passé. C'est ici que mon fils est mort. C'est à partir d'ici qu'il s'en est allé. Ça me soulage de me dire ça, comme si les étranges sensations qui m’avait envahies durant ses funérailles n'avaient pas cours ici.


Comment les idées nous viennent-elles ? Comment l'alchimie complexe et mystérieuse de la pensée s'organise-t-elle malgré nous pour créer du nouveau là où il n'y avait que des souvenirs, des impressions confuses ? Les jours d’après ma visite sur le lieu du drame, mes pensées au sujet de la mort de Steeve tournaient toutes autour de cet arbre, mort lui aussi dans l'accident. L’idée de génération, avec le policier… J'avais de plus en plus le sentiment qu'il devait s'agir d'un arbre jeune. Cette écorce lisse, ce tronc dont j’aurais presque pu faire le tour de mes deux mains n’avaient rien d’un vieux chêne, rien de noueux. Peut-être même l’arbre avait-il exactement l'âge de Steeve ? Et peut-être n’avait-il comme seul tors que de se trouver lui aussi au mauvais moment au mauvais endroit ? Il n'avait rien demandé non plus.


J'avais déjà croisé comme tout le monde, au bord des routes, en particulier au moment de la Toussaint, ces couronnes mortuaires, ces bouquets de fleurs accrochés à certains arbre, commémorant quelque accident tragique mais sans vraiment les remarquer. Rien de tout ça ne me touchait jusqu'alors mais je comprenais maintenant – ô combien ! – cette envie, ce besoin de perpétuer le souvenir des disparus au lieu même de leur fin plutôt qu’avec je ne sais quelle stèle, derrière laquelle ils étaient si peu. Je me sentais un peu frustré à l'idée d’être privé de cette possibilité, il n'y avait rien à proximité de l'arbre abattu, rien à quoi je puisse accrocher des fleurs.


Finalement, c'est peut-être pour revoir l'arbre que je suis de nouveau retourné sur le lieu de l'accident, peut-être pour satisfaire cette curiosité de lui, m'assurer de son espèce, de cette jeunesse que je lui supposais. Peut-être aussi pour me sentir de nouveau pleinement présent, au seul endroit où cela me semblait permis. Mais c'est une nouvelle catastrophe qui devait m'accueillir. Approchant du lieu de l'accident, je voyais au loin s'élever une fumée qui n’annonçait rien de bon. Elle semblait provenir du point même du crash. Après m’être de nouveau garé, du haut du talus, j’embrassais la scène : une souche arrachée du sol, laissant un trou béant et tout un réseau de radicelles s’asphyxiant à l’air, un tronc débité en vertèbres de rondins, des branches rangées en stères de bûches et, finissant de se consumer, toute une ramure partie en cendre. Quelqu’un s’était occupé de « mon » arbre. C’était une incinération de trop pour moi. M’approchant, je me suis assis sur une des portions du tronc la tête comme pleine de sciure et de cendre, traversée d’images confuses de bébés bourgeonnants, de vieillards à l’écorce ridée, de femme portant leurs fruits, de jeunes gens lisses et souples agités par la danse du vent, et j’ai pleuré tout mon saoul sur ma bûche jusqu’à rester sec. Avant de partir, j’ai pu compter du doigt les anneaux sur la tranche de mon banc improvisé : Vingt cinq. A un ou deux ans près, l’arbre avait bien le même âge que mon fils. Ils étaient morts ensemble. Je repartais.


Alors j’ai fais la seule chose qui restait à faire. Le propriétaire du champ était d’accord, même si je pense qu’il n’a pas compris grand chose à ce que je lui ai raconté. J’ai choisi un cerisier chez un pépiniériste, sans hésiter, guidée par cette évidence qui fait trouver aux enfants leur jouet parmi cent jouets pareils. Et je suis retourné la bas le planter dans le trou resté béant. Bientôt il bourgeonnera, se couronnera de feuilles, son tronc lisse et ses branches danseront doucement dans le vent, l’automne l’illuminera de l’intérieur, il portera des fruits en juin, chaque printemps ses fleurs blanches éclateront silencieusement, et leurs pétales s’envoleront comme une prière.


 


30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 13:21

 

 

Stephen King - Nuit noire, étoiles mortes - Couverture du

 

 

Lettrine (T WoodAsp - King) Le carnet de Jimidi

itré en anglais FULL DARK, NO STARS, ce recueil de Stephen King paru en français chez Albin Michel en mars 2012, contient quatre nouvelles totalisant près de cinq cent pages. Il s’ouvre sur « 1922 », un texte dont l’argument se trouve résumée dans son premier paragraphe :

 

 

11 avril 1930

Hôtel Magnolia
Omaha, Nebraska

 

À QUI ME LIRA :

Je m'appelle Wilfred Leland James et ceci est ma confession. En juin 1922 j'ai assassiné ma femme, Arlette Christina Winters James, et jeté son corps dans un vieux puits. Mon fils, Henry Freeman James, m'a aidé à commettre ce crime, même si, à l'âge de quatorze ans, il n'était pas responsable de ses actes ; je l'y ai amené par la persuasion, en jouant sur ses peurs et en réfutant systématiquement ses objections, somme toute normales, sur une durée de deux mois. C'est une chose que je regrette encore plus amèrement que le meurtre pour des raisons que ce document révélera.

 

 

Le recueil se ferme sur une post-face sacrifiant à cet exercice cher à S.King et que perso, j’adore lire : des réflexions générales sur la fiction et l’écriture, un peu d’autobiographie et des éléments de « making off » sur les quatre nouvelles. Cette post-face se  conclut par un paragraphe à peine moins inquiétant que celui d’ouverture du recueil :

 

 

Bien. Je pense que nous sommes restés assez longtemps au fond, dans l'obscurité. Il existe tout un autre monde au-dessus. Prends ma main, Lecteur Fidèle, et je serai heureux de te ramener à la lumière du soleil. Je suis heureux, en tout cas, de la retrouver parce que je crois que la plupart des gens sont fondamentalement bons. Je sais que je le suis.

C'est de toi dont je ne suis pas entièrement sûr...

 

Bangor, Maine
23 décembre 2009

 

Entre les deux, on aura du fondamentalement bon King, les quatre nouvelles ayant l’avantage d’être écrite en puisant dans bon nombre des différentes sources d’inspiration du maître : l’histoire et plus particulièrement l’Amérique rurale d’avant guerre, la fatalité, dont les personnages sont les victimes et les principaux responsables, le fait divers atroce vécu de l’intérieur, le pacte avec Satan, dans une version contemporaine et l’horreur absolue, avec « Bon ménage », la quatrième nouvelle, au cours de laquelle la narratrice se rend compte, par hasard, que l’homme avec lequel elle est mariée depuis plus de vingt ans, bon mari, bon père, est probablement un tueur en série.


Avec ce recueil, je n’espère pas vous convaincre de lire King si vous n’êtes pas déjà un fidèle lecteur. D’ailleurs, si vous n’en n’avez jamais lu, je reste persuadé que son meilleur recueil, pour commencer, reste « Brume ». Ça ne fonctionne pas à tous les coups. J’ai prêté mon exemplaire à une collègue, à qui j’avais dit beaucoup de bien de King. Elle m’a dit dernièrement : « Je l’ai fini. » puis ajouté : « Je n’en lirai plus jamais. » Il semble donc que le virus puisse aussi fonctionner comme vaccin. Perso, je ne m’en lasse pas, même si, dans sa production ô combien abondante, on trouve (heureusement ?) quelques bouses, au premier rang desquelles le très indigeste et très raté « Cellulaire ».

Mais « La ligne verte » dont a été tiré l’excellent film avec Tam Hanks, c’est lui, sans parler de « Shining » dont il semble qu’il soit en train d’écrire une suite.

 

30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 11:30

 

Routes enlacées - édité cher ELP - Faust route - Le carn

 

 

Lettrine (M WoopAss Twingo) Le carnet de Jimidimmm ! J’adore cette histoire, et pas seulement parce qu’elle m’a permis d’écrabouiller plusieurs fois la même digne représentante du corps enseignant. D’ailleurs, au final, elle s’en sort très bien. Non, le truc marrant, et qui constitue le ressort principal de « Faust route », c’est l’idée de lier la résurrection avec une malédiction. D’habitude, revivre est plutôt une grâce, un nouvel espoir, là, pas du tout. Du moins au départ. J’aime aussi bien l’idée que « Là haut », un grand lecteur soit aux manettes et que l’angoisse de ne plus rien avoir à lire puisse le pousser à des excès de zèle.

 

« Faust route » se passant en milieu scolaire, on y trouvera forcément des éléments autobiographiques, puisque tout un chacun est passé par la moulinette de la scolarité obligatoire, moi compris. De cette scolarité, je garde le souvenir d’un lent cauchemar. Pas forcément très douloureux - sauf très occasionnellement - mais pénible. D’ailleurs, en fin de première, je me suis rendu à cette évidence : je ne pourrai pas supporter une année de plus dans les mêmes conditions. Il faut dire que je venais de passer sept ans dans le même établissement. J’ai appelé à l’aide. Mes parents m’ont trouvé un petit lycée dans le Sud, à Pierrelatte (Drôme), dans lequel être interne. La soeur de ma marraine habitant non loin, elle  m’accueillerait en fin de semaine. Je suis parti. Cette année de terminale a été l’une des meilleure années de ma vie et certainement ma meilleure année scolaire. À son terme, je réussissais le bac avec mention. Il faut dire qu’avec 13 à l’écrit de français et 17 à l’oral aux épreuves anticipées de l’année précédente, j’avais un peu d’avance.

 

Je me suis éclaté à Pierrelatte, c’est rien de le dire et ma prof de philo d’alors a beaucoup donné d’elle à Esther Landier, le personnage principal de « Faut route ». Le cercle de parole qu’elle organise dans sa classe est une réminiscence d’une expérience vécue bien plus tard, alors que je m’occupais de collégiens en perdition au sein d’une classe relais. Cette initiative avait été prise par Jean Orvais, un excellent collègue d’alors, pédagogue génial, le meilleur des hommes. La twingo bleue est également la voiture d’une collègue de cette même classe relais, l’excellente Dominique S. envers qui je n’ai jamais eu d’intentions homicides, bien au contraire. D’ailleurs, la classe relais m’a durablement réconcilié avec le corps enseignant. J’y ai trouvé des profs engagés, militants, exigeants, infiniment respectueux des élèves, croyant viscéralement en leur potentiel.

 

Perso, les classes, les vraies, les ordinaires, celles avec vingt-cinq ou trente gamins otages de leur adolescence et du système, je ne les rencontre que très occasionnellement, quand j’anime deux ou trois fois l’an dans les collèges l’exposition « 13-18, questions de justice ». Ces expériences renforcent mon sentiment selon lequel l’enseignement est un milieu très spécialisé, qui n’est pas le mien, un peu en dehors du monde, mais dans lequel on retrouve les proportions habituelles d’abrutis, de veaux, de gens comme toi et moi et de personnes scintillantes. Chez les profs, mais également chez les élève.

 

J’avoue, j’avoue, j’aurais adoré vivre une scène comme celle évoquée à la fin de « Faust route » et retrouver dans la file des lecteurs massée devant mon stand pour une dédicace, mon prof de français de troisième. J’aurais alors écrit pour lui quelque chose comme : « À M. Canard, dont il semble que l’enseignement n’ait pas été tout à fait vain. Avec le très profond respect de l’auteur. »  Ça n’arrivera pas : il est mort et je n’ai jamais eu plus d’un visiteur égaré à la fois devant les très rares stands qu’il m’est arrivé de tenir pour mes ouvrages.

 

 

Routes enlacées, chez ÉLP

29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 22:23

 

 

 

Balade du 29 avril 2012 - 5 - Le carnet de Jimidi

 

Balade du 29 avril 2012 - 2 - Le carnet de Jimidi

 

 

Balade du 29 avril 2012 - 3 - Le carnet de Jimidi

 

 

Balade du 29 avril 2012 - 4 - Le carnet de Jimidi

28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 13:00

 

Routes enlacées - édité cher ELP - Impasse - Le carnet d

 

 

Lettrine (P labyrinthe) Le carnet de Jimidias besoin d’aller chercher bien loin la source d’inspiration de « Impasse », la neuvième nouvelle du recueil « Routes enlacées ». Cette histoire de type qui n’arrive plus à se rappeler où il a garé sa voiture m’est déjà arrivée... plusieurs fois. Une fois, elle avait été embarquée nuitamment par la fourrière. Une autre fois, cette amnésie temporaire était à mettre sur le compte d’une émotion bien compréhensible : je sortais de la maternité après la naissance de mon premier. Je m’étais garé un peu à l’arrache après avoir conduit la mère et l’enfant à naître à pied d’oeuvre.

 

Dans « Impasse », le récit commence par cette situation banale : « Où ai-je bien pu garer ma voiture ? » puis ça dérape lentement. Pour évoquer l’état d’esprit du personnage principal, la question lancinante qui revient, ses déambulations concentriques dans le quartier et dans sa mémoire, j’ai usé d’un procédé stylistique un peu extrême consistant à quasi tout répéter deux fois, sous une forme légèrement différente. Il parait que ça fonctionne pas mal, le lecteur comprenant ainsi qu’on s’approche dangereusement de la folie. La fin est carrément démente.

 

Routes enlacées chez ÉLP

 

28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 11:25

 

 

 

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lettrine--U-our-gang-trou-de-serrure--le-carnet-de-Jimidi.jpgne porte a beau ne pas avoir de clé, ce n’est pas pour autant que tout le monde la pousse. Il y a comme ça des endroits discrets du Web, très différents des halls de gare de certains sites ou de la foire commerciale de certains autres, différents également de ce carnet, qui s’apparenterait plutôt à une sorte de bistro, avec sa clientèle de passage et sa poignée  d’habitués. Là bas, je ne passe pas tous les jours, mais quand mes promenades immobiles m’y conduisent, je jette un coup d’oeil, comme passant devant la fenêtre sans rideau ni volet d’un domicile et sans m’arrêter plus que la bienséance ne le commande. Je sais qui habite là, mais comme on devine, comme on imagine la vie des gens à partir de leur intérieur, de leur déco, de leurs meubles, des photos souvenirs exposées sur les murs : à la fois beaucoup, et rien.

 

De ma dernière promenade, je rapporte ces deux photos souvenirs, celles de deux enfants qui ne se connaissent pas et que je ne connais pas non plus, mais dont le regard me semble partager la même énigme, à des années et des milliers de kilomètres de distance. Je ne vous dirai ni dans quelle rue, ni passant devant quels domiciles sans volet mon bref coup d’oeil les a gardé : soit vous passez déjà là-bas, soit non, mais dans les deux cas l’adresse ne vous servirait à rien. Il me reste à espérer que l’amitié dont m’honorent les habitants des lieux discrets ne sera pas écornée de voir affichée dans mon bistrot ces regards qui ne me regardent pas.

 

 

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