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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 19:51

 

 

Littérature jetable - Le carnet de Jimidi

  Lettrine (ç 2 littérature à jeter) le carnet de Jimidi

 

 

 

a ne vous a peut-être pas sauté au cervelet (je n’ai d’ailleurs pas souligné ce point) mais les nuanciers sont pour moi un nouvel exemple - un peu minimaliste, certes - de ce qu’il faudrait bien appeler la « littérature jetable ». Nous sommes cernés par l’écrit ; c’est rien de le dire. Les objets qui nous entourent, pour des raisons d’identification, de mode d’emploi, de publicité (ou juste de bavardage)... portent leur lot de mots, de phrases, de texte. J’ai une tendresse toute particulière pour cette littérature discrète et pour ses auteurs inconnus. Ça ne date pas d’hier puisqu’en 2008, j’avais consacré deux chroniques pour mettre en lumière mon papier toilette et mon déo de chiotte. En cherchant un peu, on trouverait d’autres exemples sur mes carnets successifs, mais là, j’ai la flemme.

 

Il y a donc eu, par exemple, quelqu’un, très pince sans rire, pour écrire à la page 118 du mode d’emploi de mon « DVD recorder » Sony, au chapitre du dépannage : Alimentation - L’appareil ne s’allume pas. ---> Assurez-vous que le cordon d’alimentation secteur est bien branché. Le même (ou un autre), poète involontaire, me laisse rêveur page 126 en indiquant : Si l’enregistreur est déplacé directement d’un endroit froid à un endroit chaud, ou placé dans une pièce très humide, l’humidité peut se condenser sur les lentilles à l’intérieur. L’enregistreur risque alors de mal fonctionner. S’il est allumé, laissez le allumé (laissez le éteint s’il est éteint) pendant une heure environ pour permettre à l’humidité de s’évaporer. Qu’il est fascinant d’apprendre, au détour d’un mode d’emploi, que certains d’entre vous passent directement leur lecteur-enregistreur DVD du réfrigérateur au four, avec une petite étape par le sauna et peuvent s’apercevoir que leur appareil n’aime pas ça, même s’il est éteint. Une telle relations fusionnelle - quasi télépathique - avec son électroménager, je ne pensais ça possible que chez certaines lecteuses (de Tours). Et qu’elle est belle cette image de la rosée perlant sur les lentilles intérieures !  

 

Ne croyez pourtant pas que j’aie lu attentivement les 138 pages de ce mode d’emploi pour en tirer les exemples ci-dessus, non : j’ai commencé par la fin en sautant les pages d’index. En effet, même si votre belle-fille le conteste (car la bru nie), une caractéristique évidente de la littérature jetable est qu’on ne la lit pas. À part la composition des produit alimentaires, leur date de péremption et les tableaux relatifs à leur caractéristiques nutritionnelles, bien sûr.

 

Comme je ne voudrais abuser ni de votre temps, ni de votre patience, j’ai mis en ligne les deux chroniques susmentionnées, mais sur une page à part, l’une à la suite de l’autre.

 

Ô cher auteur inconnu !

Toujours plus bas

 

 

 

13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 15:57

 

Pétale d'hibiscus orange 

 

Lettrine (N Ourgang bleu qui rend heureux) le carnet de Jimon, mais la couleur, les nuanciers, tout ça, faut y arrêter. Tout de suite ! Je viens de COUPER un pétale d'une des très rares fleurs de mon hibiscus orange pour illustrer cette brève. C’est vous dire si cette plongée dans la couleur peut conduire à la douce folie... Du coup je me demande si ce n’est pas ce qui retient Br’1 plutôt que l’embarras du choix, devant la profusion de couleurs disponibles pour son éventuel intérieur ?

 

Message personnel - Chère Br’1. Quand Mélanie, ou n’importe quelle autre lecteuse presque normalement constituée veut refaire une pièce ou un mur, elle a une idée en tête - mettons rouge - et elle compare cette idée là aux couleurs dispos en rayon au Monsieur Bricolage - Leroy Merlin - Castorama - rayez les mentions inutiles - du coin. Personne, je dis bien PERSONNE ne se plante devant son mur fraîchement enduit-poncé avec un nuancier à la main en se demandant s’il serait mieux en vert, rouge, violet, taupe ou tourterelle !  

 

Tout ça pour dire que la couleur, c’est un voyage, dans lequel se trouve régulièrement embarqué ce carnet (et son rédacteur) surtout quand il fait gris souris dehors, qu’une pluie gris perle tombe des nuages gris fer et que le printemps se fait attendre, sous les couleurs qu’il voudra, mais VITE !

 

C’est déjà arrivé, là.

Et là également.

 

Quand j’étais petit, ma couleur, c’était le rouge. Je ne l’avais pas choisie, mais pour des raisons que je n’ai jamais bien comprises, mes parents avaient attribué une couleur à chacun de leurs trois enfants. Mon petit frère : jaune, mon grand frère : vert. Moi : rouge. Tu dis ? Ça explique bien des choses ? Possible. Mais je me suis jamais senti vraiment d’affinité avec le rouge, ni d’ailleurs de répulsion. Non, ma couleur, si j’en ai une, c’est le bleu gauloise, ce bleu qu’on trouve aussi sur les fleurs de chicorée sauvage, ce « violet pourpre clair » de Liquidex, de certains murs ou volets peints, ce bleu qui rend heureux.

 

GAULOISES-copie.jpg

 

'tain ! J'allais oublier : sur Wikipédia, une très intéressante liste de couleurs.

13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 09:50

 Nuancier Letraset ProMarker 92 couleurs - le carnet de Jimi

 

Lettrine--B-Ourgang-nuancier-2--le-carnet-de-jimidi.jpg 

 

 

 

ien sûr, il ne faut pas exclure qu’entre la conception du nuancier et son arrivée en ligne ici, il ait subit des dommages. De copie en recopiage et d’un ordi à l’autre, on peut penser que les noms soient restés mais que les couleurs aient viré. Ça n’explique pas complètement l’optimisme très décidé mais un peu fanfaron avec lequel débute le nuancier Lettracet pour les 92 couleurs de sa gamme de feutres pro, ni le naufrage de sa fin.

 

Parce que perso, je veux bien tout ce qu’on veut, mais il me parait difficile de trouver dans le réel et en saison une différence significative et permanente entre l’orange vif, l’orange simple, la mandarine, la citrouille et l’abricot. Mais comme notre nuancier (beaucoup plus convaincant dans les rouges) présente cinq nuances différentes d’orange, faut bien leur trouver des noms.

 

Juste après, dans les jaunes, alors là on dérape : le safran est rose, la moutarde moisie à l’air libre depuis des mois, le canari est prêt pour la gay pride, et le jaune citron est plutôt de la couleur des pépins du dit citron. Mais là encore, il semble bien que les noms donnés à ces différentes couleurs soient davantage déterminés par le souci de les distinguer entre elles plutôt que par la volonté de les rattacher à une référence extérieure : épice, condiment, animal ou fruit.

 

J’aime ensuite assez la série des douze verts, dans laquelle le vert pré est plutôt amande, le vert pastel carrément bleu et le vert émeraude quasi Véronèse. C’est le douzième et dernier le plus marrant. Comme épuisé par l’effort fourni jusque là et comme à court d’idée, le dernier des douze est juste : « Vert ». On entendrait presque un : « Putain, mais c’est VERT, juste VERT, alors fais pas chier ! » Pourtant, à la ligne d’en dessous, alors que la série des bleus a déjà bien commencé, tiens ? voilà un « Vert houx » dont le calembour et la place décalée indique bien qu’on en est à un verre de trop et qu’à cet endroit là du travail, ni les idées ni la rigueur de l’auteur n’étaient encore pleinement disponibles.

 

Ça ne va pas s’arranger et on va voir que ce nuancier se termine un peu en catastrophe, mais n’anticipons pas. La série des bleus étant close, on ouvre sur un gris beige, dont on se demande bien ce qu’il fout là vu qu’on a quinze autres gris en fin de classement. Puis un « satin » dont perso, le nom m’évoque une matière, un aspect, mais pas du tout une couleur, et en tout cas pas ce beige tourterelle. Puis trois violets dont les appellations lavande, lilas et améthyste semblent avoir été distribuées, plouf, plouf, au hasard. Après, la rampe ayant été lâchée : on bâcle.

 

On bâcle jusqu’à la débâcle des gris. Alors là, autant dire qu’on va au plus court. Et que je te les range dans trois catégories : gris chaud (sic) gris froid, gris bleu et que je te leur donne un numéro à chacun, voilà c’est fait, hop, bon débarras. Qu’est ce qu’on mange ce soir chérie ? Fonce, le film va commencer !

 

12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 20:40

 

- autourde - le carnet de Christian

 

 

Lettrine--V-Ourgang-Christian-Seguie--Le-carnet-de-Jimidi.jpgous n’échapperez pas longtemps à la suite des nuanciers, mais il ne faudrait pas oublier à quoi servent toutes ces couleurs « au naturel », par exemple à composer de bien belles photos. Ça tombe bien, j’en ai d’exceptionnelles à vous proposer, glanées sur l’un des carnets de Christian Seguie, piquées chez Jo, quémandée à Canelle.

 

Mais dernier découvert, premier servi, la place d’honneur à ce « Lever de soleil sur les orgues d'Ille sur Têt - le 4 février 2011 » de Christian, dont le carnet entretien plein de points communs avec celui de Jo. C’est la même profusion d’images, la même quête, la même exigence inquiète, la même générosité, le même amour des balades (dont Christian me parait être un spécialiste, n’hésitant pas à se rendre sur les sites qu’il aime avant même le lever du soleil - Au fou !). Mais forcément, à un moment où à un autre, ça paye. C’est à dire qu’à un moment, la lumière, la météo, le photographe, la technique, la sensibilité, la chance, le talent, tout le monde a rendez-vous au même endroit au même instant sous le bouton et dans l’objectif. C’est ce qui nous permet d’admirer cette photo incroyable, ces premiers rayons d’un nouveau jour se levant sur un monde ancien. Je compte sur Christian pour nous indiquer exactement où se trouve cette photo sur son carnet. Perso, j’en ai parcouru des dizaines de pages, mais je n’ai pas pensé à noter où j’avais piqué celle là. Il nous donnera aussi les adresses de ses autre blogs...

 

Une pinède d'Opoul-Périllos sous la neige en mars 2010 -

 

 

Tiens, je vais intercaler ici le cliché de Canelle, avant ceux de Jo, comme ça, on aura un peu automne/hiver/printemps, au moins dans les couleurs, même si la chronologie réelle n’est pas vraiment respectée (cette neige est tombée sur une pinède d’Opoul-Périllos il y a plus d’un an). J’adore l’atmosphère de ce cliché, son éclairage, son mystère et jusqu’à ces petites taches lumineuses, probablement des flocons illuminés par le flash, mais qui ajoutent quelque chose. Bon courage pour demain, chère Canelle !

 

Je vous assure qu’aller chez Jo et ne revenir qu’avec les trois clichés qui suivent frôle l’exploit. Ceci-dit, j’ai un peu été aidé puisque n’aimant ni la foule, ni le jaune, ni les chars kitch, ses photos de la fête des citrons m’ont laissé assez froid. Heureusement, il ne faut jamais aller bien loin chez Jo pour trouver une macro, une fleur, un instantané pris en balade, comme cet extraordinaire cliché de bord de mer dont la composition, l’ambiance et l’humour léger rappellent  les clichés d’Elliot Erwitt.

 

Crocus - Le blog de Jo copie

 

 Jeux d'eau - Le blog de Jo copie

 

Bord de mer - Le blog de Jo copie

12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 12:11

 

Nuancier DALBE- rose de quinacridone clair - le carnet de Jimidi 

Lettrine--C-ourgang-degrade--le-carnet-de-Jimidi.jpg

 

 

 

e qui m’intéresse ici dans les nuanciers, c’est moins les couleurs elles-mêmes que leurs appellations, en ce qu’elles témoignent des difficultés qu’ont eu les auteurs de ces lexiques, pour concilier les impératifs parfois contradictoires du référencement et de l’évocation.

 

On trouvera sans peine des exemples de nuanciers ne s’embarrassant pas de la délicate mission de nous faire rêver. Ceux là sont plein de lettres suivis de nombres à trois ou quatre chiffres. Nous laisserons à leur besogne ces bons ouvrier du référencement. Les autres, plus ou moins touchés par l’inspiration, puisent volontiers dans la bonne grosse référence au monde naturel dont notre fond culturel ne manque pas en matière de couleur, avec une prédilection pour le règne végétal. Là, les verts sont feuillage, forêt, tilleul, amande et les rouges coquelicot ou tomate.

 

Mais là où ça devient passionnant, insista-t-il pour tenter de réveiller Mélanie, insidieusement gagnée par la torpeur confortable à l’idée d’entièrement refaire sa déco intérieure pour la deuxième fois cette année, c’est quand se confrontent, parfois brutalement, dans le nom donné à une couleur, le désir de la distinguer de ses voisines, celui de rattacher son nom à des références qu’on suppose partagées par le lecteur - qu’on espère client potentiel - et l’irrépressible mouvement de création, dont ni vous ni moi ni personne ne sait à l’avance sur qui ni comment ça va tomber, encore moins ce que ça va donner.

 

Encore une remarque préalable avant de nous plonger dans l’autopsie délicieuse des nuanciers et des conflits possibles dans l'état civil entre l'identité et la filliation. Tu penses peut-être que moins le nombre de couleurs considérées est élevé, plus il est facile de les nommer ? Je le dis autrement : si ta palette est constituée, disons d’un noir, d’un blanc, d’un rouge, d’un vert, d’un bleu, d’un jaune, d’un orange, d’un violet, tu penses que tu n’auras aucun mal à leur attribuer un nom, par exemple celui que je viens de leur donner, ce qui permettra à la fois de les distinguer entre elles sans ambiguïté et de les désigner à quelqu’un ? C’est pas faux, mais ça suppose que les couleurs en question soient très différentes les unes des autres. Si tu prends par exemple la plage des bleus du nuancier Dulux Valentine, elle montre 28 nuances de bleu, ça va donc être moins simple. Mais ce serait aussi compliqué avec moitié moins. Même avec ce putain d’arc en ciel c’est le bordel. Certains y distinguent six couleurs, les trois primaires - bleu, rouge, jaune - et leur mélange - orange, vert, violet - mais comme il est plus « biblique » d’en voir sept, hop, je te rajoute l’indigo. On pourra remarquer aussi que dans l’arc en ciel et quasi là seulement, on voit de « l’oranger » où partout ailleurs, on voit de l’orange. Avec trois couleurs primaires seulement, ça peut également être le bordel. Les peintres vous diront que les trois couleurs primaires sont le rouge, le jaune et le bleu là où la synthèse soustractive parlera plutôt de magenta, jaune et cyan.

 

Nos nuanciers se foutent en général de la rigueur scientifique. Quand ils acceptent un rien de technique, c’est pour faire crédible. « Bleu de cobalt clair » voilà qui fait sérieux dans le nuancier DALBE dont il va s’agir maintenant. Y’a pas un atome de cobalt là dedans (on a la composition en dessous) et la précision « clair » permet surtout de le distinguer de son voisin le foncé. C’est un nuancier de 28 couleurs acrylique pour artiste peintre. Et là, au milieu d’une assemblée bigarée mais paisible, remplie du chuchotement distingué et luxueux de l’or, de l’ivoire, de l’émeraude, de la turquoise, un invité surprise, le rose de quinacridone dont l’existence même interloque mon vérificateur d’orthographe, pourtant habitué à avaler du gros. Qui est cet invité énigmatique et d’où nous vient-il ? D’une contrée lointaine comme en haut à droite le discret jaune de Naples ou en bas à gauche la fabuleuse terre d’ombre brûlée  ? De plus loin encore, comme le noir de Mars fermant le ban ? Mystère, qui n’en est plus un pour Google mais ne cherche pas, tu va être déçue. Je préfère laisser voyager ce rose de quinacridone dans le flou. Lui laisser le bénéfice du doute, d’autant qu’au naturel et démaquillé de son nom, c’est un rose layette fadasse, usurpant peut-être autant son identité que le « jaune de Naples rougeâtre » aussi rose que lui. On pourra sentir encore ça et là dans ce même nuancier cette volonté d’accorder des distinctions et des titres à des couleurs que nous connaissons ailleurs par leur petit nom familier. C’est par exemple ce « Violet rougeâtre permanent clair », en bas à gauche, mais dont l’appellation « lavande » aurait sans doute fait tache et parue beaucoup trop roturière.

 

On va se reposer un instant avec le très degré zéro nuancier d’artdecozen.com : trente quatre couleurs avec juste de quoi bouffer - noisette, chocolat, menthe, citron...- mais rien pour voyager.

 

Nuancier artdecozen - Le carnet de Jimidi

 

11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 16:39

L'auteur, à l'âge des exploits racontés dans cet article...

jean marie petit (500)

 

 

J'ai eu ce même porte plume. Nos plumes "ordinaires" étaient des Sergent Major (celle du milieu) mais j'ai utilisé les deux autres également, mais plus tard.

école 1

 

 

 

Nous sommes en 1964 après Jésus Christ. Toute la classe est occupée. Toute ? Non, car un gamin ressemblant comme deux gouttes d’eau à Dewey (Cf. la série Malcolm) a trouvé un nouveau jeu avec son crayon d’ardoise. C’est une école de village, une classe double CP/CE1. La classe de M. Arnaud. Jeune instit, brave homme, mais sanguin. Je ne suis pas un élève difficile, juste un peu grignoteur de buvard et de protège cahier. Le mobilier est constitué essentiellement de tables doubles plutôt récentes. Ce n’est plus le pupitre tout bois, dont l’écritoire incliné s'ouvrait sur un casier plein de trésors. Ce n’est pas encore la table en formica et son impassible surface unie. C’est encore une bonne grosse planche de bois, horizontale, mais comportant deux rainures à crayon et deux trous pour les encriers de porcelaine. J’ai l’impression que le piètement était déjà en tubes métallique. Pour le casier sous le plateau, j’hésite : bois ou métal ? Je ne sais plus. (C’est vous dire si les études m’intéressaient.) J’ai appris à lire et à écrire là, avec des plumes Sergent Major montée en baïonnette sur un porte plume ordinaire, trempées dans l’encrier plein à ras bord d’une encre d’un violet parfait.

 


 

Ce crayon est tout à fait conforme à mon souvenir, mais il me semble que nos mines étaient plus claires..."]

Crayon d'ardoise

 

 

Le crayon d’ardoise était un tube de métal, coiffé d’une sorte de petit béret métallique d’un côté, ouvert de l’autre pour y insérer une grosse mine au goût de terre. Une jolie bague de métal jaune permettant de maintenir ensemble la mine et le crayon d’ardoise. J’enlevais systématiquement le petit béret d’un coup de dent. Sa surface lisse d’un côté, trouée de l’autre, était vraiment intéressante sous la langue, presque autant que vide laissé par une dent tombée. Mais le jour du « drame » (ce n’était quand même qu’un tout petit drame) j’avais trouvé qu’en aspirant et en soufflant dans le tube du crayon d’ardoise, on pouvait faire monter et descendre la mine, si elle n’était pas garrottée par la bague de métal. Je m’amusais tranquillement à faire monter et descendre cette mine quand cette conne s’est échappée du crayon d’ardoise pour plonger directement dans l’encrier. D’où elle dépassait juste assez pour me narguer. (Autant que je me souvienne, nos encriers était plus en entonnoir que ceux de la photo) Qu’à cela ne tienne ! Je n’avais qu’à me servir du crayon d’ardoise pour aspirer la mine et la sortir de là. C’est ce que j’ai fait et la mine est bien remontée. Avec l’encre. J’en ai eu un petit peu plein la bouche, assez pour constater que ce goût là n’était pas terrible : fromage fermenté.

 

Je ne me souviens pas m’être fait particulièrement engueuler. Mais tous les parents connaissent ça : on ne réagit qu’à ce qui reste envisageable. Ce qui sort vraiment de l’ordinaire sidère et laisse sans voix. J’ai quand même eu un petit mot dans mon cahier du jour, à faire signer par mes parents : « C’est nouveau : Jean-Marie boit de l’encre ! » À quoi ma mère à répondu : « Vu la façon dont son cahier est tenu, il doit en recracher une partie… » C’est du moins ce que raconte la légende familiale.

 


 

 

10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 22:27

 

Poulpe-en-pleine-mer---le-carnet-de-Jimidi.jpg

 

 

Répondant à la suggestion de m'envoyer des liens vers des sites ou des blogs susceptibles d'alimenter les pages de ce carnet, Kats m'expédie ironiquement au diable vauvert, ou pas loin, sur le site d'un océanographe et plus particulièrement sur une page consacrée au poulpe. Mais il faut croire que la dérision et le hasard font bien les choses puisque je ne suis pas loin de penser que ce céphalopode entretien avec le monde littéraire nombre de connections. Je parle du poulpe, bien sûr.

 

Le poulpe détective

Le poulpe, pour moi, c'est avant tout, comme le rappelle Wikipédia : une collection de romans policiers publiée aux éditions Baleine, inaugurée en 1995 avec La petite écuyère a cafté de Jean-Bernard Pouy, également directeur de collection originel. Bien que chacun des épisodes soit écrit par un auteur différent, on y suit les aventures d'un même personnage, Gabriel Lecouvreur, un détective surnommé « Le Poulpe » à cause de ses longs bras semblables aux tentacules d'un poulpe.

 

J'avais eu l'occasion d'écrire en avril 2009 un article là-dessus sur un ex-blog, dont je reprend la compile de fin, d'ailleurs déjà dédiée à Kats, à l'époque, l'un des titres étant un palindrome (mais lequel ?) J'avais mis en gras certains titres que je trouvais particulièrement drôles à l'époque, mais je défi quiconque de lire cette liste sans sourire au moins une fois.

 

La Petite Écuyère a cafté / Saigne-sur-Mer / Arrêtez le carrelage / Nazis dans le métro / Un travelo nommé désir / Un trou dans la zone / La Pieuvre par neuf / La Cerise sur le gâteux / Le Cantique des cantines / Les Pis rennais / Les pieds de la dame aux clebs / Chili incarné / Les sectes mercenaires / Le G.A.L., l’égout / Les gens bons bâillonnés / Ouarzazate et mourir / Le saint des seins / Allah recherche de l’autan perdu / Les damnés de l’artère / Comme un coq en plâtre / Lundi, c’est sodomie / Bunker menteur / Chicagone / J’irai faire Kafka sur vos tombes / Boucher double / Causse toujours ! / Lapin dixit / Lavande tuera / Du hachis à Parmentier / L’amour tarde à Dijon / Vomi soit qui malle y pense / Les potes de la perception / Le Karma saut’ra / Je repars à Zorro / Danse avec Loulou / J’aurai ta Pau / Dakar en barre / Crève de plaisanterie / La Belge et la bête / Eva te faire voir ! / Le crépuscule des vieux / Sans foie ni loi / La lune dans le congélo / Tropique du grand cerf / La neige du killerman manchot / Satanique ta mère ! / Le bal des dégoûtantes / Nice baie d’aisance / Le chien des bas serviles / L’aorte sauvage / Les bêtes du Gévaudan / Docteur J’abuse / Papy end / Lazare dîne à Luynes / La Disparition de Perek / La bête au bois dormant / La Nantes religieuse / La dingue aux marrons / E pericoloso for Jersey / Une balle dans l’esthète / Les deniers du colt / Fugue en Nîmes majeur / Touchez pas au grizzli / Le Nord aux dents / L’opus à l’oreille / La Bande décimée / Au nom du piètre qui a l’essieu / Légitime défonce / L’helvète underground / Allons au fond de l’apathie / Les Jarnaqueurs / Un poisson nommé Rwanda / L’antiZyklon des atroces / Ataxie pour Hazebrouck / Zombi la mouche / Zarmageddon / Le manuscrit de la mémère morte / Meufs mimosas / Eros les tanna tous / Plus dur sera le chiite / Le carnaval de Denise / Kop d’immondes / Don qui shoote et la manque / Du pont liégeois / La petite marchande de doses / Mali-mélo / Tananarive qu’aux autres / L’aztèque du charro laid / Veine haineuse / Les pourritures célestes / Macadam cobaye / Vainqueurs et cons vaincus / Madame est Serbie / Le mec à l’eau de la Générale / Les Teutons flingueurs / L’arthritique de la raison dure / Un nain seul n’a pas de proches / La pensée inique / Sur la ligne Marginaux / Feinte alliance / Pour cigogne le glas / La Brie ne fait pas le moine / La tour de l’immonde / Le Vrai con maltais / L’évincé au fond du pouvoir / Belles et putes / Lisier dans les yeux / Quand les poulpes auront des dents / Goulasch-moi les baskets ! / La Petite fille aux oubliettes / L’agneau pas squale / L’ordure hein ! / Éthique et toc / 22 mars 2000 Un beau jour pour Gabriel / Saône interdite / Le cinquième est dément / Jeux de Roumains, jeux de vilains / Palet dégueulasse / Un pastis à la soviet / Drôle de drums / Des gourous et des douleurs / Le cas G.B. / Le poulpe au lycée / Notre père qui êtes odieux / Belle mère en l’île / Les Ravies au lit / À Freud ! Sales et méchants / Oasis pour l’OAS / Psy cause / Lady commandement / Je bande à Bonnot / Vol au-dessus d’un nid de cocos / Gab save the Di / Une valse de slave nu / Guère épais / Pompe et peine petite khmère / Touche pas à mes deux seins / Les dix scouts de l’abbé Todd / Toubib or not toubib ? / Pigalle et la fourmi / Un petit lapsus très suspect / Photos à mateurs / Boris au pays vermeil / Les Huns dealent au soleil / Parkinson le Glas / Le Fond de l’RMI / Le poulpe en prison / La légion d’horreur / Faut pas charnier / Babel ouest / Le malheur est dans le blé / Purée d’avocats sauce chili / Farine et Châtiment / Cyber Poulpe / Saké des brumes / En panne seiche / La Route du rom / Les Sept Poules de Christelle / Castro, c’est trop ! / Poulpe Fiction / L’appel du grand barge / La ballade des perdus / Sans Temps de latitude / Togo or not Togo / Saint Pierre et Nuque longue / À l’ombre des jeunes flics en pleurs / Certains l’aiment clos / D’amour et dope fraîche / Les Ch’tis commandements / À vos Marx, prêts, partez ! / Cinq bières, deux rhums / On ne badine pas avec les morts.

 

Le poulpe allégorique

Il y a un autre aspect fascinant chez le poulpe pour l’écrivain. Vous vous rendez compte ? Un animal avec huit bras et un clavier ventouse sous chacun d’eux !

 

 

 

 

 

10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 07:57

 

18-couleurs-de-taies---La-Redoute---Mars-2011---Le-carnet-d.jpg

 

Lettrine--S-ourgang-nuancier--le-carnet-de-jimidi.jpg’il y a bien un truc que j’aime presque autant que les alphabets - probablement pour les mêmes raisons - c’est les nuanciers. Tout ça doit relever de je ne sais quel attachement précoce, remontant à l’âge où l’on découvre comment le monde s’organise en mots, en formes, en couleurs, mais bref, depuis, j’aime les alphabets, l’écriture, la lecture, les crayons de couleur, la papeterie et cet amour immodéré s’étend même - c’est vous dire - à cette page du catalogue de la Redoute vendant des taies d’oreiller. Ici, ce n’est pas l’organisation des couleurs entre elles qui m’attire - on sait qu’elle est toujours discutable (perso, j’aurais échangé la place du violet et du turquoise)(elle n’est pas la même sur le catalogue en ligne) - mais c’est plutôt le nom donné aux couleurs.  

 

Je me demande ce qui a présidé à ce choix. Pour la plus grosse partie du lexique, on ne s’est pas fait chier : blanc, écru, beige, rose, orange, violet, turquoise, indigo, on est là dans un registre trivial, très premier degré. On repèrera quand même des références au règne végétal, ce qui permet de dresser une autre liste à partir de nos oreillers : rose, fuschia, groseille, orange, fougère, anis. Mais du coup, on ne comprend pas bien ce qui empêchait d’entrer franchement dans le jardin pour trouver dix-huit appellations. Du coucou, pour venir au secours du végétal, on a fait appel aux autres règnes. Le minéral avec turquoise, aqua, anthracite (qui entre-nous n’est pas du tout anthracite, ou alors après combustion). L’animal avec taupe et peut-être gris perle si vous ne l’aviez pas rangé dans le minéral. Reste au ban des trois ordres, tomette et chocolat. Mais on pourrait aussi se demander pourquoi avoir fait appel au latin pour aqua, et aqua seulement, et pourquoi avoir ajouté  gris à perle ? Y’a des perles vertes et rouges, à la Redoute ?

 

J’ai été tenté un instant de chercher pour ces dix-huit couleurs autant de dénominations végétales. Mais une fois remplacé chocolat par marron (ou éventuellement châtaigne), le beige par lin (quoique sa fleur soit bleue), aqua par chicorée sauvage (bof), indigo par gentiane (la bleue) et violet par aubergine, ça coince pour moi. Bouleau pour gris ? Chêne pour taupe ? Mais je suis sûr que vous aurez de très bonnes idées sur cette question qui n’a pas la moindre importance. Je proposerais bien un exemplaire dédicacé de Wan&ted à qui proposera pour nos taies 18 nuances végétales (convaincantes) et ne l’aurait pas déjà, mais je n’en ai plus. En revanche si le gagnant ou la gagnante accepte un « Photomaton », j’en ai encore deux cartons pleins. Tu dis ? Les plantes c’est pas ton truc, mais tu as dix-huit noms à proposer à partir d’un autre champ lexical ? Fonce, mais je te préviens tout de suite, champagne, kir cassis, vin d’orange, curaçao, absinthe, baileys et cognac, j’ai essayé, on va pas au bout non plus.

 

9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 21:47

 

Château d'Opoul-Perillous - autourde-overblog - Le carnet

 

 

Lettrine (D Still Dali) le carnet de Jimidi

 

 

 

ali situait le centre du monde à la gare de Perpignan. Il se trompait, mais de peu. Le centre du monde se trouve en ce moment à quelques kilomètres de là, au village d’Opoul. C’est du moins ce que je suis pas loin de croire après être tombé par hasard sur un carnet (assez vilainement titré « autourde ») nous invitant dans son article du 9 mars à la fête du romarin, sur place, le 13. Un autre carnet parlant d’Opoul ? Je veux dire : un autre carnet que celui de Canelle ? Ben oui. Je ne sais pas si Canelle connaît ce carnet (ni son rédacteur), mais elle y trouvera, comme vous, de bien belles photos de l’endroit, comme celle me servant à illustrer cette brève.

 

 

9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 20:28

 

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lettrine--U-our-gang-trou-de-serrure--le-carnet-de-Jimidi.jpg

 

 

ne tarte à la crème assez répandue sur les blogs consiste à publier la liste des mots-clés ayant égaré les internautes jusqu’à eux. Ça fait de l’article facile, bourré de liens, tout à fait à même de maintenir les chiffres de fréquentation à moindre effort, ce qui est exactement ce que je cherche en ce moment. Tu dis ? Tu trouves le « en ce moment » tout à fait inutile ? Vas te faire brider les yeux chez Kamash. Non, mais moi, c’est pas pareil. Tu penses bien que sans une bonne raison, JAMAIS je n’aurais publié le tableau qui suit ! La bonne raison, c’est qu’habituellement « Le carnet de Jimidi » arrive très en tête des mots ayant conduit ici, ce qui parait assez compréhensible vu qu’il s’agit du nom du carnet. Mais il semble qu’au cours de la semaine écoulée, « L’usage du monde » de Frédéric Bouvier ait très largement supplanté toutes les autres recherches. Je suis d’autant plus heureux qu’il ait conduit à un bon article. Tu dis ? Comme tous les autres ? C’est bon, tu peux revenir.

 

 

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