Il y a un moment que je voulais retourner à Vergisson. L’idée, c’était de reprendre, mais en numérique, les photos prises, dans le temps, dont j’ai encore les très inutiles négatifs et quelques tirages. Après, fallait guetter un jour d’octobre, pour que la vigne soit belle. Un jour de beau temps, si possible un soir. Ce samedi remplissait quasi toutes les conditions, sauf pour la disponibilité en soirée. Du coup, j’y suis allé à l’aube.
Tu connais, bien sûr, l’irrésistible tentation de retourner sur des lieux qui ont eu leur importance, avant. Donc tu connais aussi l’insupportable déception de retrouver ces lieux irrémédiablement changés, les souvenirs défigurés, le déchirement bâillonnant à la fois la colère et le chagrin. Alors tu peux retourner à Vergisson : rien n’a changé. Rien. Du coup, l’espace y est immense pour la nostalgie, ce mal du pays dont le terrain n’est pas l’espace, mais le temps et là, oui, tu pourras comme moi écraser une larme, mais qui sera en partie de joie, de retrouver les lieux si beaux, intacts.
Reste à trouver une fin d’après midi ensoleillée, pour y retourner encore. Peut-être dimanche prochain…