Tu imagines mes frétillement d’aise à la réception (inopinée) du catalogue de la maison « Linvosges » ! Plein de noms de couleur ! Le frétillement a tourné à la fébrilité en visitant le site : la logique de tout ça m’échappait. Après mure réflexion, voilà ce que je crois : chez Linvosges, la nouveauté s’entretient moins en changeant les couleurs elles-mêmes qu’en les réassemblant et en les rebaptisant. Je suis pour. Ça fait travailler l’imagination des rédacteurs et celles des clients. Pi c’est quand même plus valorisant d’acheter du linge de bain « Brume » que blanc cassé, « Corde » que bêtement marron. Certes, on n’atteint pas les sommets de sophistication des gammes de marchands de peinture, mais on comprend bien que le projet n’est pas le même : tu pends la crémaillère après avoir repeint le séjour, comme secrètement espéré, tes invités s’extasient et te demande quelle est cette couleur magnifique ? Là si tu réponds : « C’est du beige », la soirée va être courte. Donc, c’est « Soir d’octobre dans le Hoggar ». Pour les serviettes, on reste dans un entre deux. Entre le littéral et le poétique. Le gris est éventuellement flanelle et le rose chair « poudre » ou « pêche » mais le noir reste noir, quand il pourrait être anthracite, corbeau, charbon de bois, fusain...