ette année - ce tout début d’année même - devrait voir refleurir une tradition tombée ici en désuétude : la vraie bonne carte de voeux en vrai bon papier sous enveloppe timbrée. Parce que la carte en pièce jointe transmise d’un clic aux proches, oui, bon, c’est bien, mais ça ne fait pas tout. Idem pour celle affichée sur ce carnet, visible par la Terre entière et lue par vous autre, poignée de lecteurs dont une n’existe même pas vraiment (de Tour), c’est bien aussi, mais ça ne fait pas le reste.
Pourtant, pendant des années, je me suis creusé le ciboulot pour concevoir et réaliser des cartes persos. Il y avait eu ce faux billet de train proposant à ses destinataires d’embarquer sans retour pour un long trajet de bonheur, de santé et tout... Il y avait eu... Oui ! ces cartes dont j’espérais qu’elles pussent être gardées, réalisées en collage et figurant des paysages de montagne et de brume... Puis il y a eu la dernière, méritant de figurer en bonne place dans la liste de mes bides. Tiens ? Internet n’est peut-être pas la seule cause de cette chute dans la désuétude... L’idée en était un chouia trop compliquée peut-être. Plutôt que d’envoyer « en étoile » des cartes à mes correspondants, j’avais imaginé qu’une même carte pourrait circuler entre eux. La carte elle-même se présentait sous la forme d’une grande feuille de papier, pliée façon carte Michelin, sur laquelle chacun pouvait inscrire ses voeux, puis les envoyer à quelqu’un d’autre, les voeux s’ajoutant alors et le dernier me renvoyant le tout après un tour du monde et demi. Ah, tu vois : tu n’y a rien compris.
Tu ne dois pas être le ou la seul-e puisque cette carte ne m’est jamais revenue, mon frère Pierre l’ayant bloquée : « Gnnn ? J’ai pas compris ce qu’il fallait en faire. » Grommela-t-il pour sa défense. Autant dire que si LUI n’avait pas capté, cette carte n’avait aucune chance d’aller bien loin. Ceci dit, si quelques uns parmi vous sont près à re-tenter l’expérience, je ne demande que ça.